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La CDG pressentie dans le capital de l'ONE

L'étude sur la restructuration financière de l'Office a décrété la nécessité d'une augmentation de capital. Cet impératif, conjugué à l'externalisation du régime de retraite, impose une prise de participation de la CDG dans le capital de l'ONE.

C'est ce mardi matin que le directeur général de l'ONE (Office national de l'électricité), accompagné de sa ministre de tutelle, se présentera devant les députés. Deux commissions de la Chambre des représentants se mettront ensemble pour écouter Younes Mâamar. Ce dernier devra présenter la stratégie de l'Office pour les quelques années à venir. Production, distribution, sécurité énergétique, Perg (Programme d’Electrification Rurale Global)... Bref, tous les grands programmes de l'ONE seront passés au crible par les membres de la commission parlementaire. Mais ce n'est pas tout. Mâamar devrait présenter devant son audience les résultats de plusieurs études stratégiques. Les plus importantes concernent, l'une, l'analyse technique de l'externalisation de la caisse de retraite, une étude finalisée en décembre2007. L'autre, non moins importante, porte sur la restructuration financière, mais il reste à en définir le plan d'action.

Si l'étude sur l'externalisation a programmé le transfert de la caisse de retraite au RCAR (Régime collectif des allocations de retraites) et estimé le ticket financier à 14 milliards de dirhams, l'Office dispose de plusieurs pistes pour concrétiser les recommandations de l'étude actuariale. Mais quelle que soit la solution adoptée, le cabinet d'étude en charge de ce dossier préconise de rester vigilant quant à l'équilibre financier de l'Office. Ce qui explique que le dossier de l'externalisation doit être mené de pair avec la restructuration financière de ce dernier. Celui-ci, selon les premières conclusions des études effectuées, de par sa mission de service public, perd beaucoup d'argent, surtout dans la prise en charge de programmes nationaux comme le Perg ou encore la compensation des prix des matières premières (pétrole et charbon). Par ailleurs, la sensibilité de son champ d'activité, à savoir la production d'énergie, lui ouvre de grandes perspectives de développement. Un potentiel prometteur qui justifierait, selon les experts consultés, des engagements financiers plus importants. Ce qui nous ramène à la seule solution possible : une augmentation du capital de l'ONE. Plusieurs schémas ont été envisagés pour mettre en pratique cette recapitalisation. La piste de l'ouverture du capital semble bien partie. Ainsi, il est quasiment acquis que l'externalisation de la caisse de retraite passera par une prise de participation de la CDG, organisme gestionnaire de la RCAR. Mais pour ce faire, l'Office doit se transformer en société anonyme. Les équipes de Younes Mâamar se sont déjà penchées sur ce dossier et préparent un projet de transformation de l'entité existante en SA. «Ce sera le même schéma que pour l'opération d'externalisation du régime de retraites de l'OCP», souligne une source au sein de l'ONE, proche du dossier. D'ailleurs, les négociations sont en cours actuellement entre la direction du producteur d'électricité, le RCAR, filiale de la CDG, qui devrait reprendre la gestion de la caisse de retraite des électriciens, et le ministère des Finances. A quelle hauteur interviendra cette prise de participation de la CDG dans une structure qui gère la production d'électricité du pays ? Aucune information ne filtre à ce propos. «Une chose est sûre. Il y aura la participation de la CDG, mais aussi le recours à d'autres fonds, notamment ceux propres de l'Office», conclut notre source.

Quid des salariés ?
Toute négociation autour de l'externalisation de la caisse de retraite au sein d'une entreprise publique anime les débats entre direction et syndicats. L'ONE n'échappe pas à la règle. Les représentants de bureaux syndicaux, affiliés à de grandes centrales syndicales nationales telles la FDT ou l'UMT, dénoncent leur mise à fécart des négociations entre direction de l'Office et CDG.

«Nous avons été complètement mis à l'écart en ce qui concerne ce dossier. Nous avons peur de nous retrouver avec un régime de retraite différent de celui dont nous disposons actuellement», confie ce syndicaliste. Que nenni, estime une source proche de la direction de l'Office qui précise qu'avant même le début de toute cette opération d'externalisation, des réunions ont été tenues avec les représentants des syndicats pour les assurer que les négociations seront menées sur une seule base, Les acquis des retraités ne seront pas touchés.

Fadoua Ghannam
Source: La Vie Eco

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