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Youssef Al-Qaradhawi, le voile et les femmes : un théologien “modéré” ?
6 décembre 2016 09:50
Dr. Youssef Al-Qaradawi est l’un des illustres savants de l’Égypte et du monde musulman. Il se distingue (…) par une méthodologie qui adopte le principe de la médiation et du juste milieu, loin de tout excès et de tout laxisme. Il est l’auteur de plus de cent vingt ouvrages dont l’authenticité et la profondeur en sont les principales caractéristiques, dans un style qui rallie la précision du savant à la luminosité de l’écrivain et à la ferveur du prédicateur (1). Voilà la présentation élogieuse de Youssef Al-Qaradhawi faite par le site internet Havre De Savoir, une des vitrines des Frères musulmans en France.
Youssef Al Qaradhawi, théologien qatari d'origine égyptienne né en 1926, est une vraie star dans le monde musulman. Entre autres rôles, il est un prédicateur vedette sur la chaine national du Qatar, et surtout en étant régulièrement invité dans une célèbre émission diffusée sur Al-Jazeera. Sa rubrique y est suivie par des dizaines de millions de personnes à travers le monde. Il diffuse en même temps sa doctrine sur Internet, via des fatwas ou des réponses aux questions posées par les internautes sur certains forums. Il est considéré comme l'un des chercheurs musulmans les plus influents de la planète, et reconnu comme un théologien modéré par de très nombreux musulmans y compris en France.
Pourtant, ce “grand savant parmi les savants” a été interdit de territoire français en mars 2012. Ahmad Jaballah, ancien président de l’UOIF, ne comprenait pas cette interdiction. Pour lui, c’est un homme de paix et de tolérance qui a œuvré pour l’ouverture et la modération et dont les positions ont toujours été en faveur de la justice et de la liberté des peuples et il exerce une influence positive dans le monde musulman (2). Amar Lasfar, président actuel de l’UOIF, avait lui aussi été très déçu par cette décision qu’il ne comprenait pas non plus. Il déclara avec force conviction dans une interview télévisé : Qaradhawi, c’est le plus savant des savants du monde musulman aujourd’hui. C’est le plus savant. Il n’a pas d’égal (3).
[color=#99FF66]Sur la scène du monde, la franchise est le seul rôle qu'on sache sans avoir besoin de l'apprendre et sans craindre de l'oublier.[/color]
6 décembre 2016 09:51
Alors pourquoi tant d’injustice, tant de haine, envers un homme si merveilleux qui pourrait se situer dans la digne lignée de Martin Luther King ou Nelson Mandela ? Un homme qui explique par son immense savoir ce que doit être un(e) bon(ne) musulman(e) aujourd’hui, y compris en France, en répondant à notre contexte, par le principe de la médiation et du juste milieu, loin de tout excès et de tout laxisme ?
Pour commencer à avoir une idée du personnage, il faut savoir qu’il est le membre des Frères musulmans le plus influent encore en vie aujourd’hui. Il avait rejoint le mouvement dans sa jeunesse. Ce qui lui avait valu de faire quelques petits séjours en prison entre 1949 et 1962. Il entama des études supérieures sur l’islam à l’université égyptienne d’Al-Azhar où il décrochera un doctorat en 1973.
En 1960 ou 61, il écrivit un livre qui fera date : “Le licite et l’illicite en islam” (4), traduit en français en 1990. Programme détaillé de tout ce qu’aurait le droit ou non de faire un musulman. Le titre lui-même est explicite : c’est blanc ou noir. Toute la vie du croyant est organisée entre ce qui est autorisé et interdit. Aucune place n’est laissée au libre choix, à la raison. On enlève son cerveau pour mettre à la place le coran. Celui-ci devenant bien plus un mode d’emploi, un catalogue manichéen, un livre de recettes toutes faites, qu’un livre religieux. Dans la préface, l’éditeur l’exprime ainsi : Le “licite et l'illicite” (…) définit ce qui est permis au musulman et ce qui lui est interdit. Il précise également que si certains oulémas n'ont pas été d'accord avec lui sur certains points, c’est Qaradhawi qui serait dans le vrai. Car contrairement à eux, il se réfère uniquement aux hadiths (faits et dires du prophète), aux versets du Coran et aux avis précieux des salaf, c'est-à-dire les contemporains du prophète, nos premiers ancêtres musulmans d'une piété exemplaire. C’est pourquoi l’opinion des détracteurs de Qaradhawi peut donc être remise en question. Pour encore mieux disqualifier ses confrères progressistes, l'auteur fait une distinction entre deux catégories de chercheurs : La première s'attache beaucoup à l'Occident au point d'adopter ses coutumes et sa façon de voir. (…) Elle module ses idées par rapport aux conceptions occidentales. La deuxième s'attache à un avis du licite et de l'illicite et se tient au texte sans chercher plus loin.
