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Grand Angle

Maroc : Lancement d’un plan de déradicalisation religieuse dans les prisons

Ce programme, qui ne s’adresse pas seulement aux salafistes et aux djihadistes, vise globalement au recadrage du discours religieux et à la correction d’un certain nombre de perceptions religieuses qui peuvent être problématiques.

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300 détenus bénéficieront dans un premier temps de ce programme, répartis entre quatre prisons. DR
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Le gouvernement marocain a mis en œuvre, hier, le programme de lutte contre la radicalisation auprès des salafistes et des djihadistes qui purgent leur peine dans les prisons marocaines, indique l’agence Efe.

Pour Hassan Hnina, directeur de l’action sociale, culturelle et de la réinsertion à la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), une petite rectification s’impose : «Ce n’est pas un programme destiné seulement aux salafistes et aux djihadistes, à ceux qui purgent des peines relatives à des affaires de terrorisme ; il y a aussi d’autres détenus qui sont concernés. A travers ce programme, on anticipe ainsi l’éventuelle radicalisation d’un certain nombre de prisonniers», nous dit-il.

«Il vise globalement au recadrage du discours religieux et à la correction d’un certain nombre de perceptions religieuses qui peuvent être problématiques, auprès d’une population qui a dévié des préceptes islamiques. Chez les terroristes par exemple, le concept de djihad est perçu négativement, d’une manière assez intégriste, qui les désocialise. D’autres concepts vont faire l’objet de conférences, comme les droits de l’homme, les perceptions politiques du califat, le djihad», précise Hassan Hnina.

Aptitudes intellectuelles

Le directeur de l’administration pénitentiaire, Mohamed Saleh Tamek, a déclaré lors du lancement de ce programme, hier à Tiflet, que 300 détenus bénéficieront dans un premier temps de ce programme, répartis entre quatre prisons : Tiflet, Tanger, Meknès et Casablanca. Il a été mis au point en collaboration avec l’Organisation internationale de la réforme pénale (PRI) et la Rabita Mohammedia des Oulémas, qui réunit les théologiens officiels marocains qui disent représenter «l’islam du juste milieu», précise l’agence Efe.

De plus, s’il concerne toutes les catégories de détenus, Hassan Hnina souligne cependant que ce plan s’adresse surtout à des prisonniers aptes intellectuellement à suivre ce cycle de conférences : «Il faut qu’ils aient la qualité et les prérequis intellectuels. On ne peut pas envoyer des personnes analphabètes. Ceci dit, les prérequis ne sont pas liés aux diplômes, mais aux aptitudes de la personne.»

Pour rappel, en août dernier, 13 détenus salafistes avaient bénéficié d’une grâce royale à l’occasion de la fête de la Révolution du roi et du peuple. Ils avaient participé au programme «Mossalaha». Ce dernier se basait sur trois axes essentiels : «la réconciliation avec soi-même, avec le texte religieux et avec la société», avait indiqué la DGAPR.

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