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Sixième édition du Festival international de Marrakech

Grâce à un programme alléchant, la ville marocaine confirme son ambition de devenir un des hauts lieux internationaux du septième art.

Avec sa sixième édition, qui aura lieu du 1er au 9 décembre, le Festival international de Marrakech entend montrer qu’il a désormais atteint sa vitesse de croisière. Le programme de la manifestation, qui débutera par une projection du nouveau film de Martin Scorsese, Les Infiltrés, en présence du réalisateur, prouve qu’elle conserve son ambition de rejoindre la petite cohorte des grands festivals internationaux dédiés au septième art. Comme ces deux dernières années, depuis qu’il a changé de direction, le festival, tout en continuant à cultiver son aspect glamour, avec son défilé impressionnant de stars, propose une compétition et des sélections hors compétition de nature à satisfaire les amateurs de cinéma les plus exigeants.

Les premiers et seconds longs-métrages, souvent originaires des cinématographies émergentes (Roumanie, Thaïlande, etc.), représenteront à nouveau une bonne moitié de la sélection très éclectique des films concourant pour obtenir l’Étoile d’or et succéder au palmarès à Saratan (Kirghizistan). Ils seront départagés par un jury présidé par Roman Polanski et réunissant des comédiens célèbres comme Jamel Debbouze ou Sandrine Bonnaire et de grands réalisateurs comme l’Égyptien Yousry Nasrallah, auteur récemment de la très belle épopée palestinienne La Porte du Soleil. Les 15 œuvres en compétition - difficile d’être plus international - sont issues de 14 pays différents (de l’Allemagne à la Malaisie et de l’Iran au Brésil). Parmi les plus attendues, on peut citer, dans la série déjà bien fournie des fictions ayant pour cadre le génocide rwandais, Un dimanche à Kigali, du Canadien Robert Favreau, et surtout deux films marocains, WWW-What a Wonderful World et Wake up Morocco. Ils sont réalisés respectivement par Faouzi Bensaïdi et Narjiss Nejjar, deux des grands espoirs de la cinématographie du royaume, aujourd’hui en plein essor.

Au-delà de la compétition, le festival propose comme chaque année une section indienne - un mélange de grands succès populaires style Bollywood et de films d’auteurs (Fire, Earth et Water, la trilogie de Deepa Mehta, etc.) de ces dix dernières années - et des hommages à des réalisateurs ou comédiens du Nord comme du Sud. On pourra ainsi voir une intégrale de l’œuvre du plus célèbre des jeunes cinéastes chinois Jia Zhang-Ke, tout récent Lion d’or à Venise pour Sanxia Haoren (Still Life). Et assister, à travers de nombreuses projections, à des hommages au cinéaste Tewfik Saleh, l’un des trois « grands » du cinéma d’auteur égyptien avec Youssef Chahine et Salah Abou Seif, au comédien marocain Mohamed Madj et à l’actrice britannique Susan Sarandon. Une rétrospective de cinquante ans de cinéma italien du néoréalisme à aujourd’hui en à peu près autant de films et une série de séances nocturnes en plein air sur la place Jemaa el-Fna de succès récents (d’Indigènes à l’ensemble des trois Matrix en une seule fois) viendront en outre satisfaire les cinéphiles comme le grand public, de plus en plus associé à la manifestation.

Renaud de Rochebrune
Source: Jeune Afrique

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