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Cinéma : « Nos lieux interdits » sur les grands écrans français, aujourd’hui

Il s’agit de la seconde production du genre film-documentaire de Leïla Kilani, une réalisatrice marocaine. « Nos lieux interdits » sera projeté ce soir à Paris, partir de 20h30, au Reflet Médicis. La séance marquera ainsi la sortie officielle du documentaire dans les salles obscures en France. Cet opus dévoilera au public de l’Hexagone une des réalités des « années de plomb » au Maroc. L’annonce est faite sur le site Telerama.fr. Le documentaire revient ainsi sur l’une des pages les plus sombres de l’histoire marocaine.

Au Maroc, sous le règne du défunt roi Hassan II, plus précisément « entre 1960 et 1980, des centaines d’opposants politiques sont morts et des milliers ont disparu sans laisser de traces », se rappelle-t-on dans le dossier de presse du documentaire. Une période éternellement gravée dans la mémoire collective du peuple. Tazmamart, une des anciens bagnes les plus tristement célèbres du royaume, fut l’un des principaux lieux des exactions qui ont marqué cette période. En 2004, le roi Mohammed VI, par le biais du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), mettait en place une structure dénommée Instance équité et réconciliation (IER). Sa création visait la réparation politique, morale et financière destinée aux victimes de ces « crimes d’Etat », lors de ces « années de plomb ».

Les « héroïnes » de ce film-témoin, c’est « quatre familles en quête de la vérité. Chaque personnage tente de savoir, de donner du sens, de faire le deuil », décrit le site Telerama.fr. Quarante ans après les faits, « le secret d’Etat finit par dévoiler l’existence d’un autre secret, plus intime, le secret de famille », poursuit-on sur Télérama.fr. Presque un demi-siècle de « silences, mensonges et tabous sédimentés », mis au grand jour…sur le grand écran.

« Nos lieux interdits » brille déjà de plusieurs récompenses depuis sa sortie. Le documentaire a en effet remporté le Prix du cinquantenaire du film marocain au Festival national de Tanger, l'Etalon du Meilleur documentaire au FESPACO (2009), le Prix du Meilleur documentaire du Festival du cinéma d'Asie et d'Afrique de Milan (2009), ainsi que le Prix « Micheline Vaillancourt » du Festival Vues d'Afrique de Montréal, toujours en 2009.

Derrière toute grande œuvre se cache…une femme. Leïla Kilani est née en 1970 dans la capitale économique marocaine, Casablanca. Elle s’établit à Paris, en France, des années plus tard, afin de poursuivre des études supérieures en économie, avant de s’orienter finalement en histoire. Journaliste indépendante depuis 1997, elle est l’auteur d’un premier documentaire sur les candidats marocains à la migration clandestine, « Tanger : le rêve des bruleurs », en 2002. Un produit récompensé par plusieurs prix dont le « Tanit d'Or », au Festival de Carthage en 2004.

La projection de ce soir au Reflet Médicis de « Nos lieux interdits » sera suivie d’une rencontre-débat avec la réalisatrice Leïla Kilani et Gérad Collas, le producteur. Le documentaire sera aussi projeté, dans cette même soirée du 30 septembre, à l’Alhambra, dans la ville de Marseille. Le 20 octobre, ce sera au tour du Comoedia de Lyon d’accueillir la séance de projection de l’œuvre.

Safall Fall
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