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Où en est vraiment la paix au Proche-Orient ?
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25 mars 2005 21:40
Depuis les élections palestiniennes de janvier dernier, un vent d’optimisme souffle sur le Proche-Orient. Essayons ici d’y voir plus clair sur les avancées réelles de la paix.

Comme toujours dans le conflit israélo-palestinien, chacun scrute les intentions du grand parrain américain. Certes, le conflit a son autonomie, et il n’a rien à voir avec la doctrine du « Grand Moyen-Orient » de George W. Bush. Mais le Président américain, en difficulté en Irak, peut avoir intérêt à faire avancer le dossier israélo-palestinien. Jusqu’où ? En invitant Ariel Sharon dans son ranch de Crawford (Texas), le 11 avril, veut-il amener le Premier ministre israélien à accepter un plan politique global auquel celui-ci se refuse pour l’instant ? En attendant cette échéance, nous faisons le point de la situation sur le terrain. La situation réelle, et non pas une représentation médiatique qui surévalue les gestes les plus infimes d’Israël et répand un optimisme qui peut préparer des lendemains amers. Quand les médias occidentaux ouvrent leurs journaux sur le retrait d’Israël des grandes villes palestiniennes, qu’est-ce que cela veut dire dans la réalité ? Lorsque Ariel Sharon parle de démantèlement des colonies, de quelles colonies parle-t-il ? Quelles sont les perspectives ? Où en est la construction du mur ? Nous nous efforçons ici de répondre à ces questions, sans minimiser les raisons d’espérer, mais sans les amplifier démesurément.
L’absence de tout processus politique

La caractéristique principale de la situation est pour l’heure l’absence de tout processus politique. Au-delà du retrait unilatéral de Gaza, prévu pour le mois de juillet, et de l’engagement israélien à restituer à l’Autorité palestinienne cinq villes de Cisjordanie, la situation actuelle n’offre aucune visibilité, même à court terme. Les références ­ rares ­ à la « feuille de route », ce plan de paix parrainé en 2003 par le quartet (États-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie) restent vagues et formelles. Devant ces incertitudes, Mahmoud Abbas a demandé le 15 mars à Israël « d’appliquer ses engagements », et mis en garde l’État hébreu « contre toute tergiversation ». Et encore, le président de l’Autorité palestinienne ne faisait allusion qu’aux engagements pris lors de la réunion de Charm el-Cheikh, le 8 février dernier : restitution de cinq villes palestiniennes, libération des prisonniers politiques, et cessez-le-feu comprenant notamment la fin des assassinats extrajudiciaires. M. Abbas avait souligné « la nécessité de ressusciter le processus politique et le passage rapide aux négociations sur un règlement définitif afin d’en finir avec l’occupation israélienne de tous les territoires occupés depuis 1967 ». Son appel est pour l’instant resté sans échos.
La restitution des villes palestiniennes

Ce processus, même sans autres perspectives, est pour l’instant extrêmement lent. La campagne de communication internationale conduite par Israël surmédiatise le moindre mouvement de troupes. Officiellement, Israël a transféré le 16 mars un contrôle sécuritaire limité aux Palestiniens dans la région de Jéricho. Sur le terrain, cela s’est traduit par le retrait de blocs de béton à l’entrée sud de Jéricho, sur la route reliant la ville à Jérusalem. Un autre barrage, à Al-Douyouk, au nord-ouest de Jéricho, a ensuite été démantelé. Une petite force policière palestinienne a pu se déployer dans le village d’Ojja, au nord de Jéricho. Mais des « points d’observation » de l’armée israélienne ont été maintenus sur place pouvant permettre à tout instant une réinstallation immédiate des deux barrages. D’où le sentiment, au sein de la population palestinienne, d’une nouvelle mystification surtout destinée à l’opinion internationale. « Il est faux de parler d’une remise du contrôle de Jéricho aux Palestiniens, commentait le 16 mars le gouverneur de la ville, Sami Moussallam, ce qui a eu lieu est une levée partielle du bouclage qui était imposé à la ville. Ils n’ont fait que démanteler un barrage et faciliter le passage à un autre. » Lundi, Israël a entamé le transfert aux Palestiniens du contrôle sécuritaire de la ville de Tulkarem. Lequel transfert devait s’effectuer sur « plusieurs semaines »... Le négociateur palestinien Saëb Erekat a souhaité, le même jour, que l’on en revienne rapidement à la situation de septembre 2000, ce qui suppose le démantèlement de tous les barrages israéliens. Nous en sommes loin.
Les contradictions de George W. Bush

