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Lutte contre la corruption : Le plan gouvernemental en action

Le Maroc toujours aussi bien placé quand il s’agit de corruption. Il se hisse piteusement encore une fois tout en haut de l’échelle de mesure adoptée par Transparency International, pour occuper la position de vice champion du monde en la matière. Le résultat n’est une surprise pour personne. Le gouvernement fait mine de s’en soucier depuis quelques années déjà. Après s’être fait taper sur les doigts en 2005, il est décidé aujourd’hui à prendre le taureau par les cornes.

«L’heure n’est plus aux discours mais à l’action». C’est en ces mots que s’exprime le ministre en charge de la Modernisation des secteurs publics, lors du débat public concernant le plan gouvernemental. La Banque Mondiale, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) et Transparency Maroc ont pris part à la table ronde afin de faire le bilan des actions entamées et de réfléchir aux prochains pas à franchir. A l’actif du gouvernement, la lutte contre la corruption au sein de l’administration via la création de centres d’appels administratifs (08 200 3737) et le lancement du portail www.service-public.ma. D’autres mesures sont en cours de discussion, notamment des projets de lois relatifs à la déclaration du patrimoine, au blanchiment d’argent et à la gestion déléguée. Sans oublier la mise en place de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), dont les modalités de création avaient été fortement contestées en 2005, étant donné son manque d’indépendance. Les partenaires ne sont pas en reste: la CGEM affirme se charger de la lutte contre la corruption au sein des entreprises et la Banque Mondiale s’occupe de la transparence des finances publiques ainsi que de la justice dans son volet économique.

L’assaut général a été donné pour cerner le phénomène de tous bords, y compris en misant sur l’acteur principal du drame: le citoyen. En effet, la récente étude menée par Transparency International s’est basée sur les affirmations de monsieur et madame tout le monde. L’indice de mesure utilisé apporte des estimations quant à la manière dont les marocains perçoivent l’étendue de la corruption dans la société, selon l’expérience personnelle de chacun, ainsi que sur la manière dont le peuple perçoit les efforts du gouvernement quant à la lutte anti-corruption.

Les résultats démontrent que les secteurs les plus touchés sont, sans surprise, la justice, la santé, la police et les services publics. Par contre, la vision des Marocains quant à la position de leur gouvernement vis-à-vis de ceci reste assez floue…Il est à noter quand même que 20% des sondés jugent ces efforts comme étant «efficaces» ou «très efficaces», ce qui tranche paradoxalement avec les pays à faible taux de corruption dont un pourcentage très minime de la population semble partager cette satisfaction.

Quoi qu’il en soit, s’il est un axe où tous les efforts devraient se concentrer, c’est bien celui de la sensibilisation. La corruption implique non seulement un corrompu, mais aussi et surtout un corrupteur. Une campagne de communication devrait débuter en 2007 pour agir sur les consciences des adultes, mais aussi pour former celle des petits, les former tout simplement à être citoyens.

Salma Daki
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