En résumé, il est inutile de trop réfléchir, les textes se suffisant à eux-mêmes. Il explique les versets sans aucune mise en contexte, uniquement à travers les yeux et la mentalité de l’époque où ces textes ont été écrits, et sans utiliser aucune autre source. Le mimétisme des “salaf” l’emporte sur l’utilisation de la raison. De plus, toute la modernité et les avancées intellectuelles venant de l’Occident sont à proscrire. On retrouve ici la fameuse opposition entre une zone géographique et une religion. La modernité et les droits de l’Homme doivent rester en Occident. Le Moyen-Age, lui, doit rester la valeur de base de l’islam. Il conclut sur ce sujet ainsi : L'auteur essaie de ressembler à ses glorieux ancêtres. Il refuse de prendre l'Occident comme idole (...). Discours bien plus politique que spirituel.
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6 décembre 2016 09:51
L'islam a été une vraie modernité et une réelle avancée dans la société arabique du 7ème siècle. Mais Qaradhawi considère ces progrès comme suffisant encore aujourd’hui. Tout doit être figé, sous peine de trahison des textes sacrés. Il se positionne ainsi en total opposition à la Renaissance musulmane de la fin du 19ème siècle et de ses héritiers. Renaissance qui souhaitait faire entrer l’islam dans l’ère moderne. Un mouvement qui était bien plus proche d’Averroès et Ibn Khaldoum que d’Ibn Hanbal et Abdelwahhab (inspirateurs de l’intégrisme musulman contemporain). La préface se termine par une précision de taille, en cohérence avec ce qui a été dit précédemment : La parole de Dieu est supérieure à tout ce que peuvent dire les êtres humains (…). Ainsi, non seulement il veut appliquer des concepts du Moyen-Age sur des réalités contemporaines, mais en plus il explique clairement que la législation islamique est la seule valable. Les lois humaines s’effacent si elles contredisent ce qu’il estime être les lois de Dieu. Ce qui est cohérent avec ses concepts moyenâgeux. L’islam de ce “savant qui n’a pas d’égal” est donc bien incompatible avec la démocratie.
Ce cadre une fois posé, nous pouvons enfin plonger dans le monde merveilleux et humaniste de l’islam version Qaradhawi.
Tous les aspects de la vie sont abordés dans son livre. Toutefois, comme tout bon intégriste qui se respecte, il est obsédé par les femmes et le sexe. Une grande part de son ouvrage y est ainsi consacrés. Tout y passe. Et cela commence par un paragraphe au titre magnanime et pas du tout machiste : “La sagesse de donner la permission aux femmes”. Il y aborde les bijoux, les parfums (toute femme parfumée passant devant un homme est une fornicatrice), les vêtements moulants, les coiffures trop attrayantes et provocantes, l’interdiction des tatouages, de la chirurgie esthétique, l’épilation des sourcils. Il va même jusqu’à évoquer l’interdiction suprême… le limage des dents. Avec tout ça, je n’ose imaginer ce qu’il doit penser des femmes gothiques…
D’après l’auteur, les parties intimes de l’homme et de la femme doivent être cachées. Soit. Pour l’homme, les parties intimes vont du nombril aux cuisses. Cette zone ne doit être vue ni d’un homme ni d’une femme. Et pour la femme ? Et bien là il ne fait pas dans le détail : les parties intimes sont la totalité de son corps à part le visage et les mains. Au-delà du côté ultra sexiste, et si c’était une simple question de pudeur (valable uniquement pour les femmes, évidemment), nous pourrions croire que cette obligation s’applique partout et tout le temps, comme les “parties intimes” de l’homme. En fait, pas du tout. Cela concerne uniquement tout homme qu'elle peut épouser. Pour les autres (femmes, père, frère, fils), elle n’y est pas contrainte, la pudeur s’envole. Nous sommes ainsi toujours dans l’apartheid sexuel par l’obsession constante de la crainte de la tentation, dont les femmes seraient responsables. Ce n’est donc pas une question de pudeur, et encore moins une raison spirituelle pour être plus proche de Dieu. C’est juste de la misogynie dans sa forme la plus primaire.
