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Deux stations d’épuration pour Agadir

Dans le Souss, l’économie de l’eau est une véritable préoccupation. Un atelier, réunissant plusieurs partenaires méditerranéens et dédié aux nouvelles technologies de recyclage des eaux non conventionnelles dans les cultures protégées, a été organisé dans ce sens du 28 avril au 1er mai.

Dans une localité marquée ces derniers jours par de fortes chaleurs, la question se pose avec acuité. Ceci d’autant plus que la zone du Souss Massa constitue le fleuron du pays en matière de production et d’exportation des fruits et légumes depuis deux décennies. Et ce, malgré des ressources en eau de plus en plus rares. La région fait en effet face à des difficultés structurelles liées aux ressources hydriques. “L’agriculture, qui utilise plus de 95% des ressources, atteint aujourd’hui ses limites’’, souligne Brahim Hafidi, directeur du Complexe horticole d’Agadir. Rappelons que les nappes phréatiques du Souss et de Chtouka affichent un déficit annuel dépassant les 280 millions de m3. Aussi, toutes les solutions sont bonnes pour économiser l’eau. Et le recyclage des eaux usées dans le secteur agricole est une alternative très intéressante. D’ailleurs, l’Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II à Aït Melloul a initié un ambitieux programme de recherche relatif à l’épuration et à la réutilisation des eaux usées en agriculture.

L’alternative du recyclage des eaux non conventionnelles ne peut toutefois être exploitée sans la mise en place d’un cadre réglementaire. A cet effet l’Agence française de développement (AFD) a octroyé une subvention de 500.000 euros à la Ramsa (Régie autonome multiservice d’Agadir) pour l’élaboration d’un cadre réglementaire et institutionnel. Une opération qui devrait être bouclée en 2011.
A cette date, la station d’épuration de la commune d’Anza devrait être opérationnelle. « Par ailleurs, la station de Mzar, déjà en service, doublera sa capacité de traitement », affirme Mohamed Foutouhi, directeur de Ramsa. Ces deux projets nécessitent une enveloppe de 90 millions de DH. Enveloppe qui sera financée par l’Agence française de développement (AFD). Enfin, les eaux traitées par ces deux unités devraient servir à arroser les golfs et espaces verts du Grand Agadir.


Avantages
“Il y a plusieurs avantages de la réutilisation des eaux usées traitées”, déclare Dr Redouane Choukrallah, enseignant chercheur à l’IAV Hassan II d’Agadir. Outre la préservation de l’eau douce, le recyclage des eaux usées coûte moins cher que la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement dans la région Mena. Selon Choukrallah, le coût du traitement secondaire pour des eaux usées domestiques dans la zone Mena est de 0,5 dollar/m3. Par ailleurs, le traitement des eaux usées et leur réutilisation peuvent compléter l’eau douce par la recharge de l’aquifère. Troisièmement, les eaux usées traitées peuvent être plus avantageuses pour l’agriculture, que certaines sources d’eau douce. “En effet, ces eaux sont enrichies en azote et phosphore; ce qui permet des rendements plus importants que l’irrigation par l’eau douce. Et ce sans apport d’engrais supplémentaires”, souligne-t-il.

Malika Alami
Source: L'Economiste

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