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Patronat : Y a-t-il eu erreur de casting à la CGEM ?

Que se passe-t-il à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ? Moulay Hafid Alami, élu avec brio à la tête de l’institution patronale le 30 juin 2006, semble être débordé, dépassé, par les évènements, par la charge de travail et les responsabilités qui pèsent aujourd’hui lourdement sur ses épaules. Force est de reconnaître qu’à l’heure de souffler son premier anniversaire, la «super fiesta» pourrait être gâchée, ternie, par un bilan caduc, une action stérile, un management qui laisse à désirer, une présence fantôme,…

Son ascension, bien que de nombreux observateurs avertis se montrent critiques et dubitatifs, reste exceptionnelle. Né «du bon côté de la barrière», Moulay Hafid Alami s’est néanmoins attaché durant de longues années à bâtir un empire financier, à construire une image de battant, à asseoir son «business» au sein d’un espace économique en pleine mutation,… et ainsi à se rapprocher des (vrais) décideurs du pays. Ce bilan, son bilan, peu de personnes ne peuvent le remettre en cause. On ne reviendra pas sur les conditions de la cession d’Agma (et les 120 millions de Dh de plus value réalisée lors de la vente à l’ONA) où sur l’acquisition des parts du Bahreïni Arig dans la CNIA….

Propulsé aux commandes de la CGEM, l’été dernier, il décidait de s’entourer de la «matière grise disponible» et de constituer un binôme bicéphale avec Mohamed Chaïbi (Ciments du Maroc) afin de mener de front les défis du troisième millénaire. Tout ce qui se fait de mieux sur la place où plutôt l’ensemble des acteurs économiques majeurs le rejoignent, parmi eux certains dirigeants se sentant obliger d’adhérer à un mouvement «in» sans être forcément convaincu par le personnage et sa capacité à travailler au service de l’intérêt général. Quant à ceux qui souhaitaient un temps se «frotter» à monsieur Alami, ils ont vite déchanté et ont rapidement compris à qui ils avaient à faire. Comme cas d’école, est-il utile de revenir sur l’environnement de l’élection du président de la CGEM, de l’élection (sous forme de cooptation) du représentant de la section CGEM-Rabat ?

Au lendemain de son élection, des commissions poussent comme des champignons. Chacune d’entre elles est pilotée par un «ponte» qui fait également office de bon soldat. Une manière de déléguer qui fait partie intégrante de sa stratégie. S’entourer d’affairistes confirmés, profiter de leurs notoriétés, histoire de crédibiliser son top management et d’éviter de gérer «des loups dans sa bergerie», jouer de l’affectif (comme à Meknès où il a effectué sa première sortie officielle pour saluer la dynamique d’un collectif d’entrepreneurs). Là aussi. Difficile de ne pas lui reconnaître un talent certain de séducteur. Malheureusement, la démarche choisie par Moulay Hafid Alami s’essouffle, faute de véritable programmatique, de projet cohérent et d’actions concrètes. Pour renforcer ce (triste) constat, pas besoin d’être issu des grandes écoles et de procéder à une démarche analytique. Les commissions de travail ne se réunissent plus que de manière épisodique, la «dream team» n’est plus que l’ombre d’elle-même,…

Que peut-on donc retenir de…concret ? En cherchant bien et avec la meilleure volonté du monde, peu de choses, pour ne pas dire... Il serait quelque peu moqueur de valoriser le fameux «livre blanc», quoi que, il fait office d’unique acte concret.
La CGEM n’est-elle pas en passe de devenir une coquille vide ? Une structure où rien ne se passe ? Pas de débats passionnés, de revendications légitimes, de propositions précises, de réflexions citoyennes,…

Son prédécesseur, Hassan Chami, qui été descendu en flèche dans la dernière ligne droite de son dernier mandat (il a assuré deux mandats successifs) par des individus aujourd’hui «portés disparus», doit déplorer la situation. Ce n’est pas le seul…

Rachid Hallaouy
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