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Oualalou ambitionne un Maghreb financier

"Intégration financière entre les pays du Maghreb. Monnaie maghrébine unique..." Vous ne rêvez pas ! Vous avez bien lu. Les expressions ont été bien employées par le ministre des Finances et de la Privatisation Fathallah Oualalou, dans un discours proche d’un adieu devant les personnalités du monde de l’économie et de la finance marocaine, à l’occasion de la première réunion du Conseil national du crédit et de l’épargne tenue hier au siège social de Bank Al-Maghrib à Rabat.

Nouvelle version, conformément à la loi bancaire du 14 février 2006, de l’ancien Conseil national de la monnaie et de l’épargne qui a bouclé sa quinzième réunion l’année dernière.
Plus globalement, le positionnement international de la place financière de Casablanca constitue un des trois chantiers majeurs annoncés par le gouvernement afin d’exploiter toutes les potentialités offertes par le secteur financier. Le niveau de développement et de maturité atteint par notre place financière ainsi que l’intérêt que lui portent de plus en plus les investisseurs et les émetteurs étrangers poussent à approfondir la réflexion sur le positionnement maghrébin voire international de la place de Casablanca.

Le ministre des Finances et de la Privatisation a rappelé, dans ce sens, qu’une demande d’une société de Bourse maghrébine ainsi que des projets d’implantation provenant de pays européens sont en cours d’examen. Plusieurs demandes pour l’autorisation de cotation d’émetteurs étrangers sur la BVC sont également en cours. Il a profité de cette occasion également pour souligner que le niveau de développement atteint par le secteur financier, les progrès accomplis en matière de réformes ainsi que la solidité du cadre macro-économique permettent aux pouvoirs publics d’aborder une nouvelle génération de réformes visant essentiellement à intégrer le secteur financier tant au niveau international que régional.
Le processus entamé depuis les années 80 d’une manière ininterrompue s’est poursuivi avec l’assouplissement de la réglementation relative aux opérations de compte capital de la balance des paiement. «Le Maroc s’est engagé d’une manière ferme dans le processus d’intégration maghrébine, notamment à travers la dernière initiative appuyée par le FMI», martèle Oualalou. Un plan d’action a été déjà mis en place, lors de la dernière réunion du Comité d’experts maghrébins tenu en ce mois même. Il jette de facto les premiers jalons d’une intégration financière réussie. Il recouvre des mesures réalisables à court terme, les modalités de leur mise en œuvre ainsi que le rythme et l’ordre dans lequel devrait se dérouler l’intégration financière entre les pays du Maghreb.

Oualalou a lancé également un appel à la communauté financière et bancaire à « adhérer pleinement à ce processus en vue de lui garantir toutes les conditions de succès». Le gouverneur de la Banque Centrale a, également, invité les banquiers de continuer leur ouverture sur le Maghreb et l’Afrique à condition d’y aller ensemble et «mettre une casquette marocaine au lieu de leur casquettes individuelles».

Par ailleurs, Othmane Benjelloun, en tant que président du GPBM, a poussé plus loin le raisonnement sur l’intégration financière maghrébine. Il a précisé qu’avec l’appui du ministère des Finances, de BAM et celui de l’Union Européenne, l’objectif ultime est d’arriver à « une monnaie unique entre les pays du Maghreb». «Cela pourrait prendre 5 ans, 11 ans comme pour l’Euro, voire plus » précise-t-il.
A la fin de son intervention, Fathallah Oualalou s’est félicité des réalisations de son équipe précisant que « le train est maintenant sur les rails...»

Les "3C" du ministre
LA méthode adoptée par le gouvernement pour tirer le meilleur parti de ce processus de développement repose sur trois principes fondamentaux:
Cohérence: Toutes les mesures qui seront mises en œuvres répondent aux besoins des opérateurs dans une logique d’ouverture et de libéralisation. Objectif: assurer une meilleure efficacité économique.
Consensus: Les mesures prises sont élaborées en concertation avec les opérateurs économiques et les acteurs du secteur financier.
Crédibilité: Le processus d’intégration est conduit selon une approche progressive afin de l’asseoir sur des bases solides et irréversibles.

Saïd MABROUK
Source : L'Economiste

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