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Le plan Emergence a besoin d'un gros coup de pousse

Le Plan Emergence se porte un peu mal. La for­mation piétine sur l'offshoring et l'aéronautique risque de ne plus trouver domicile au Maroc.

Le Plan Emergence semble connaître quelques déceptions. Lancé en grande pompe en 2005 et présenté comme la stratégie qui sauvera les positions extérieu­res du Maroc, ce plan s'est fixé des objectifs ambitieux. Il suffit dé rappeler qu'il vise à contri­buer pour plus de 20% au PIB. Trois ans après l'annonce de ce plan industriel, les réalisations sur le terrain font des heureux, mais des sceptiques aussi. Les heureux d'abord. Le plan vise à booster le rendement de quatre secteurs industriels (l'aéronauti­que, l'électronique, l'automobile et l'agro-alimentaire) jugés straté­giques en plus de l'offshoring et de l'artisanat. L'automobile sem­ble sur la bonne voie, même si les Casablancais grincent des dents suite au nouveau positionnement des Tangérois. Avec la signature de l'alliance Renault-Nissan et l'extension de la production de Somaca, Emergence automobile est sauvé. Si la concrétisation du Plan avance sur certains chapitres, là stratégie trébuche sur d'autres. Commençons par l'offshoring. Réputé en avance par rapport au reste de la stratégie Emergence, le pôle offshoring connaît aussi des difficultés. Surtout sur son volet formation. En principe, le plan national focalisé sur les métiers de l'offshoring a été mis sur pied pour 15 filières clés. En plus de l'aide à la formation post-embauche (avec une prise en charge pouvant atteindre 50.000 DH par employé à hauteur de 100% la première année et de 75% pour les deux autres), qui sera mise en place en début d'exploitation des sociétés de l'offshoring, un calen­drier annuel de formation a été prévu. Jusqu'à novembre dernier, date de la réunion du dernier co­mité de pilotage de l'offshoring, les chiffres n'annonçaient rien de vraiment bon. Si l'université s'en sort bien (pour une fois) sur ce dossier, l'Agence nationale de la promotion de l'emploi (Ana-pec) et l'Office de la formation professionnelle (OFPPT) font du surplace. Selon les informations que nous avons recoupées, les réa­lisations dépassent les 120% pour l'université, qui a formé 1.249 lau­réats au lieu de 1.211 prévus. Plus maigres sont les données émanant de l'OFPPT. Selon nos sources, l'Office a formé 533 lauréats au lieu des 1.550fixés comme objectif. L'Anapec n'a pas fait mieux, sur un objectif de reconversion de 1.950 candidats, son compteur affichait zéro jusqu'à novembre dernier. Contactés hier, les cadres de l'agence nous ont promis les chiffres pour... aujourd'hui.

En outre, l'aéronautique ne plane pas aussi haut qu'on le fait croire. Selon des sources proches de la technopole de Casablanca, pour la seule plateforme au Maroc dé­diée à cette industrie, la demande progresse à une vitesse qui dépasse la disponibilité du foncier.

La technopole de Nouaceur ar­rive à saturation et les possibilités d'extension sont presque nulles. «Les demandes pleuvent sur le Centre régional d'investissement de Casablan­ca mais il finira par les faire attendre si le problème du foncier n'est pas résolu », nous explique notre source. Contacté à ce sujet, Hamid Ben Lafdil est resté injoignable,. Le ministère, non plus, n'a pas pus nous communiquer son bilan.

Khalid Tritki
Source: Le Soir Echos

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