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De l'animation amazighe au festival du cinéma d'animation de Meknès

La huitième édition du festival du cinéma d'animation de Meknès est prévue du 8 au 16 mai. L'un des événements majeurs de cette manifestation est la projection en avant-première du premier long-métrage d'animation en amazigh. Une compétition africaine est aussi prévue.

Meknès s'apprête à vivre la huitième édition du Festival international du cinéma d'animation. Prévu du 8 au 16 mai, cet événement revient cette année avec plusieurs nouveautés dans sa programmation. Le continent africain, sous forme de constellation, donne déjà la couleur. «Le Ficam veut afficher cette année sa volonté de faire connaître la production cinématographique de l'ensemble du continent africain», souligne Jean Florent Filtz, directeur de l'Institut français de Meknès et organisateur du Ficam. Sur la liste des réalisateurs qui seront de la partie figurent, entres autres, la cinéaste burkinabée Cilia Sawadogo, auteur de nombreux courts-métrages et de deux longs métrages : «La femme mariée à trois hommes» et «L'arbre aux esprits». Le Ficam rend également hommage au réalisateur tunisien Zouhair Mahjoub, au zimbabwéen Roger Hawkins, auteur de «La légende du royaume du ciel», premier long-métrage africain d'animation. Autre nouveauté, une compétition africaine, dans laquelle vont concourir 12 courts-métrages d'animation, est également au menu de cette huitième édition. Le court «Blad skizophrène» d'Amine Beckoury, jeune étudiant de l'Etap, sera en lice. Le film est inspiré du clip «Blad Skizophrène» de Hoba Hoba spirit. Un autre film maro­ain d'animation, «Familia», de Nazih Bahraoui, est dans la compétition. C'est l'histoire d'une famille marocaine typique, dont la vie est organisée autour des programmes de télévision, en évitant ainsi toute forme de rapport chaleureux entre ses membres. Les douze courts-métrages seront projetés, le jeudi 15 mai, devant un jury dédié et composé de Zouheir Mahjoub, Cilia Sawadogo et Bruno Edera. Le nom du grand gagnant sera révélé lors de la soirée de clôture, le vendredi 16 mai, au théâtre de l'Institut français de Meknès. «Le jury va décerner au gagnant un trophée et un caméscope, offert par TV5 monde», souligne une source du comité d'organisation.

La soirée d'ouverture, du jeudi 8 mai, au théâtre de l'IF de Meknès, sera animée par la projection du long-métrage d'animation d'lh20, «Lareine Soleil», en présence de son réalisateur Philippe Leclerc. Ce dernier a réalisé plusieurs séries, parmi lesquelles «Les animaux du bois de Quat'sous». Il a fondé également les studios Praxinos avec Jean Paul Gasparis. Mais, l'évé­nement de cette soirée de clôture est, en réalité, la projection du premier long-métrage marocain d'animation en amazigh : «Mémoire de l'ombre». Ce film de Madghis Afoulay est produit par Faouzi Vision et la SNRT. Selon une source de la société de radio et de télévision nationale, le film sera inclus dans la grille de programmation de la première chaîne. Le film rend hommage à l'une des figures emblématiques de l'histoire amazighe : Jugurtha. Connu pour sa vigueur, sa prestance et surtout pour son intelligence, le roi amazigh a lutté contre l'invasion romaine, à la fin du deuxième siècle avant l'ère chrétienne. De nationalité libyenne, Madghis Afoulay vit et travaille au Maroc. Il a étudié à l'Université de Sheridan aux Etats-Unis, avant d'intégrer l'Université de Californie. Il prend goût à l'animation et collabore dans les studios Dream Works, sur le long-métrage «Le prince d'Egypte». Madghis a également une maison d'édition d'ouvrages en amazigh, à Agadir.

Après le succès du premier Ficam avec 16.000 personnes, les organisateurs tablent sur le double pour cette huitième édition.

Un atelier de story-board
L'Institut français de Meknès organise un atelier de story-board, ou de découpage du scénario, où chaque scène est illustrée par un ou plusieurs dessins. Cette formation, unique au Maroc, est réalisée depuis quatre ans. Cet atelier, destiné aux étudiants marocains en arts graphiques, est encadré par le story-boarder français Fabrice Fouquet. Cet animateur et réalisateur intervient dans différentes écoles d'art de renom en France. En 1995, il réalise son premier court-métrage intitulé «Monsieur ventre». Il a collaboré, entre autres à des séries telles que «Le calendrier du Père Noël», «Y'a un os», «Zoé Kézako», et «Zoé au Carré». Une carte blanche sera consacrée à Fabrice Fouquet qui présentera, au théâtre de l'Institut français de Meknès, son court-métrage «Le petit vélo dans la tête» ainsi que des épisodes de la série «Zoé». Une sélection de courts-métrages, réalisés à l'ESSA, partenaire du Ficam 2008, seront projetés en présence de Frank Pettita, directeur et fondateur de l'école.

Qods Chabââ
Source: Le Soir Echos

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