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6 décembre 2016 09:52
Comme toujours, il tente de s’appuyer sur un verset pour valider son obsession, ici la sourate 24 verset 31 du coran. Or dans ce verset, la seule partie du corps mentionnée est la poitrine : “Qu'elles rabattent leur voile sur leur poitrine”. Expression suffisamment vague pour imaginer ce que l’on veut à propos du voile. Comment réussit-il le tour de passe-passe d’aller bien au-delà de ce qui est indiqué dans le coran ? Voici son interprétation après avoir cité ce verset : Il s'agit en fait du voile qui recouvre la tête, destiné aussi à cacher l'ouverture du vêtement laissant voir la poitrine. Le devoir de la femme musulmane est de se couvrir la tête avec un voile et de cacher avec ce même voile, ou autre chose, sa poitrine, sa gorge et son cou afin que rien n’apparaisse de ces parties du corps tentatrices aux regards indiscrets et scrutateurs des passants. On passe ainsi de la poitrine mentionnée dans le coran, à la tête, la gorge et le cou ! Sans oublier le reste bien-sûr.
Car le même verset parle aussi des “parures” (ou “atours”) que la femme ne peut montrer qu’à son mari, son père, son frère, etc. Au-delà du fait que cette recommandation concernait les femmes du Moyen-âge dans des tribus bédouines en plein désert arabique (et qui n’a donc plus rien à voir avec notre monde), c’est sur le flou des “parures” que les islamistes comme Qaradhawi excellent à interpréter. Pour lui, la parure de la femme est tout ce qui l’orne et l’embellit que ce soit une parure naturelle, telle que le visage, les cheveux et les beaux atouts du corps, ou acquise, telle que les vêtements, les bijoux, les teintures. Voilà comment on transforme une vague obligation (où seule la poitrine était explicitement mentionnée) qui concernait une période et une culture données, en une obligation précise et détaillée par une surinterprétation poussée à l’extrême et qui devrait concerner toutes les musulmanes de la planète pour l’éternité…
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6 décembre 2016 09:53
Le fait d’autoriser à montrer le visage et les mains peut sembler être moins extrême que le niqab saoudien ou la burqa afghane. Est-ce parce qu’il aurait une meilleure considération pour la femme que les wahhabites ou les talibans ? Encore une fois, pas du tout. C’est pour une raison purement pratique : Il n'a été permis de laisser voir le visage et les mains que parce que la femme trouve une gêne en les voilant, surtout si elle a besoin de sortir en toute légalité (…). En lui imposant de se couvrir le visage et les mains dans toutes ses activités, on gêne ses mouvements et on lui impose un surplus de fatigue. Et cette exception ne concerne que la veuve qui doit gagner le pain de ses enfants, ou l'indigente qui doit travailler pour aider son mari. Qaradhawi est si sympa et compréhensif. On peut être un islamiste sans pour autant manquer d’humanité. On notera également que la femme peut sortir uniquement si c’est légal. Autrement dit, elle n’a pas le droit de sortir sans l’autorisation du père ou du mari (voire du frère). Même si elle est cachée au fond d’un carton pour être sûr qu’on ne voit pas ses “parties intimes”. La femme chez les intégristes est une éternelle mineure et son corps ne lui appartiendra jamais.
