Prospections archéologiques dans la région de Guelmim

Selon le Pr. Youssef Boukaboute, chercheur à l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine, l'équipe, qui a repris ses recherches le 19 novembre dernier, a réussi à mettre à jour, dans le grenier "Agadir Ed Aïssa", dans le village de Amtoudi, à environ 120 Km au nord-est de la ville de Guelmim, un document écrit sur bois qui remonte au 14-ème siècle.

M. Boukaboute, qui conduit la mission archéologique maroco-espagnole, a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que la recherche ethnographique qui concerne ce grenier collectif fortifié a abouti à des données d'une grande importance qui confirment le caractère ancien de ce genre d'architecture dans les hauteurs du sud du Haut Atlas occidental.

La recherche archéologique entreprise à Noul Lamta, dans la commune d'Asrir (12 Km à l'est de Guelmim) et qui s'est concentrée durant cette nouvelle phase sur le centre de Oued Noun, a permis la découverte d'habitations très anciennes construites en pierres et de fortifications de défense bâties en pisées.

La mission a également découvert, dans la commune de Tafjijt (environ 80 Km au nord-est de Guelmim), dans le point de recherches de "Adrar Zerzem" qui remonte à près de 2.500 ans avant notre ère, une quantité d'environ 37 monuments mortuaires d'anciens habitants amazigh et d'autres monuments qui confirment l'établissement d'humains dans la région. M. Boukaboute a également indiqué que ces découvertes vont contribuer à l'enrichissement de la recherche historique concernant cette importante période de l'histoire du Maroc qui a précédé la découverte des côtes marocaines par les marins phéniciens.

La recherche qui a porté sur près de 150 Km du bassin de Oued Noun a permis la découverte de plus 270 sites archéologiques et ethnographiques, dont notamment "Asrir", lieu présumé de la ville de Noul Lemta, "Tigami Ougallid" (la maison du sultan), une kesba des Al Mohades donnant sur l'oasis de Tafjijt et "Adrar Zerzem" qui comprend plus de 265 inscriptions sur pierres.

M. Boukaboute a souligné que ces découvertes constituent, outre leur valeur scientifiques, une base solide pour l'établissement d'un projet d'évaluation de ce patrimoine archéologique, d'une grande importance et susceptible de contribuer à la réalisation du développement socio-économique de la région.

Cette nouvelle phase de recherche et de prospections, qui entre dans le cadre de la coopération maroco-espagnole, se poursuivra jusqu'au 12 décembre.

Source : MAP