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Xénotransplantation : un coeur à prendre chez le porc ?
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8 juillet 2008 18:28
Xénotransplantation : un coeur à prendre chez le porc ?

A l'occasion du 11ème symposium sur la xénotransplantation qui s'est tenu le 6 juin 2008 au sein de l'Institut Robert Koch à Berlin, un état des lieux des dernières avancées internationales relatives à la recherche sur les xénogreffes a pu être dressé par les différents experts présents. "Les progrès des dernières années montrent que cette technologie nouvelle pourrait jouer un rôle important, afin d'aider plus de malades ayant besoin d'une transplantation", a déclaré Jörg Hacker, Président de l'Institut Robert Koch, lors de l'ouverture du symposium, en précisant cependant que "la transmission des agents pathogènes de l'animal à l'Homme doit être évitée".

La xénotransplantation correspond à la greffe de cellules ou d'organes d'une espèce à une autre (notamment de l'animal à l'Homme) et revêt donc un intérêt particulier dans le contexte actuel de pénurie d'organes. Les analogies métaboliques entre le porc et l'Homme font de cet animal un donneur de choix en matière de xénogreffes. Afin de diminuer les réactions de rejet, différentes modifications génétiques ont été réalisées afin que les porcs puissent notamment présenter à la surface de leurs cellules des protéines immunorégulatrices humaines. En Allemagne, des équipes localisées à Munich et à Mariensee ont ainsi obtenu l'expression simultanée de différentes protéines de ce type à la surface de cellules porcines.

La transmission d'agents pathogènes viraux dans le cadre de xénotransplantations a également fait l'objet de travaux de recherche menés par des équipes allemandes. L'Institut Robert Koch, en collaboration avec l'Institut Friedrich Loeffler de Mariensee, a ainsi obtenu des porcs transgéniques ne libérant pas de rétrovirus endogène porcin ou PERV (Porcine Endogenous RetroVirus), transmis habituellement via le patrimoine génétique du porc. L'objectif des chercheurs est donc actuellement d'obtenir des animaux transgéniques qui, simultanément, ne libérent pas de PERV et expriment également des protéines immunorégulatrices humaines à la surface de leurs cellules.

A l'échelle internationale, des avancées ont été effectuées dans le cadre du traitement du diabète. Ces dernières sont notamment relatives à la greffe de cellules productrices d'insuline, présentes au sein du pancréas (îlots de Langherans) chez le porc. Pierre Gianello de l'Institut Catholique de Bruxelles a ainsi exposé à Berlin les résultats d'une transplantation de ce type de cellules chez un modèle de singe diabétique. Cette greffe de cellules productrices d'insuline a permis de traiter l'animal sur une durée de 6 mois, sans avoir recours à un traitement immunosuppresseur. La transposition de ce type de greffe chez l'Homme fait actuellement l'objet d'une étude menée par une entreprise néo-zélandaise.

Quant à la transplantation d'un coeur de porc chez l'Homme, celle-ci représente l'une des lignes de visée que garde à l'esprit Bruno Reichart de la clinique Grosshadern de Munich, également porte-parole du groupement de chercheurs (Forschergruppe 535) "Xenotransplantation". Ce type de greffe devrait tout d'abord être expérimenté chez le singe, probablement en 2009. Aux USA, de telles xenotransplantations ont été réalisées chez le babouin en 2006, avec un temps de survie considérable. Des études sur les xénogreffes cardiaques chez l'Homme seraient également attendues aux Etats-Unis pour 2010.
 
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