Pour nous rassurer, il précise toutefois : il en découle que l'islam n'astreint pas la femme, comme on veut le dire, à rester prisonnière à la maison dont elle ne sort que pour la tombe. C’est vrai que ça rassure... Cette phrase montre bien que plusieurs théologiens et intellectuels musulmans contestaient la vision de Qaradhawi. A l’époque, ils étaient en “désaccord”. Aujourd’hui, l’interprétation intégriste étant devenue dominante, ils sont qualifiés “d’apostats” en terre musulmane et “d’islamophobes” ou de “musulmans sans l’islam” ailleurs. C’est une des méthodes utilisées pour valider leur interprétation radicale comme étant le véritable islam. Quant à la “liberté” de sortir, Qaradhawi rajoute : Il lui est au contraire permis de sortir pour faire ses prières, pour rechercher le savoir, pour répondre à ses nécessités et pour toutes raisons légales habituelles ou religieuses. La femme n’est pas prisonnière... elle doit seulement avoir une bonne raison pour sortir. Mais qui aurait décrété ces lois qui fixeraient les raisons légales de sortie pour les femmes ? Certainement pas la religion. Alors suivez mon regard... Et quelles seraient les sanctions si une femme sortait “illégalement” de chez elle ? Nous le verrons plus tard.
Toutefois, le côté “compréhensif” du bâchage féminin a ses limites : Cependant il est plus parfait pour la femme musulmane de s'efforcer de voiler sa parure jusqu'à son visage dans la mesure du possible (…). Il rajoute ensuite une petite subtilité : Cela devient d'autant plus nécessaire si elle est belle et que l'on craint qu'elle ne tente les hommes. On retrouve encore une fois la seule raison du voile : la tentation sexuelle dont la femme serait responsable. Sa précision nous indique aussi que si une femme est moche, elle peut être dispensée de cacher son visage. Tant mieux pour elle. Le problème est qu’il n’a pas créé un standard pour évaluer la beauté féminine, puisqu’il semble que ses goûts ont valeur universelle. En suivant sa logique, il faut croire qu’il y a de plus en plus de jolies femmes chez les musulmans puisque les voiles sont de plus en plus nombreux…
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6 décembre 2016 09:53
Il ne souhaite toutefois pas imposer ces contraintes à toutes les femmes, seulement aux femmes musulmanes. Car la femme musulmane a un caractère qui la distingue de la femme mécréante. Le caractère de la femme musulmane est marqué par la jalousie de son honneur, la discrétion, la chasteté et la pudeur. Autrement dit, une musulmane (voilée) a de l’honneur et une pudeur honorable, les autres sont des femmes impudiques et légères.
Mais pour lui, la rigueur des vêtements des musulmanes n’est qu’une partie du chemin. Il faut aussi éviter toute promiscuité avec les hommes, promiscuité de contact et de toucher, comme cela se produit à l’époque actuelle dans les salles de cinéma, dans les amphithéâtres des universités, dans les salles de conférences, dans les moyens de transports en commun, etc. L’obsession de la tentation ne se limite donc pas aux vêtements et aux parures de la femme. Cela concerne aussi les activités culturelles : L'islam n'admet aucune action qui excite l'instinct bestial comme la danse lascive et excitante, les chansons immorales, le théâtre pornographique et toute frivolité de ce genre quand bien même certains les nomment “arts” et que certains les considèrent comme du “progrès” et les nomment par d'autres slogans trompeurs. Évidemment, ses définitions de “immorale, pornographique, frivolité” ne sont pas exactement les mêmes que les nôtres. Je serais curieux de voir ce qu’est pour lui un “théâtre pornographique”. En cela, il confirme sa filiation et sa fidélité à la doctrine de Hassan Al Banna, fondateur des Frères musulmans. Parmi les 50 propositions de son programme rédigé en 1936, il déclare vouloir Fermer les dancings, les lieux libertins et interdire la danse et tout contact gestuel entre homme et femme. Exercer un contrôle sur le théâtre et sur le cinéma, et filtrer les pièces à jouer et les films à diffuser. Effectuer avec rigueur un tri et un contrôle sur les chansons avant de les diffuser. Le même totalitarisme, basé sur les mêmes obsessions, quelle que soit l’époque.
