Le rôle moteur des MRE

"Cette délocalisation sera profitable aussi bien pour ces opérateurs que pour le pays qui va accueillir ces investissements", a indiqué Mme Chekrouni qui s'exprimait à l'ouverture d'un séminaire international autour du thème "Remises d'épargne des migrants : expérience et perspectives" (19 et 20 juillet).

Dans le cadre des efforts déployés par le gouvernement pour promouvoir l'investissement, a-t-elle dit, chaque année une caravane économique est organisée dans plusieurs pays européens, et ce pour faire connaître aux MRE et aux investisseurs étrangers les chantiers de développement initiés au Maroc.

Le Maroc considère la migration comme un phénomène positif et un facteur de développement, mais pour être profitable aux pays d'origine comme aux pays d'accueil, elle doit impérativement être encadrée par des accords de co-développement, a souligné Mme Chekrouni. Il s'agit d'orienter les énergies et potentialités que recèlent les milieux de la migration vers le développement de leurs pays d'origine, à travers la canalisation de l'épargne vers l'investissement productif et la mobilisation des compétences.

Et Mme Chekrouni de relever que le concept de co-développement commence à être intégré dans la stratégie nationale de développement économique et social, du fait de la place qu'occupent les transferts de l'épargne dans l'équilibre de la balance des paiements et de la volonté affirmée des migrants marocains de contribuer au développement de leur pays.

Le Maroc bénéficie d'une dynamique de transfert de revenus des migrants, à l'instar de ce qu'ont connu des pays comme l'Italie lors des années 1920-1960 et l'Espagne ou le Portugal dans les années 1960-1970 et 1980. Ainsi, on est passé de 19,3 Milliards dirhams en 1998 a 36 en 2001 puis à plus de 40 en 2005 et à 48 milliards de dirhams en 2006, a-t-on précisé de même source.

Pour sa part, le président délégué de la Fondation Hassan II pour les MRE, M. Omar Azziman, a indiqué que la diaspora marocaine est pour les pays dits d'accueil un indéniable facteur de croissance et un précieux vecteur d'ouverture culturelle, ajoutant que pour le Maroc, c'est une source inépuisable de richesses.

Sur le plan culturel, les opportunités offertes par les pays développés permettent l'émergence, au sein de la communauté marocaine, de scientifiques, d'écrivains, d'artistes, de musiciens, de comédiens prestigieux qui mêlent à leurs uvres les touches, les couleurs, les senteurs et les parfums de leur terre d'origine.

Sur le plan politique, les espaces de liberté, de démocratie et de mobilité sociale permettent l'émergence, au sein de la communauté marocaine, d'une élite d'acteurs politiques, syndicaux et associatifs qui assument pleinement leurs responsabilités locales, régionales ou nationales et qui oeuvrent aussi pour le développement de la coopération bilatérale et l'entente entre les peuples, a-t-il dit.

M. Azziman a de même indiqué que sur le plan socio-économique, le degrés de développement et d'organisation de l'économie permettent l'émergence d'entrepreneurs, de commerçants, de travailleurs et de cadres qui ont acquis une expérience professionnelle éprouvée et qui, chaque fois qu' il en ont l'occasion, mettent leur savoir-faire au service du développement de leur pays d'origine.

Depuis des années, a-t-il rappelé, la Fondation Hassan II pour les MRE travaille sur les aspects économiques et financiers de l'immigration, soulignant que la Fondation Hassan II publie périodiquement et fait distribuer à l'extérieur des guides spécialement conçus pour les Marocains de l'extérieur qui cherchent à investir au Maroc.

La Fondation Hassan II, ajoute M. Azziman, a aussi conçu et mis en uvre avec le concours de l'administration locale et des universités des espaces de rencontres annuelles sur la migration et le développement régional et participe aux différents salons et rencontres avec les investisseurs.

Les travaux de cette rencontre de deux jours seront notamment axés sur les remises d'épargne des MRE et leur utilisation, les expériences de quelques pays émergents, les transferts, le développement de la coopération multilatérale et les transferts et les banques étrangères.


Source: MAP