2004, année de la commémoration des 40 ans d'immigration marocaine

Cette commémoration, qui a célébré l'accord conclu le 17 février 1964 entre le Maroc et la Belgique pour le recrutement de main d'oeuvre, s'est fixée pour objectif essentiel d'amener les nouvelles générations à revisiter l'histoire de l'immigration marocaine en Belgique qui s'étale sur quatre générations.

Conférences et rencontres thématiques, spectacles de musique, programmations théâtrales, concerts, soirées cinématographiques, ont jalonné cette célébration qui s'est étalée sur plusieurs semaines.

Les organisations de belgo-marocains associées à ces manifestations ont aussi programmé des réceptions en l'honneur d'anciens ouvriers et mineurs marocains de la première génération, en plus d'ateliers et de débats sur l'émigration féminine marocaine, la Moudawana, etc.

Outre leur aspect culturel, pédagogique et festif, ces activités n'ont pas occulté les problèmes réels auxquels font face de nombreux jeunes issus de l'immigration en Belgique: discrimination à l'emploi, à l'école, au logement.

Les différentes associations considéraient que ce devoir de mémoire était d'autant plus important qu'avec la disparition progressive de la génération des parents, le risque était grand de voir un pan entier de cette histoire disparaître à jamais.

Pour elles, il est important de rendre perceptibles les autres aspects, souvent riches et positifs de l'immigration marocaine en Belgique, pour cette communauté et pour le pays d'accueil, dans le cadre d'une société "bilatérale".

Aujourd'hui, en dépit des problèmes du chômage et de la discrimination dont souffrent les jeunes issus de l'immigration, une élite politique issue de leurs rangs s'est frayée un chemin dans la vie politique, grâce à une courageuse expérience belge d'ouverture sur les immigrés, unique de par son ampleur en Europe.

Les résultats des élections régionales de juin dernier ont confirmé la tendance à une plus grande présence des élus issus de l'immigration, aussi bien dans le parlement fédéral que dans les assemblées régionales, particulièrement au parlement de Bruxelles.

L'élection d'une douzaine d'élus d'origine marocaine à cette assemblée régionale est venue s'ajouter à la présence significative des plus de 70 de leurs compatriotes, élus dans les différents conseils communaux de la ville.

Une tendance dont la confirmation probable à l'avenir, aura valeur d'une reconnaissance à toutes les générations d'immigrés pour leur contribution à l'enrichissement matériel et culturel du pays.

Source : MAP