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Nouveaux présentendants pour les licences audiovisuelles marocaines

Aziz Akhannouch, Moncef Belkhayate et Mounir El Majidi sont d'ores et déjà candidats à la deuxième génération de licences audiovisuelles.

La course pour la deuxième génération des licences audiovisuelles est désormais ouverte. Centralisées par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), les candidatures ont de nouveau atteint un nombre record. Valeur aujourd'hui, quelque 11 projets de chaînes de télévision et pas moins de 52 projets de radios ont d'ores et déjà été déposés.

Naturellement, c'est sur le terrain des chaînes télévisées que les plus grosses pointures se livrent une grande bataille. C'est notamment le cas pour Aziz Akhannouch, actuel ministre de l'Agriculture, mais aussi et surtout magnat des hydrocarbures, notamment à travers Afriquia. Celui qui est également à la tête de la région du Souss-Massa entend lancer une chaîne de télévision à couverture nationale, mais qui se veut de proximité. Le projet serait mené par la figure montante de la communication au Maroc, Karim Bennani, à la tête de plusieurs sociétés de communication et de conseil. Patron d'une petite PME, Star Com, il y a cinq ans, le personnage a fait du chemin depuis pour se hisser au top 5 des agences de communication qui comptent au Maroc. «Le virage a eu lieu quand Karim Bennani a attiré autour de lui les filiales des agences multinationales et les budgets qui vont avec. Actuellement, c'est sur le terrain des marchés publics qu 'il s 'active, et cela lui réussit», dit cette source proche de notre jeune «fils de pub».

Autre candidature de taille, celle du groupe Othmane Benjelloun (BMCE Bank entre autres), qui a également déposé une demande de licence pour une télévision généraliste à couverture nationale, avec à terme, des ambitions régionales, notamment en Afrique. Ceci, à travers AT Com, dirigée par Moncef Belkhayate, un autre «jeune talent» de la nouvelle génération de managers et ex numéro 2 de Méditel. La création au sein d'AT Com d'une société dédiée aux médias, Media Financière Com, s'inscrit dans l'ambition du groupe de développer tout un pôle dans ce secteur.

Une ambition que nourrit également le groupe Kamal Lahlou. Après la presse écrite (la Gazette du Maroc, Challenge...) et la radio (Casa FM entre autres), le groupe Lahlou est également entré en lice pour une chaîne de télévision, généraliste et hertzienne. L'information n'est pas encore officielle, mais la rumeur va bon train concernant la volonté d'un certain Fouad Ali El Himrna d'être également de la partie. Celui-ci serait fortement intéressé. Dans une interview accordée a la Gazette du Maroc l'ami du roi et député des Rhamna n'a pas caché. Les ambitions de son mouvement pour tous les démocrates de se doter de canaux de communication, «et pourquoi pas d'un groupe de presse», a-t-il affirmé.

Un autre proche du Palais se lance dans la course, mais sur le registre des radios, cette fois. Il s'agit de Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi et candidat déçu lors de l'attribution des premières licences de radio. Le patron de FC Com retente donc sa chance en déposant une demande-relance pour un projet de radio privée. Autre malheureux candidat ayant décidé de revenir à la charge, Mohamed Belghiti, patron de Cinémapresse, qui a aussi mis à jour sa demande.

Toujours au registre des radios, on notera la volonté exprimée par plusieurs stations existantes de passer à la vitesse supérieure en matière de couverture territoriale. Hit Radio, Radio Atlantic, Aswat ont notamment déposé des demandes d'extension de leurs bassins d'émission pour pouvoir diffuser à l'échelle nationale. La Radio marrakchie de Abderrahman Adaoui, ancien présentateur vedette à la TVM, passé par la suite à la chaîne émiratie d'Abu Dhabi, voit également grand en déposant une demande pour couvrir les bassins d'Oujda, Fès et Tanger.

La viabilité économique en question

Les nouvelles demandes de licence posent avec encore plus d'acuité la question de la viabilité économique des projets audiovisuels. Au sein de la première génération de radios libres comme pour la seule chaîne télévisée autorisée, Médil Sat, le malaise est perceptible. Si la télé de Jean-Pierre Casalta survit toujours, c'est plus à coups de subventions...françaises. Les radios, elles, tentent tant bien que mal de limiter les dégâts en jouant la carte des repositionnements, comme cela a été le cas pour Atlantic, qui a opéré un virage vers l'actualité généraliste, histoire d'attirer plus d'auditeurs. La crainte que les nouveaux arrivants ne viennent gratter sur des marges publicitaires jugées limitées est réelle. Younès Boumehdi, patron de Hit Radio, nous l'avait déjà exprimé en précisant que tous investissements publicitaires dans la radio ne dépassent guère les 450 millions de DH par an, contre 600 millions de DH pour l'affichage. La direction d'Aswat va également dans le même sens en affirmant que le quota publicitaire, tel que fixé par le cahier des charges dicté par la Haca, n'a pas encore été atteint. Si certains des nouveaux candidats présentent des assises financières confortables (Othmane Benjelloun, Majidi), rien ne dit que les autres n'y laisseront pas des plumes.

Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos

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