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Vivendi sauve le budget 2005

Adjugé… IAM, la première entreprise du Royaume selon le Top 500 de 2004, vient de céder 16% de son capital au groupe de média et télécoms Vivendi Universal (VU). Le groupe français qui détient déjà 35% de l’opérateur historique depuis 2001 monte ainsi à 51%.

Dès janvier 2005, une fois l’opération effective, il deviendra l’actionnaire majoritaire de Maroc Telecom qui passera donc du statut d’entreprise publique à celui de société privée. Cette opération, qui s’inscrit dans le cadre de la libéralisation des télécoms revêt une grande importance, selon des analystes. Elle permettra à Maroc Telecom de conforter sa position face à une concurrence plus acerbe qui s’annonce avec l’entrée prochaine de nouveaux opérateurs, notamment sur le fixe. D’ailleurs, les appels d’offres pour la seconde licence du fixe devront être lancés en février prochain. En annonçant la montée dans Maroc Telecom, Jean-René Fourtou, PDG de Vivendi Universal, met fin une fois pour toutes aux rumeurs sur le retrait du groupe de l’opérateur historique ou encore son non-renforcement dans le capital. Malgré les différentes sorties du management de Vivendi Universal (notamment à l’occasion de l’annonce des résultats du groupe) qui confirmaient le rachat des 16% supplémentaires, le doute persistait.

Une chose est sûre, cet accord devra permettre à Vivendi Universal de pérenniser son contrôle sur IAM. Pour le groupe français, l’acquisition de la majorité d’un opérateur rentable s’inscrit dans la droite ligne de la stratégie menée par le management. Cette dernière s’attelle à recentrer VU sur ses métiers de base (médias et télécoms) tout en se désengageant d’autres activités dites non-stratégiques. Lors de la signature de la convention, le 18 novembre, Jean-René Fourtou, s’est félicité de la conclusion de cet accord permettant "la poursuite du partenariat qui ouvre de nouvelles perspectives de développement". Selon les modalités de l’accord, la transaction porte sur 12,4 milliards de DH, soit environ 1,1 milliard d’euros. Ce montant comprend la valeur des 16% supplémentaires du capital ainsi qu’une prime de pérennisation et de contrôle pour le groupe français dont on ne connaît pas la valeur. Le Maroc devra encaisser le chèque en janvier 2005. A souligner que Maroc Telecom sera tenu statutairement à verser au moins 50% de son résultat distribuable sous forme de dividendes. Ces derniers seront calculés au prorata de la nouvelle participation de Vivendi Universal.

Pour le budget de l’Etat, le rachat des 16% supplémentaires constitue une véritable manne, car elle sera conjuguée aux 8 à 10 milliards de DH que le Royaume compte retirer de l’introduction en bourse de Maroc Telecom, laquelle doit porter sur quelque 14% de son capital (cf.www.leconomiste.com). Pour l’heure, des analystes étrangers valorisent l’opérateur historique entre 5 et 6 milliards d’euros. L’opérateur a vu son résultat net consolidé part du groupe, grimper de 57% en 2003 à 5,085 milliards de DH pour un chiffre d’affaires en hausse de 3% à 15,894 milliards de DH. A fin septembre 2004, son chiffre d’affaires s’est amélioré de 10% et son résultat d’exploitation de 12%. Par ailleurs, des négociations sont en cours entre le ministère des Finances et de la Privatisation et des investisseurs koweïtiens. Objectif, convertir près de 2 milliards de DH de la dette du Maroc envers le Fonds koweïtien de développement en investissements dans Maroc Telecom. Les actions à acquérir dans cette opération de conversion devraient aller à l’Agence koweïtienne de développement. Active au Maroc depuis plus de 20 ans, l’Agence détient 83% du consortium maroco-koweïtien, principalement dans le tourisme (hôtels Farah), l’immobilier ainsi que des transactions mobilières.

Source : L'Economiste

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