Belgique-Maroc: La coopération culturelle est une importance capitale

«Toute cette évolution culturelle et cette dynamique artistique que connaît le Maroc m'interpelle et m'incite à entreprendre des projets communs dans le domaine culturel pour un partage mutuel et un échange fructueux entre les deux pays», a-t-elle affirmé dans un entretien à la MAP.

Mme Laanan a salué les réformes engagées par le Royaume dans les domaines politique et social sous l'impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI.

Le Maroc, s'est-elle félicitée, s'est engagé dans un processus de modernisation et de démocratisation, qui a permis d'élargir le champ des libertés, citant à titre d'exemple le code de la famille et le code de la nationalité, lesquels constituent «une avancée significative et une évolution positive qui exprime le désir du Maroc d'être à la fois sur le chemin de la tradition et de la modernité».

La ministre revient largement sur sa dernière visite au Maroc, en janvier dernier (du 26 au 31), au cours de laquelle elle a eu des entretiens avec des responsables marocains sur plusieurs projets à même de renforcer la coopération belgo-marocaine notamment dans le domaine culturel.

«J'ai eu l'occasion de rencontrer les ministres de la Culture, Mme Touria Jabrane, et de la communication, Khalid Naciri, et tout au long de mes entretiens, j'ai perçu chez mes interlocuteurs un grand intérêt pour le renforcement des liens de coopération», a-elle indiqué.

«Avec Mme Touria Jabrane, nous avons évoqué des projets liés à la formation professionnelle aux métiers de la culture, qui constitue un axe prioritaire de la coopération avec le Maroc. Nous avons discuté du développement d'un projet de musée d'art contemporain, du développement des politiques culturelles de proximité et de la création d'un institut de musique et d'art chorégraphique», a-t-elle précisé.

La formation des bibliothécaires, la promotion de la littérature belge et marocaine d'expression française, la formation et la création à vocation interculturelle et les échanges ayant pour objet les arts émergents et les cultures urbaines ont également été évoqués par les deux ministres.

«J'ai également informé la ministre de la volonté de la Belgique de mettre le Maroc à l'honneur en 2012 en lui réservant une saison culturelle et artistique», a ajouté Mme Laanan.

Elle a dit avoir évoqué avec les responsables marocains le projet de création d'une école des arts visuels, la possibilité d'élargir aux productions documentaires l'accord de coopération sur les coproductions cinématographiques entre la communauté française et le Maroc et la participation marocaine à la chaîne multilatérale TV5.

«Le Maroc a, beaucoup, investi dans le domaine de l'audiovisuel. Il a une riche production cinématographique et dispose de tous les atouts pour être un partenaire à part entière dans ce projet», a-t-elle souligné. Mme Laanan s'est dite «impressionnée» par le travail de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) et par le haut niveau de régulation des opérateurs radiophoniques et télévisuels ainsi que par le monitoring pointu de tous les opérateurs audiovisuels, destiné notamment à garantir le respect du pluralisme politique et l'accès équitable aux médias.

Mme Laanan a, par ailleurs, souligné que le dialogue avec le Maroc s'enrichit par la forte présence de la communauté marocaine en Belgique.

La Belgique, a-t-elle dit, est «un réceptacle d'une diaspora très importante d'origine marocaine. Il y a vraiment lieu de tisser des liens, de jeter des ponts et de favoriser les reconnaissances mutuelles. Je suis animée d'une réelle volonté de partager avec le Maroc, mon pays d'origine, des expériences utiles et enrichissantes», insiste-t-elle.

Elle a, à cet égard, rendu hommage à la communauté marocaine pour sa précieuse contribution au développement économique et social de la Belgique.

«Il y a une réelle intégration de la communauté marocaine en Belgique. Elle s'est vite investie dans les syndicats, dans les associations et ensuite dans la politique. Elle a montré qu'elle avait beaucoup de choses à dire et qu'elle était constructive par rapport à la société belge» a conclu Mme Laanan.

Source: MAP