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L’aéroport de Tétouan ne fermera pas

Tétouan gardera son aéroport. Des rumeurs de fermeture qui planaient sur l’infrastructure inquiétaient les opérateurs de la région. De fait, le développement de l’aéroport Saniat Rmel a été énormément perturbé par une urbanisation galopante. Une urbanisation qui frôle quasiment les limites de l’édifice. Jugé peu rentable et relativement dangereux pour le trafic aérien, on avait parlé à maintes reprises de le condamner (cf. www.leconomiste.com).

Mais finalement, le ministère de l’Equipement et du Transport a décidé de procéder à des aménagements, notamment au niveau des servitudes aériennes; ces espaces qui entourent l’aéroport et dans lesquels la construction est limitée en hauteur ou carrément interdite. Le ministère veut donc relancer ces servitudes afin de maintenir l’activité aéroportuaire. D’ailleurs, Karim Ghellab, le ministre de tutelle, en a présenté les grandes lignes aux élus et responsables de la wilaya de Tétouan lors d’une visite organisée dans la région, mardi dernier.

Techniquement, il s’agit de réduire la longueur de la piste de 250 mètres et de modifier la pente de l’approche des avions. Ceci à pour effet de décaler légèrement les aires de servitude de l’aéroport de Saniat Rmel et de se conformer à la législation internationale en matière de navigation aérienne. L’exercice est d’autant plus facile qu’aucune démolition n’est prévue. En fait, le ministère de L’Equipement n’avait d’autres alternatives que d’appliquer un respect strict des servitudes ou de procéder à la fermeture pure et simple de l’aéroport. «La première proposition est pratiquement irréalisable car cela voudrait dire raser les étages en trop de dizaines d’immeubles», souligne Ghellab. La fermeture de l’aéroport, d’autre part, aurait provoqué une véritable levée de boucliers au niveau de la ville. Les Tétouanais et notamment les opérateurs économiques et touristiques tiennent beaucoup à cette plateforme. D’autant plus que la région est appelée à accueillir une station balnéaire de haut de gamme, Tamuda Bay.

Mais, la solution préconisée par l’Equipement n’est pas sans contraintes. La réduction de la piste d’atterrissage limite en effet le type d’avions et leur charge maximale. Les Boeing 737 ne pourront plus atterrir ou décoller à pleine charge par exemple.

La décision du ministère de l’Equipement et du Transport sera confirmée par la signature d’un accord avec la wilaya. Un accord qui sera suivi par un plan de dynamisation de l’aéroport Saniat Rmel. Et en guise de motivations pour les compagnies aériennes qui passeront par Tétouan, Ghellab annonce la suppression des taxes aéroportuaires.

Dynamisme
L’aéroport Saniat Rmel de Tétouan dispose actuellement d’une seule piste de 2.300 m. Après aménagement, celle-ci ne mesurera que 2.050 m. Cette piste protégée des vents par une chaîne de montagnes est desservie par une aérogare de 1.200 m2. L’aéroport a une capacité maximale de 300.000 passagers par an. Une capacité largement sous-exploitée. En effet, en 2006, seulement 14.788 passagers ont transité par Tétouan, affichant toutefois une hausse de 35% par rapport à 2005. En 2003, l’aéroport n’avait accueilli qu’un peu plus de 1.000 passagers. A partir de 2004, un vent de dynamisme semble souffler sur la ville avec l’entrée en lice de charters sur la destination. Destination qui commence à prendre du galon à l’international.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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