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6 décembre 2016 09:54
L’esprit est si mal placé chez les islamistes, qu’ils voient de la tentation dans tout et n’importe quoi. C’est pour cela qu’ils refusent la mixité au maximum. Pourquoi une telle obsession ? Car l'instinct sexuel [de l’homme], une fois satisfait, assure la conservation de l'espèce. C'est un instinct puissant et irrésistible qui se trouve chez [lui]. Il est normal que cet instinct cherche une voie de satisfaction où il accomplit son rôle et assouvit son besoin. L’homme est donc un animal en rut et la femme une proie. Le mariage aurait ainsi été créé pour sauvegarder la famille et le genre humain en interdisant la fornication et obliger la femme à être la propriété d'un seul homme à la fois. Oui vous avez bien lu : la propriété…
Il est alors logiquement interdit de rester en tête-à-tête avec une femme que l'on a le droit d'épouser (autre que sa mère, sa sœur, sa fille, etc.). On peut comprendre son point de vue : une main baladeuse, un coup de langue, une pénétration fortuite sont si vite partis chez les islamistes. Comme à chaque fois, il tente d’appuyer son affirmation par un hadith ou un verset du coran qu’il cite ainsi : “Quand vous leur demandez un renseignement utile, adressez-vous à elle derrière un rideau. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour les leurs” (coran, 33:53). Cela signifie que cette attitude est plus à même de mettre à l'abri du doute, de la suspicion et de sauvegarder l'honorabilité. On retrouve ici encore cette obsession de la crainte de la tentation, et également de la réputation, tout le monde pensant obligatoirement au sexe quand un homme et une femme discute seul à seul. Ce passage est particulièrement intéressant. Car comme à son habitude, il déforme les versets originaux. En effet, il ne cite pas l’ensemble du verset. Ce qui en modifie le sens. Alors le voici en entier : “ô vous qui croyez ! N’entrez pas dans les demeures du Prophète, à moins qu’invitation ne vous soit faite à un repas, sans être là à attendre sa cuisson. Mais lorsqu’on vous appelle, alors, entrez. Puis, quand vous aurez mangé, dispersez-vous, sans chercher à vous rendre familiers pour causer. Cela faisait de la peine au Prophète, mais il se gênait de vous (congédier), alors qu’Allah ne se gêne pas de la vérité. Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau : c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs ; vous ne devez pas faire de la peine au Messager d’Allah, ni jamais vous marier avec ses épouses après lui ; ce serait, auprès d’Allah, un énorme pêché.” Cette obligation de s’adresser aux femmes derrière un rideau ne concerne donc pas les femmes en général, mais uniquement les femmes du prophète... Ce verset a été révélé pour répondre à des problèmes, des malentendus, qu’avaient rencontré Mahomet lors de visites de certains de ses fidèles à son domicile. Leur culture, leur mentalité, et les solutions à ces problèmes étaient ainsi. Mais nous ne sommes plus au 7ème siècle dans des tribus du désert arabique. Et surtout, les femmes d’aujourd’hui ne sont pas les épouses du Prophète… Ce verset concerne un contexte particulier, des évènements précis et des personnes clairement désignées. Il n’a en aucun cas une portée éternelle et universelle.
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6 décembre 2016 09:54
Autre élément qui est intéressant dans ce verset : le “rideau”. En arabe, ce mot, dans ce contexte, se dit “hijab”. Voilà la véritable signification de ce terme : le hijab est en réalité un rideau derrière lequel les femmes du prophète, et seulement elles, devaient se cacher lorsque des hommes étaient présents. La déformation de ce verset a été telle, qu’aujourd’hui c’est devenu un voile, et un voile concernant toutes les musulmanes. N’est-ce pas un pêché, un blasphème commis par ces musulman(e)s qui déforment le message originel de Dieu et de son Prophète pour aller totalement à l’inverse de ce qu’ils prônaient ? Cela devrait être les partisans du voile que le CCIF devrait attaquer en justice pour “islamophobie”… Mais cela ne gêne pas Qaradhawi. Son obsession du sexe et sa misogynie sont bien plus fortes que sa foi.
