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"Conversations textiles" à la galerie de l'Ambassade du Maroc à Berlin

Les oeuvres de six plasticiennes marocaines et allemandes montées autour du thème "Conversations Textiles", sont exposées à partir de jeudi à la galerie d'art de l'ambassade du Maroc à Berlin.

L'exposition se distingue par le fait qu'elle réuni six visions personnelles de façonner et de s'approprier les matériaux et les structures textiles et de les faire communier, cohabiter ou parfois de les inscrire en opposition entre eux ou avec d'autres éléments.

Le "fil" d'Ariane de cette investigation et d'introspection, individuelle et multiple, n'est autre que ce brin long et fin, des fois solide, d'autres d'une grande fragilité, une dualité qui renvoi à la femme.

Dans cette quête entreprise à Casablanca, Tétouan et Rabat, ou encore à Dusseldorf où travaillent les plasticiennes allemandes, peu d'importance a été accordée au "fil" qu'il soit de lin, de chanvre ou de coton, travaillé tout seul ou associé en tissu.

Mais on le retrouve ainsi filé pour plus de robustesse, là délicatement marié aux crins de cheval et ailleurs assemblé en bandelettes.

La liberté donnée à l'expression des unes et des autres des artistes, a accouché d'oeuvres qui, hormis le "fil conducteur", laissent éclater une créativité exprimant cinq sensibilités, une double appartenance aux cultures européenne et africaine, allemande et marocaine et une unique et incontournable sensibilité féminine dégageant comme à l'accoutumée force et finesse, qualités propres au sexe dit injustement "faible".

Chez Soumiya Jalal Mikou, le fil est tissé "au métier" et de manière transparente pour en faire de grands pans reliant ciel et terre et associant, jonc, crin de cheval ou fil de cuivre.

Senna Connert a choisi de le monter millimétré à l'industrielle notamment à la manière jacquard alors que Julia Van Koolwijk en a confectionné des " cadres particuliers" pour photos personnelles et de famille.

Dans les oeuvres de Safaa Erruas, fil de broderie, de barbelé, de broderie et de perles s'entrelacent, tout en restant distant pour former une barrière abordable de vue et infranchissable dans sa vérité.

Ulrike Kessel a choisi de monter un rideau des cartons d'invitations tissés les uns aux autres, calligraphie d'ailleurs, de couleurs, de lettres latines et de formes.

Parmi les créations de Jamila Lamrani, est exposée une pyramide, de bandelettes, qui repose sur la tête et prend ses bases du ciel. "Un choix", dira-t-elle à propos de cette inversion rendue possible par la légèreté des bandelettes, toutes immaculées, solidaires sur certains pans et indifférentes sur d'autres.

L'exposition, qui n'a montré qu'une partie des crus de cette expérience lancée au printemps 2006, s'est éclatée au siège de l'association des artistes allemands de Berlin où furent notamment accrochées les photos de Senta Connert sur la confection textile zoomées dans des usines marocaines.

Un grand nombre de personnalités des mondes de la politique, de l'économie, de la culture et des médias a afflué, mercredi soir, au vernissage de cette exposition déjà accrochée, fin 2006, à la galerie Bab El Kébir et au Goethe Institut à Rabat.

Une manifestation toute particulière dans son genre car elle réuni multiples sensibilités féminines créatrices de part et d'autre de la méditerranée, notera l'ambassadeur du Maroc en Allemagne, M. Rachad Bouhlal, lors du vernissage de cette exposition qui se poursuivra jusqu'au 31 janvier.

L'exposition constitue un nouveau jalon dans l'approfondissement de la connaissance et de la compréhension mutuelle pour le rapprochement des peuples et accompagne la promotion de la coopération bilatérale entre le Maroc et l'Allemagne qui célèbrent le 50-ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, soulignera encore M. Bouhlal.

La ville de Dusseldorf devra abriter à partir de vendredi plusieurs manifestations relatives aux oeuvres créatrices des artistes marocaines et allemandes.

Source: MAP

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