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L’amnistie fiscale dans l'immobilier au Maroc pour chasser les dessous de table ?

Une amnistie fiscale pour les dessous de table dans le secteur immobilier! Miloud Châabi, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) ne manque pas d’imagination. L’idée lancée par le président d’Ynna Holding, au cours d’une conférence-débat, tenue à Tanger, samedi dernier, fait grand bruit. Pour lui, c’est le seul moyen de venir à bout d’une pratique très courante et qui plombe le secteur. Comment?

L’état passe l’éponge sur le paiement au noir dans le cadre des transactions immobilières sur les 5 dernières années. En contrepartie, les opérateurs s’engageront à bannir la pratique du dessous de table. Les promoteurs seraient prêts, dit-il, à signer un engagement dans ce sens.

Selon la fédération des promoteurs, un programme d’action est à l’étude contre cette pratique qui entache le secteur. «Le noir, c’est un vrai casse-tête», affirme Saïd Sekkat, secrétaire général de la FNPI. Et d’ajouter que la gestion des paiements en liquide mobilise des ressources humaines. «A entendre de tels propos, on pourrait penser que les plus perturbés par ce fléau, ce sont les promoteurs et non le client», tempête un particulier.

Pour améliorer encore le climat entre les promoteurs et le Fisc, Sekkat propose de modifier les procédures de révision qui sont actuellement devenues systématiques. «Pourquoi ne pas faire la révision avant d’acheter?» affirme-t-il. Cela permettrait au promoteur de faire à l’avance ses calculs et de ne pas avoir des surprises par la suite. Les promoteurs proposent aussi de mettre en place des outils statistiques sur les transactions, un outil qui fait cruellement défaut et qui permettrait de mieux connaître les évolutions du marché et «de mieux se défendre devant le Fisc dans les commissions de révision», ajoute ce dernier.

Mais, ce n’est pas seulement avec le Fisc que les promoteurs veulent redorer leur blason. En effet, la Fédération veut également améliorer son image face au public. L’effondrement d’immeubles de construction, ces dernières semaines, pousse en effet les particuliers à s’interroger sur la qualité du travail des promoteurs. Pour rassurer le public, la Fédération propose de généraliser l’assurance décennale à toutes les constructions. «La vente ne pourrait se concrétiser que si le promoteur dispose de cette assurance. De plus, cela ne ferait que contribuer à améliorer son image», assure Sekkat.

A noter que la Fédération entend aussi s’ouvrir encore plus sur l’opinion publique en lançant une série d’actions de communication. Il s’agirait d’insertions publicitaires, mais aussi de l’organisation d’actions de promotion pour mieux faire comprendre le métier de promoteur.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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