Menu

Zhor Rais, le Maroc couture à Paris

Un caftan brodé d'une résille de boutons de mercerie, une djellaba en cachemire épousant le corps... Zhor Raïs, qui défile mercredi en off de la haute couture à Paris, veut mettre en avant le savoir-faire des artisans marocains et montrer comment les vêtements traditionnels peuvent s'adapter à la modernité.

"Le caftan veut sa place dans la garde-robe de la femme occidentale au milieu des tailleurs et manteaux", revendique Zhor Raïs, originaire de Casablanca où elle a créé en 1984 la maison "couture Zhor Raïs" qui emploie aujourd'hui une quinzaine de personnes et à l'extérieur un bataillon de petites mains.

Les stylistes européens s'imprègnent de l'Orient pour réaliser leurs modèles. Pourquoi le caftan marocain (vêtement long et ample) serait-il exclu de la haute couture internationale, s'interroge cette styliste qui fait appel pour ses tissus aux plus grands fabricants européens comme le Suisse Jakob Schlaepfer, fournisseur de la haute couture parisienne.

Depuis le début, la styliste s'est attachée à travailler uniquement autour des vêtements traditionnels marocains (caftan, djellaba, gandoura, sarouel..) réputés pour leur confort. Pas question pour elle de présenter à Paris des robes entre Orient et Occident comme le font d'autres créateurs, venus notamment du Liban.

Le caftan, selon Zhor Rais, peut garder son identité tout en étant modernisé car "c'est un vêtement authentique, très ancien, porté au départ par les hommes et depuis le 18e siècle par les femmes", explique-t-elle à l'AFP à la veille de son défilé.

Si elle réalise aussi des pièces somptueuses plus traditionnelles pour les fêtes familiales ou religieuses, Zhor Raïs cherche sans cesse de nouvelles idées pour renouveler un genre "redevenu à la mode il y a une dizaine d'années au Maroc". "J'ai même fait un caftan en jean!", raconte-t-elle.

Pour cela, elle a trouvé des alliés de taille parmi les artisans de son pays. Il y a ces femmes par exemple qui travaillent à domicile et réalisent les petits boutons (akkads) ornant burnous et caftans, celles qui font à l'aiguille ces plastrons ajourés ultra-fins ornant les tuniques de mousseline, celui qui fabrique uniquement des pompons ou les galons.

Ce travail permet à "des femmes qui restent chez elle de gagner de l'argent et être mieux considérées", dit encore Zhor Raïs, en rappelant que les Marocaines "ont obtenu récemment plus de droits grâce au roi Mohammed VI", allusion à l'entrée en vigueur récente du nouveau code de la famille.

Mercredi, l'ambassadeur du Maroc en France sera invité aux côtés d'artistes comme les chanteurs Faudel et Nâdyia ou la comédienne Natacha Amal.

Source : Tageblatt.lu

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com