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Festival de Dakhla : Musique et sports de glisse, les ingrédients d’un succès annoncés

Basée au porte du désert, à près de 600 kilomètres au sud de la ville d’Agadir (et environ 400 kilomètres au nord de la frontière avec la Mauritanie), Dakhla était à l’origine une colonie comprise dans les enclaves que le Pape (de l’époque) concéda à l’Espagne. Baptisée «Villa Cisneros», à la fin du 19ème siècle, le vieux port est revenu au Maroc en 1979, soit quatre ans après la Marche verte de 1975, lorsque la Mauritanie s'est retirée de la région Oued-Eddahab.

Aujourd’hui, Dakhla est une ville administrative et de garnison avec un port de pêche (la moitié des actifs vivent de l’activité portuaire) et elle est peuplée de quelque 100 000 habitants, avec des Marocains du Dakhil (intérieur) et des Sahraouis. Si la présence militaire est importante, il n’en reste pas moins que la cité est calme, paisible, sauf…lors de son festival. En effet, et depuis deux saisons, la musique a fait une entrée fracassante dans la petite bourgade et à la plus grande surprise de ses habitants.

«C’est extraordinaire ! Je peux vous assurer que Dakhla est méconnaissable lors du Festival. Au-delà de l’afflux de masse humaine, c’est toute une ville qui vit pour son Festival. Un sentiment de fierté a pénétré chacun, au point où la population s’identifie désormais à l’identité de son Festival de musique et à sa portée internationale (plus de 150 artistes et journalistes nationaux et internationaux étaient présents). Du coup, élus, habitants, commerçants, entrepreneurs,…apportent leur contribution au succès de ce rendez-vous annuel», indique José Kamal, coordinateur délégué en charge de l’organisation.

Pour l’édition 2008, la programmation a répondu à l’exigence d’un évènement d’envergure. Les rappeurs de H-Kayne, la classe de Daby Touré, la rythmique endiablée de la formation Tagada, la diva du Chaâbi Najat Atabou, les balades folk de Zahra Hindi, les punks de Haoussa, les paroles engagées reggaeman ivoirien Tiken Jah Kakoly, le charme dévastateur de la guest star irakienne Kadem Saher, la voix de l’immigré ‘beurs’ incarnée par l'Origine Contrôlée (anciens du groupe Zebda), le local de l’étape Doueh, la musique traditionnelle Touareg et la troupe de Désert Rebelle,… Ils ont tous mis «le feu» sur la superbe scène installée en plein cœur de la ville.

En outre, et c’est une des spécificités du Festival de Dakhla, les sports de glisse sont à l’honneur avec des compétitions de windsurf et de Kite surf. Les plus grands compétiteurs mondiaux ont répondu à l’appel des organisateurs. «Dakhla offre des conditions exceptionnels pour la pratique du Kite et de Windsurf. Son paysage, sa lagune, la qualité de ses vagues et du vent, constituent des atouts de taille pour Dakhla. Il y a très peu d’endroits dans le monde qui jouit de tels avantages, hormis Hawaï aux Etats-Unis. Cependant, à 2 heures 30 de Paris, aucun site ne procure autant d’atouts pour la pratique de ces disciplines sportives», précise Philippe Bru, directeur de la course et organisateur du Défi Wind Gruissan, le plus important rassemblement de windsurfers au monde.

En clair, le combiné culture/sport, fonctionne à merveille. «Musique et sport ont toujours fait bon ménage. Des centres d’intérêts communs existent, comme du reste des valeurs partagées. Le succès du Festival de Dakhla, c’est d’avoir réussi à créer l’alchimie entre le monde artistique et la planète sport», déclare Cyril Moussilmani, vice champion du monde de Windsurf et plusieurs fois champion de France.

Rachid Hallaouy
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