Le côté spirituel du voile pour “être plus proche de Dieu” est donc totalement absent. Il n’a jamais existé dans le dogme musulman, ni même dans les interprétations des idéologues intégristes des générations précédentes. C’est un argument inventé à posteriori pour tenter de convaincre encore plus de musulmanes des bienfaits du voile, et surtout pour tenter de dissuader leurs adversaires de remettre en cause ce tissu discriminatoire, au nom du “respect de la liberté religieuse”. En revanche, si le spirituel est absent, le sexisme brille de mille éclats par sa présence. Alors puisque l’argument spirituel n’existe pas et si l’argument de la nature n’est pas suffisant pour convaincre, les intégristes vont sur le terrain de l’identité et de la politique : Ce vêtement ne doit pas ressembler à ce que portent spécialement les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres. L'intention d'imiter ces femmes est interdite en Islam qui tient à ce que les musulmans se distinguent et soient indépendants dans le fond et dans la forme. C'est pourquoi il a ordonné de faire le contraire de ce que font les mécréantes dans plusieurs domaines. Là, il ne cite aucun texte religieux pour appuyer son propos. C’est normal. L’interdiction de s’habiller à l’occidentale pour ne pas leur ressembler n’existe dans aucun verset et aucun hadith…
Au-delà de la misogynie du voile, nous voyons bien que son existence est aussi justifiée par l’aspect identitaire et politique. Sinon, pourquoi ne pas cacher “la tête, la gorge, le cou, les parures” en portant un bonnet, une écharpe et un pull ? Car il faut pouvoir être identifiée et identifiable en tant que musulmane, afficher sa religion à tout prix, gage de fidélité à l’interprétation intégriste. C’est pour cela qu’aujourd’hui, les mêmes voiles se portent aussi bien à Rabah, Alger, Tunis, Jakarta, le Caire, Ankara, Paris ou Montréal. Le voile est un uniforme et une arme politique redoutable. Son rôle en se rendant visible, au-delà du label officiel “je suis une bonne musulmane”, est de contribuer à montrer que l’Oumma, la communauté des croyants, est au-dessus des frontières nationales. L’identification à cette communauté transnationale doit se sentir partout dans le monde, en grande partie grâce au voile.
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6 décembre 2016 09:55
Ce sont toutes ces raisons qui justifient le port de cet uniforme. D’ailleurs, en dehors de la petite phrase qui définit les parties intimes de l’homme, aucun paragraphe n’est consacré à la tenue vestimentaire de l’homme. La seule chose qui lui est demandée est de ne pas imiter la femme... Car d’après Qaradhawi, L'Islam est la religion du combat et de la force, qui aime en effet préserver la virilité de l'homme de tous les aspects de faiblesse, de soumission et de dépravation. Aucun passage non plus sur l’éducation des hommes à contrôler leur libido et mieux respecter les femmes pour qu’elles ne soient pas obligées de limiter leurs sorties et de se cacher derrière un voile. Toute la responsabilité et les mesures à prendre sont du côté des femmes. Voilà pourquoi les hommes sont exemptés, eux, du port de ce “vêtement”. Cela n’a rien à voir avec le spirituel et tout à voir avec le sexisme, le machisme et la misogynie les plus archaïques. La musulmane voilée devenant en plus une arme politique assumée par les islamistes. Malgré tout ça, malgré l’insulte faite à toutes les femmes (et à l’islam), il y a des musulmanes qui se revendiquent de ce courant religieux et qui le défendent. Les militants de l’islam politique essaient toutefois à présent de moins utiliser le terme de “voile”. Il préfère le terme “foulard”. L’objectif est de rendre cet uniforme misogyne plus neutre, de le faire passer pour un simple accessoire vestimentaire. C’est stratégiquement plus efficace. Cela permet de faciliter la culpabilisation et l’attaque pour “intolérance” contre les partisans de l’égalité des sexes et de la laïcité.
