Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Le zimbabwe
a
3 mars 2005 20:32
Alors que de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne
œuvrent
au renforcement de leur démocratie, le Zimbabwe semble se précipiter
tête
baissée dans la direction opposée, a déclaré, le 23 février, le
sous-secrétaire d'État adjoint aux affaires africaines, M. Thomas
Woods,
lors d'un colloque organisé par l'American Enterprise Institute de
Washington.

Alors qu'ailleurs, notamment au Ghana, au Niger et au Malawi, les
« élections libres et justes » sont en train de devenir la norme, le
gouvernement du Zimbabwe « est maintenant devenu un exemple classique
de
gestion mauvaise et illégitime des affaires publiques ».

« La tendance générale vers la bonne gouvernance et la démocratisation
dans les pays de l'Afrique occidentale et méridionale » rend la chute
libre du Zimbabwe encore plus tragique et désespérante.

Le pays qui était autrefois le « grenier de l'Afrique », a-t-il
déploré,
ne peut plus aujourd'hui nourrir sa population. « Au cours des cinq
dernières années, l'économie du pays a implosé, se contractant de 40 %.
Le
pays a ainsi acquis la triste distinction d'être l'économie qui décline
le
plus rapidement au monde. »

M. Woods a ajouté que le Zimbabwe connaissait en outre une réelle fuite
des cerveaux, puisque trois millions de Zimbabwéens, la plupart d'entre
eux très éduqués, étaient partis en exil, surtout vers l'Afrique du Sud
et
d'autres pays voisins.

« Il y a une oppression politique, une oppression des individus et une
oppression de la presse. Seuls quelques membres privilégiés du parti au
pouvoir (le ZANU-PF) prospèrent. Alors que la démocratie et le
libre-échange se sont solidement enracinés dans de nombreuses régions
de
l'Afrique, le Zimbabwe est un contre-exemple flagrant d'un dirigeant
(Robert Mugabe) prêt à tout pour s'accrocher au pouvoir au détriment
des
intérêts et de la volonté de son peuple. »

Évoquant la récente déposition de la secrétaire d'État Condoleezza Rice
devant la commission sénatoriale des relations étrangères, durant
laquelle
elle avait qualifié le Zimbabwe de « l'un des six avant-postes de la
tyrannie dans le monde », M. Woods a affirmé qu'aider à promouvoir la
liberté dans le monde était « notre mission essentielle au Zimbabwe ».

À cette fin, a-t-il précisé, la Loi sur la démocratie et la relance
économique au Zimbabwe demeure la clé de voûte de notre politique à
l'égard de ce pays. En vertu des dispositions de cette loi, les
États-Unis
- et l'Union européenne et d'autres partenaires - maintiennent les
sanctions financières et les restrictions des déplacements qui sont le
signe de la désapprobation internationale de la façon dont l'élite
dirigeante du Zimbabwe a piétiné les libertés démocratiques. Ces
sanctions
constituent en outre une incitation à la modération du comportement de
ce
gouvernement.

M. Wood a tenu à souligner que ce faisant, les États-Unis n'avaient
jamais
rien fait pour nuire au peuple zimbabwéen. « Il n'y a ni blocus, ni
sanctions commerciales, parce que nous ne voulons pas nuire aux
innocents.
Nous continuons de mettre en œuvre le plus vaste programme de lutte
contre
le VIH/sida jamais déployé par un pays donateur. Et nous aidons à
nourrir
plus de 5 millions de Zimbabwéens » qui ont subi les conséquences
négatives de la politique agricole du gouvernement Mugabe.

Faisant allusion aux élections législatives qui doivent avoir lieu le
31
mars prochain, M. Wood a déclaré que l'on craignait qu'elles ne soient
ternies par l'intimidation du principal parti d'opposition, le
Mouvement
pour le changement démocratique, et de l'électorat en général.
Toutefois,
ces élections, aussi imparfaites soient-elles, « pourraient être un
tournant, un premier pas vers le rétablissement national, si elles
débouchent sur un parlement reflétant l'ensemble de l'électorat et
offrant
une voix à tous les éléments de la sphère politique ».

« Tous les groupes politiques doivent avoir accès aux médias ; il doit
y
avoir un débat politique ouvert permettant aux candidats de communiquer
avec tous les éléments de la population. Robert Mugabe a le pouvoir de
créer toutes ces conditions. S'il ne le fait pas, les élections ne
seront
qu'une parodie et n'accompliront rien, si ce n'est perpétuer
l'isolement
et la crise économique du Zimbabwe. »

Malgré tous ces éléments négatifs, de nombreuses conditions augurent
bien
de la démocratisation du Zimbabwe : une population éduquée, les
vestiges
d'une infrastructure économique productive, et une vaste société civile
très active.

Enfin, a dit M. Wood, la clé de la démocratie au Zimbabwe se trouve
dans
la région. « Les gouvernements et les opinions publiques de la région
ont
plus d'influence sur le déroulement des événements au Zimbabwe que des
pays éloignés comme les États-Unis. Le gouvernement de Harare est
soucieux
de sa position dans la région. »
article retransmis par : acharif moulay abdellah bouskraoui.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook