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Tanger: Le projet Renault-Nissan se concrétise

Les dernières négociations ont été difficiles, mais le dossier de l’installation de Renault-Nissan à Tanger est enfin bouclé. Les documents nécessaires seront signés vendredi à la Primature.

Le président Carlos Ghosn ne fera pas le voyage pour raison d’agenda chargé. Ce sont Bernard Rey, directeur délégué à la présidence, et Christian Estève, secrétaire général adjoint, qui le remplacent. Ce gros contrat pour l’implantation du plus grand complexe industriel du constructeur automobile français à Tanger, décroché par Driss Jettou et qu’il a bouclé en quelques mois, avait fait l’objet d’un protocole d’intention en septembre 2007.

Aujourd’hui, il s’agit de donner forme à ce partenariat par la signature d’un accord général sous la présidence de Abbès El Fassi. Il sera suivi par la signature d’autres conventions. L’investissement projeté par Renault s’élève à 600 millions d’euros, soit près de 6,6 milliards de DH avec une première phase de 350 millions d’euros. La capacité de production est estimée à 200.000 voitures par an dès 2010 avant de la doubler deux ans après pour la porter à 400.000. Ces véhicules seront destinés à l’exportation à hauteur de 90%. Il est incontestable qu’avec ce projet le Maroc deviendra «une plateforme stratégique globale du système de production du groupe Renault au plus haut niveau de compétitivité mondiale», avait d’ailleurs déclaré le président Carlos Ghosn, en septembre dernier, à l’occasion de l’annonce de ce mégaprojet industriel.

En principe, les travaux devront démarrer juste après sur cette phase. A rappeler que le complexe, d’une superficie de 300 hectares, est situé dans la zone économique spéciale de Tanger Méditerranée. D’ailleurs, une convention relative au foncier sera signée à cette occasion.

Pour attirer ce grand groupe au Maroc, l’Etat mettra la main à la poche. Ainsi, les subventions en faveur du groupe français sont estimées à 20% du montant des investissements, soit près de 1,3 milliard de DH, selon une source proche du dossier. C’est peu cher payé par rapport à l’effet image qu’induira ce projet sur le plan international. Depuis l’annonce du projet en septembre dernier, Renault fait des émules, dira un responsable. Déjà, d’autres grands groupes comme Ford ont eu des contacts préliminaires avec le ministère de l’Industrie. Des Chinois et des Indiens sont en prospection au Maroc. Renault a donc ouvert le bal. Ce qui fait dire à un ancien ministre que l’industrialisation automobile au Maroc est une réalité.

Sur le plan local, l’impact positif est incontestable. D’ailleurs Renault n’est que la partie visible de l’iceberg. Plusieurs équipementiers ont commencé à s’installer à proximité de ce site considéré comme «le plus compétitif du monde en raison de son accès direct au port via le chemin de fer». En effet, Renault signera à cette occasion une convention avec l’ONCF pour le transport de voitures entre l’usine et le port de Tanger Med, situé à 30 km. Dans une première phase, il sera question de transporter les 200.000 voitures par an en les chargeant sur des wagons spécialisés (4 dessertes par jour). Dans une deuxième phase, cette capacité sera portée à 400.000 véhicules par an. L’investissement de l’ONCF sera de l’ordre de 60 millions de DH pour les infrastructures, pris en charge par l’Etat. Les wagons spécialisés seront la propriété de Renault, l’ONCF assurera uniquement la traction. A cela s’ajoutent d’autres sous-traitants pour lesquels le ministère de l’Industrie a réservé 70 hectares dans la Zone franche de Tanger.

Principal employeur industriel
La contribution de ce projet dans la création d’emplois a été également décisive. Ce sont pas moins de 6.000 emplois directs et plus de 30.000 indirects qui seront offerts. Ainsi, le groupe deviendra l’un des principaux employeurs industriels de la région du détroit. Il s’est également engagé à former et accompagner le développement des compétences locales.

Mohamed Chaoui
Source: L'Economiste

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