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Déjà des coupures d’électricité à Marrakech

Cela n’en finit plus. Depuis le début de l’été et ses grosses chaleurs, la vie quotidienne à Marrakech est perturbée par les innombrables coupures d’électricité.

La puissance actuelle des postes sources est dans l’incapacité de faire face à la surconsommation due à la canicule, l’équipement de foyers en climatiseurs et l’augmentation des chantiers de construction. Fait que confirme la Radeema (Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité de Marrakech).

Pourtant, ce problème est récurrent et, chaque année, les habitants souffrent des coupures d’électricité. Encore heureux que les rares industries en fonction à Marrakech sont loin de ces zones de perturbation. Il n’en reste pas moins que les coupures causent de gros dégâts dans les résidences et dans les administrations.

Face à la colère des usagers, un nouveau plan d’urgence pour l’alimentation en énergie électrique a été adopté par la Radeema. «Ce projet, issu de l’étude de schéma directeur du réseau moyen tension (MT), vise le remplacement de la structure actuelle (répartiteur) par la structure fuseau, mieux adaptée au développement futur des réseaux MT et ce, par la pose de départs 20 KV et de feeders de secours à partir des postes sources vers les futurs points de réflexions», indique-t-on à la Régie de Marrakech.

En clair, ce plan comprend, outre le renforcement de l’infrastructure du réseau MT, la conversion du poste Marrakech ville en 60/20 KV et la compensation de l’énergie réactive aux postes sources J’nanate et Mhamid. Une enveloppe budgétaire de 220 millions de DH est allouée au projet. Le programme d’urgence quinquennal, mis en place, prévoit également une réduction des délais de coupure via une ossature de secours. Par ailleurs, la Radeema vient d’annoncer la création d’un nouveau poste de livraison Ennakhil (sur la route de Ouarzazate) pour un coût global de 52 millions de DH.

Mais il ne faut pas trop se réjouir. Les coupures ne s’arrêteront pas pour autant. «Tant que Marrakech et son centre-ville bougent avec, à chaque fois, de nouveaux chantiers, il y aura des incidents. Nous faisons tout pour les atténuer», commentent des responsables de la Radeema. Car, c’est tout un schéma directeur du réseau qui doit être revu. Marrakech a bougé et a beaucoup évolué, alors qu’à la base, ses infrastructures ne le permettaient pas. Cela ne concerne pas d’ailleurs uniquement le réseau électrique, mais aussi la voirie et d’autres services… C’est encore plus crucial pour l’électricité d’autant plus qu’une crise plane sur tout le pays.

Mauvais payeurs
Par ailleurs, les chutes de tensions et la forte pression sur certaines zones ont été au cœur du conseil d’administration de la Radeema qui s’est tenu le 28 juin dernier. Conseil qui a approuvé les comptes certifiés (pour la 1re fois) de la Régie. Radeema a atteint en 2006 un chiffre d’affaires d’un milliard de DH, soit une croissance de 11,6% par rapport à 2005. Avec un excèdent brut d’exploitation de 210 millions et un bénéfice net d’exploitation de 85 millions (+ 147%) par rapport à 2005.

Ces réalisations auraient pu être meilleures sans les créances en souffrance. Des créances qui atteignent aujourd’hui 431 millions de DH. En tête des mauvais payeurs, les collectivités locales, l’Erac et plusieurs départements ministériels (enseignement, santé, culture, justice…). Quant aux arriérés de paiement des particuliers, ils s’élèvent à 114 millions de DH. De quoi donner des sueurs froides aux élus des collectivités locales qui ont voté, en 2006, la privatisation de la régie de Marrakech.

Badra Berrissoule
Source: L'Economiste

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