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Maroc-UE: Black-out sur les négociations agricoles

Les négociations agricoles Maroc-UE ont-elles enregistré quelque avancée à l’occasion du 6e round tenu les 19 et 20 juillet à Bruxelles? A en croire de premiers échos, cela ne semble pas être le cas. Et le mutisme affiché par le négociateur en chef renforce davantage le constat. Tout au plus, on souligne «l’esprit positif et le climat de sérénité» qui ont entouré la réunion.

Et la poursuite des discussions en vue d’améliorer leurs offres initiales comme cela a été convenu lors du précédent round tenu à Rabat». Sic. Le Maroc a-t-il été invité à revoir sa copie ? Ou bien est-ce la Commission qui campe toujours sur sa première position? Rien n’a filtré jusqu’à présent. En dépit de nos multiples et insistants appels. De leur côté, les professionnels se déclarent dans le brouillard total. Ils n’ont même pas été informés de la tenue de la réunion. «Et ce n’est pas la première fois», regrette, amer, Ahmed Darrab, secrétaire général de l’Aspam (Association des producteurs d’agrumes du Maroc). Darrab convient, «que c’est de bonne guerre de sauvegarder la confidentialité des négociations». Surtout que les enjeux sont d’importance capitale. Et les intérêts s’avèrent parfois contradictoires selon qu’on se place du côté de l’importation ou de l’exportation. «Mais toute stratégie de négociation gagnerait en efficacité si elle ralliait l’expertise des professionnels, ne serait-ce qu’en aparté», estime le secrétaire général de l’Aspam.

Les négociations portent sur l’ensemble du secteur agricole. Elles étaient au point mort depuis le dernier round où l’offre marocaine avait été présentée. Pour rappel, l’enjeu de ces négociations est la libéralisation de tout le secteur agricole marocain et européen, à l’exception d’une liste de produits jugés sensibles de part et d’autre. Pour mieux s’entendre sur les données statistiques, les partenaires avaient mis en place un comité technique. Il s’est réuni le 21 septembre 2006 et devait rendre son travail par la même occasion. En fait, la technique visait le gain de temps. Pourquoi ? Tant que le Maroc n’a pas procédé à l’évaluation des grandes réformes agricoles. En attendant, l’UE préfère en finir avant 2007 comme convenu initialement dans le cadre des négociations.
Valeur aujourd’hui, l’offre initiale européenne est largement connue des professionnels marocains, alors que celle du Maroc l’est toujours pas même pour les chefs de file des secteurs qu’elle est sensée protéger.

Seule l’Apefel (Association des producteurs exportateurs des fruits et légumes), qui avait adopté la position d’intégrer le secteur dans l’économie européenne moyennant normalisation, avait réagi. Elle s’est dite «consternée » par l’offre marocaine présentée le 28 juin dernier, qui, selon l’Association, ne prend pas en considération la vision des producteurs exportateurs (www.leconomiste.com).

Actifs, ils n’ont pas de feed-back de la part de l’Administration quant à leur requête. Et leur proposition n’a pas été défendue auprès des partenaires européens. Mais qu’en est-il des autres secteurs comme les céréales, les viandes et les produits laitiers ? Seuls les négociateurs le savent.


Dates-clés

22 février 2006 à Rabat
Début des négociations. Le cadre est fourni par la feuille de route euro méditerranéenne approuvée lors des consultations de février 2005.

2 mai à Bruxelles
L’UE présente son offre initiale jugée contraignante par les professionnels marocains.

28 juin à Rabat
Remise de l’offre marocaine. Création d’un comité technique «pour uniformiser la base de données sur les échanges agricoles et ajuster les propositions respectives en fonction des données».

21 septembre 2006 à Rabat
Réunion du comité technique pour remettre ses propositions. Une réunion sans portée aucune. Elle s’est attachée à discuter des différences dans les statistiques.

19 et 20 juillet 2007 Bruxelles
6e round des négociations.


Source: L'Economiste

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