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Le Pnud restructure les aides étrangères au Maroc

Les Nations unies veulent changer de méthode de travail pour «des résultats plus évidents». L’idée est que jusqu’ici, le saupoudrage a été du gaspillage. Dans ses programmes de soutien aux pays en développement, l’organisation ne confiait son argent qu’au gouvernement, sur la base des programmes présentés.


Aujourd’hui, le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) veut se rapprocher des acteurs régionaux publics et privés pour mieux toucher les bénéficiaires finaux. Ce changement de politique s’inscrit bien dans l’air du temps puisque la décentralisation est devenue une priorité au Maroc. Pour ces nouvelles orientations, les Nations unies veulent fédérer tous les acteurs de la coopération internationale, question de faire converger les programmes et de constituer des montages financiers plus complets (voir illustration), d’où le lancement du programme ART Gold (Aide aux réseaux territoriaux) en 2004. Ce dernier agit sur cinq secteurs nommés: gouvernance et décentralisation, environnement, approche genre, services locaux et économie locale.

Cette année, ART Gold est doté d’une enveloppe budgétaire de plus de 1,5 million de dollars (près de 14 millions de DH). Un financement réparti sur trois niveaux. Le plus gros va aux régions. De plus petites parts sont ensuite allouées aux programmes nationaux et internationaux.

Actuellement, ART Gold a accompli la première étape de son planning: la création des groupes de travail régionaux (GTR) dont le fonctionnement démarre cette année. Il s’agit de commissions locales travaillant à plein temps que le Pnud présente comme des «instruments techniques intersectoriels» où sont représentés l’administration locale et les services extérieurs de l’Etat, en l’occurrence, la Direction générale des collectivités locales (DGCL) et le ministère des Affaires étrangères. Les GTR existent aujourd’hui au niveau de quatre régions marocaines pour une expérience-pilote. L’Oriental, Marrakech/Tensift/El Haouz, Fès/Boulemane et Tanger/Tétouan ont été sélectionnées pour leur potentiel de développement.

L’étape suivante est la création de «Maison du développement» avec le soutien des autorités locales, ces instances devraient servir de support physique au GTR. A ce niveau, Art Gold entend offrir le soutien technique en termes de planification, de montage de projet et de formation des intervenants locaux. Au programme également la création de groupes de travail provinciaux qui, eux, devront aboutir sur la création de commissions thématiques chargées de définir les priorités régionales puis de mettre en place les projets adaptés.
Cristino Pedraza, conseiller technique international au Pnud, indique que l’objectif d’un tel schéma de gestion est de trouver des relais aux stratégies onusiennes au niveau local. «Car l’idée n’est pas seulement de soutenir le développement mais aussi de transmettre des méthodes de travail», explique-t-il. Il ajoute que «l’implication de l’Etat dans ces projets est une manière de l’engager financièrement et non seulement fonctionnellement».

Ichrak Moubsit
Source: L'Economiste

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