Menu

L'énergie solaire pour améliorer le taux d'électrification rural au Maroc

Le programme est destiné à 200.000 familles éparpillées aux quatre coins du Maroc. Sa réalisation est prévue en cinq tranches, entre 2009 et 2013.

Nouvelle offensive de Younès Mâamar, directeur général de l'ONE, pour améliorer le taux d'électrification du monde rural... sans relier forcément les douars au réseau électrique national. Il s'agit en effet d'un programme axé sur l'énergie solaire. Baptisé Chourouk, le programme est destiné à 200.000 familles éparpillées aux quatre coins du Maroc. Sa réalisation est programmée en cinq tranches, entre 2009 et 2013. Ce ne sont pas de nouveaux foyers qui vont être approvisionnés en plaques solaires, il s'agit plutôt de 5% de la clientèle de l'Office qui va être reconvertie vers, l'énergie renouvelable.

Si l'objectif des 200.000 clients est atteint, les plaques solaires généreront une puissance variant entre 100 et 150 MW. Cette quantité viendrait se substituer à son équivalent d'origine fossile et allégera de facto la pression sur les centrales thermiques. Mieux encore, cette production saine évitera des rejets estimés à 50.000 tonnes de gaz carbonique par an. Par ailleurs, Mâamar ne cache pas son ambition de réduire la production d'énergie électrique, no­tamment celle issue de l'énergie fossile. Dernier objectif : réduire la facture électrique des clients concernés. Le projet Chourouk mobilisera un investissement de sept milliards de dirhams, soit environ 600 millions d'euros. Le montage financier du projet n'est pas encore arrêté. Mais des sources proches du dossier indiquent que cette somme sera répartie entre des bailleurs de fonds internationaux, l'Etat et l'ONE. Mais la part de chacune des parties n'est pas encore arrêtée. A cet effet, Mâamar n'aura pas de mal pour mobiliser les fonds d'investissements européens dédiés à l'énergie, en raison de son expérience dans le montage financier de projets énergétiques. Encore faut-il leur garantir la bonne affectation des fonds. Comment se projet va-t-il être exécuté dans la pratique ? Les agents de l'ONE installeront les plaques solaires chez les clients qui adhéreront au projet. Le dispositif coûte entre 100.000 et 120.000 DH en fonction des conditions d'utilisation. Ces équipements sont valables pour 30 ans environ, selon nos sources, à condition de respecter les modalités d'emploi.
Le financement de ces installations sera réparti entre les financeurs du projetet les consommateurs. Ces derniers étaleront leur part sur toute la durée de vie des plaques solaires, en payant 5 DH chaque mois, en plus de leur consommation. D'ailleurs, la facture électrique des particuliers sera réduite de 30 à 35% grâce à ce programme. C'est ce qu'a révélé le premier test de la stratégie Chourouk réalisé dans la région de Tit Mellil. En effet, l'ONE a construit une microcentrale solaire photovoltaïque dans son site de la région. Cette installation génère une puissance de 70.000 kWh, soit l'équivalent d'un village de 100 foyers, ou 600 habitants. Cet avant-projet a permis d'éviter l'émission de 24 tonnes de gaz carbonique, soit 720 tonnes sur la durée de vie du projet. A noter que le projet de Tit Mellil sera mis en service le 14 juin prochain. Il a été financé par un don allemand de KFW.

L'ONE ne se limitera pas à ce premier test. L'Office en effectuera deux autres de plus grande envergure. Le premier avant-projet consiste à installer 1.200 microcentrales photovoltaïques, dont la puissance varie entre 0,5 et 1 kW, pour l'approvisionnement des particuliers à Errachidia et Benguérir. La puissance globale de ces installations, qui seront mises en place tout au long de 2008, sera d'environ 1 MW. L'ONE financera ce projet grâce à un prêt concessionnel de l'espagnol FAD. Le troisième test, financé par un don de FADES, est en cours de lancement. Il bénéficiera à 200 foyers dans la région de Ouarzazate.

Nouaim Sqalli
Source: Le Soir Echos

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com