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Cinéma : Le Maroc réussit à Cannes

La nouvelle programmation du festival de Cannes 2005, “Tous les cinémas du monde”, a été marquée par le succès des productions venues du Maroc.

Le Maroc honoré avec "L’Enfant endormi" de Yasmina Kassari.
À quelques centaines de mètres de l’entrée du Palais du Festival, où Johnny To, pour Election, un polar haletant sur les réseaux criminels à Hong Kong, Juliette Binoche et Daniel Auteuil, couple bouleversé par les faux-semblants dans Caché du Français Michael Haneke, jouaient les vedettes, un autre lieu, moins prétentieux, mais en devenir, s’agitait hier. Le Village international, espace multilingue et multiculture créé pour donner une meilleure visibilité à chaque nation, accueillait l’humoriste français Djamel Debbouze (“très, très, très, vous ne pouvez pas savoir comment très”) pour inaugurer, en marge de la compétition, la “Salle Cinéma du monde”. “Nous avons voulu mettre en place une réflexion inédite pour mettre en valeur la diversité et la richesse de la production cinématographique dont on ne voit d’habitude, par le jeu de la sélection, que la partie immergée de l’iceberg”, a déclaré solennellement Gilles Jacob, président du Festival.

Et, hier, avant l’Afrique du Sud, le Pérou, l’Autriche, le Mexique, les Philippines et le Sri Lanka, c’est le Maroc qui a lancé le programme, avec une réussite indéniable : rangs combles et succès des productions présentées. Les cinéphiles présents n’ont d’ailleurs pas été surpris. Les “anciens” Mohammed Abderraham Tazi, Jilali Ferhati et la jeune Yasmina Kassari, à l’honneur, hier, ne sont pas les premiers venus d’une création particulièrement vivante, avec huit œuvres au dernier Fepasco (contre une seule algérienne) et une trentaine de films par an. Devant la Chambre des producteurs, après s’être félicités de l’initiative cannoise, ils ont, cependant, une nouvelle fois, appelé à la poursuite d’efforts pour soutenir financièrement les jeunes créateurs arabes et africains, dont certains étaient présents pour pointer au marché du film avec leurs bobines.

Badis, film critique et poignant de Tazi sur la difficulté des femmes dans les petits villages marocains, a permis de découvrir l’œuvre précédant le grand succès À la recherche de la femme de mon mari. Mémoire en détention, drame de Ferhati, salué sur les écrans français, revient sur les années de plomb par l’intermédiaire d’un homme amnésique, tandis que Kassari évoque dans L’Enfant endormi, récemment primé à Montréal, le thème récurrent de l’exil, mais sous l’angle original, souvent triste, parfois marrant, des épouses restées au pays. Mais, ce sont aussi sept court-métrages dont celui de Leïla Marrakchi, soutenue par l’ensemble de ses pairs pour sa sélection dans la catégorie “Un certain Regard”, qui ont montré un joli aperçu de ce que font aujourd’hui les cinéastes marocains.

NICOLAS LEGARDIEN
Source : liberte-algerie.com

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