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Le Petit Prince de Saint-Exupéry traduit en langue berbère au Maroc


Le Petit Prince, le célèbre ouvrage d'Antoine de Saint-Exupéry, vient d'être édité en amazighe (berbère), une langue encore en usage dans plusieurs régions rurales du Maroc, a-t-on appris vendredi à Rabat. Intitulé Ageldun amezzan en berbère, le conte a été traduit par Lahbib Fouad, chercheur à l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM).

Un petit prince «parlant tantôt avec un serpent, un renard, une fleur, un astre, un volcan (…) coïncide parfaitement avec la mythologie et la cosmogonie amazighe», estime le traducteur de l'œuvre. Lahbib Fouad indique cependant que la traduction du français vers l'amazighe «a posé de sérieuses difficultés de lexique», soulignant que «certains vocables et notions ne trouvent pas leur équivalent en amazighe». Il s'agit, précise-t-il, de termes aussi variés que moteur, avion, réverbère, boa, astéroïde, cravate ou encore orgueil, ennui, ou absurdité. Le Petit Prince, qui serait aujourd'hui le quatrième livre le plus vendu au monde, après la Bible, le Coran et Le Capital, a été traduit en 116 langues — entre autres en tamachaq, une langue touarègue parlée au Sahel et en Kabylie. Cette nouvelle version en amazighe s'adresse «à une frange réduite de lecteurs», souligne M. Fouad dans un entretien à l'agence marocaine Map, expliquant que le dialecte berbère qu'il a utilisé n'est réellement pratiqué que dans le Sud-Est marocain.

L'amazighe est par ailleurs «en cours de standardisation», explique Lahbib Fouad. La langue connaît une étape transitoire entre l'oral et l'écrit. Une nouvelle graphie, le tifinagh, vient de lui être attribuée au Maroc pour les besoins de l'enseignement, alors qu'elle était jusqu'ici transcrite en alphabet latin ou arabe. C'est dans le sud du Maroc que l'écrivain-pilote Saint-Ex aurait puisé son inspiration pour le Petit Prince, alors qu'il était chef d'escale des lignes Latécoère à Cap Juby, dans la ville de Tarfaya (1100 km au sud de Rabat), entre 1927 et 1929. N'ayant pour s'évader que les étoiles, le désert, l'océan et tout le décors qui fait le charme du conte, Saint-Ex aurait occupé ses escales marocaines à écrire son premier roman, Courrier Sud, et à imaginer le Petit Prince.

Source: La Nouvelle République (Algérie)

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