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D
6 décembre 2016 10:00
Salam alikoum très grand savant ces un modèle il a beaucoup travailler avec le conseil de là fatwa d'Europe beaucoup de frères et sœurs le suive ces une référence
6 décembre 2016 10:02
Youssef Al Qaradhawi est considéré comme un “théologien qui adopte le principe de la médiation et du juste milieu, un homme de paix et de tolérance qui a œuvré pour l’ouverture et la modération et dont les positions ont toujours été en faveur de la justice et de la liberté, un savant inégalé.” Mais, en sachant qui est réellement Qaradhawi, qui peut bien penser cela ? Les intégristes évidemment. En revanche, tout le monde est d’accord sur “la ferveur du prédicateur”. Ainsi, pour bien comprendre la philosophie et les actions du CCIF, de l’UOIF et de l’ensemble des islamistes français et partout dans le monde (AKP, Ennhadha, etc.), il est fondamental de bien connaitre leurs sources et références idéologiques. C’est d’abord par-là que nous pouvons mesurer leur dangerosité et les enjeux de leurs revendications.
Si peu de monde rêverait d’avoir Youssef Al-Qaradhawi pour grand-père, il faut bien reconnaitre qu’il a de nombreux enfants et petits-enfants spirituel. Son interdiction de territoire a été une bonne chose. Mais cela n’arrête pas la diffusion de sa pensée “modérée”, assurée par ses disciples.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/12/16 10:04 par Soukin.
[color=#99FF66]Sur la scène du monde, la franchise est le seul rôle qu'on sache sans avoir besoin de l'apprendre et sans craindre de l'oublier.[/color]
6 décembre 2016 10:05
Désoler je n'arrive pas à enregistré le liens donc je donne le nom de l'auteur Naëm Bestandji vous le trouverez sur Facebook
[color=#99FF66]Sur la scène du monde, la franchise est le seul rôle qu'on sache sans avoir besoin de l'apprendre et sans craindre de l'oublier.[/color]
f
6 décembre 2016 10:29
Tout ce que je sais c'est qu'il deteste les salafis et ces derniers le detestent.
M
6 décembre 2016 12:04
Mdr
J'ai lu uniquement les premières lignes et franchement je pleure de rire.
s
6 décembre 2016 12:04
Salam Soukin,
"Sa précision nous indique aussi que si une femme est moche, elle peut être dispensée de cacher son visage." Sympa mdrrrrrrrr
6 décembre 2016 12:40
salam

du coup il a organisé une assemblé de savant hautement qualifié pour déterminer si une femme est belle ou moche?

perso je l'apprécie pas du tout ce qardawi
Citation
sinjini a écrit:
Salam Soukin,
"Sa précision nous indique aussi que si une femme est moche, elle peut être dispensée de cacher son visage." Sympa mdrrrrrrrr
s
6 décembre 2016 12:54
Salam,
Bah écoute je vais lui envoyer mon portrait que je sache quoi faire Heu
Citation
Yoona a écrit:
salam

du coup il a organisé une assemblé de savant hautement qualifié pour déterminer si une femme est belle ou moche?

perso je l'apprécie pas du tout ce qardawi
s
6 décembre 2016 12:57
perso tout ce qui est frère musulman je m'en éloigne le plus loin....
6 décembre 2016 13:19
Salam
Sinjini il fallait que je le partage après un moment d'hésitation ça aurait été dommage que je vous prive de l'article sur se monsieur Qardawi le savant de tout les savants se grand monsieur que beaucoup de frustré admirent un guignol qui donne l'image de l'islam rétrograde désolé ma chérie j'ai due sauté quel que ligne en le postant mais je t'invite à faire un tour sur la page de l'auteur sur Facebook ça vaut le détoure thumbs up
Citation
sinjini a écrit:
Salam Soukin,
"Sa précision nous indique aussi que si une femme est moche, elle peut être dispensée de cacher son visage." Sympa mdrrrrrrrr
[color=#99FF66]Sur la scène du monde, la franchise est le seul rôle qu'on sache sans avoir besoin de l'apprendre et sans craindre de l'oublier.[/color]
s
6 décembre 2016 13:28
Oui j'irai y faire un tour taleur inch'Allah merci pour l'article
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