L’une des grandes interrogations du moment réside évidemment dans le degré d’implication américaine. George W. Bush est-il décidé à imposer des règles à son allié israélien ? Le propos tenu par le Président américain, le 15 mars, à l’issue d’un entretien avec le roi de Jordanie, Abdallah II, avait pu le laisser penser. « Israéliens et Palestiniens, avait-il déclaré, doivent faire les sacrifices nécessaires, et ces sacrifices veulent dire qu’Israël doit se retirer des colonies de peuplement et qu’un État palestinien doit avoir un territoire jouissant d’une continuité territoriale dans le cadre de laquelle il pourra se développer. » Mais, le soir même, le porte-parole de la présidence américaine, Scott McClellan, rectifiait sérieusement le tir : « Ce à quoi le Président faisait allusion est le plan de retrait qui est en train d’être appliqué par le Premier ministre (Ariel Sharon) et les colonies sauvages qui doivent être démantelées par Israël comme le demande la feuille de route. » Or, ce que Ariel Sharon s’est engagé à appliquer, c’est le retrait de 24 colonies sauvages, alors que Washington souhaiterait le démantèlement de 105 de ces colonies. Quoi qu’il en soit, il s’agit toujours de colonies dites « sauvages », c’est-à-dire qui n’ont pas reçu l’autorisation de l’administration israélienne. Cette distinction permet de conférer une légalité à l’immense majorité des colonies, et à reconnaître à Israël le « droit » d’enfreindre le droit international. Elle permet aussi de jouer sur la confusion dans l’opinion internationale. L’épisode montre en outre la légèreté du discours officiel américain, incapable de faire la différence entre colonies « sauvages » et l’ensemble des colonies.


Alain Lormon
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
b
be
25 mars 2005 22:12
Salam
L'état sioniste a ordonné la construction de 3000 logement dans les colonies de Cisjordanie.Parait il, cette décision a contrarié leurs alliés de toujours. Ces derniers auraient demandé à l'état sioniste d'assouplir un peu. Que veut dire assouplir' est ce 2500 au lieu de 3000 logement?'
En tout cas Mahmoud Abbas va rentrer dans une nouvelle phase. Et la il aura très mal.
I
25 mars 2005 22:18
Moi je ne dit plus rien on va encore me traiter d antisemite.
b
be
25 mars 2005 22:21
C'est un débat d'idées. Tout le monde a le droit de dire ce qu'il pense du moment qu'il y a du respect
s
25 mars 2005 23:07

Charm el-Cheikh, février 2005, un mauvais coup se prépare !
RETOUR SUR LA "RENCONTRE" DE CHARM EL-CHEIKH

6 mars 2005

par Papiro



Le 4 septembre 1999, Yasser Arafat et Ehud Barak se rencontrent à Charm el-Cheikh. Madeleine Albreight, alors secrétaire d’État américain, assiste à cette séance de négociation. Le 8 Février 2005, ça recommence, au même endroit, avec d’autres acteurs, mais la même problématique.




La mise en scène

Le 4 septembre 1999, Yasser Arafat et Ehud Barak se rencontrent à Charm el-Cheikh. Madeleine Albreight, alors secrétaire d’État américain, assiste à cette séance de négociation. Cette rencontre devait « ouvrir la voie à des négociations de paix définitive entre Palestiniens et Israéliens ». (1) On sait ce qu’il advint, l’Occupation s’intensifia, les colonies se multiplièrent, les destructions de maisons palestiniennes se poursuivirent, les assassinats continuèrent, les prisonniers libérés furent réincarcérés et Sharon alla se promener sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, sous haute protection policière, afin de s’assurer que les Palestiniens comprennent bien que Jérusalem est la capitale du seul État hébreu et qu’ils apprennent ce que c’est que la « paix de l’occupant ».

Qu’est-ce qui a changé en 2005 pour que tout à coup la presse internationale s’évertue à faire croire que cette fois de « vrais espoirs » sont permis ? Ne devrait-on pas poser la question autrement ? Pourquoi les protagonistes actuels, Mahmoud Abbas, Sharon et le Quartette, trouvent-ils nécessaire de reprendre la mascarade de Charm el-Cheikh ?

Les observateurs internationaux et les militants qui soutiennent la cause palestinienne comprennent que la rencontre du 8 février à Charm el-Cheik n’est pas le début d’un nouveau processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Robert Fisk a bien résumé le sentiment général en indiquant qu’avant d’applaudir les acteurs de Charm el-Cheikh comme les « faiseurs de paix » il faut attendre de voir si ce nouvel « accord de paix » ne se révélera pas tout aussi sanglant que celui d’Oslo. (2) Le soupirant Abbas y était déjà présent, même si aujourd’hui il joue les jeunes premiers.

Quel était le but de cette mascarade du 8 février ? Pourquoi Mahmoud Abbas se prosternant devant Sharon et jurant de mettre fin au « terrorisme et à la violence palestinienne » dont sont victimes les FOI et les pauvres « colons israéliens innocents », ces « pauvres colons » isolés sur ces terres spoliées au milieu de ces Palestiniens renfrognant leur colère ? Par dérision, Robert Fisk écrivait : « Ainsi les Palestiniens vont mettre un terme à leur occupation d’Israël. Les tanks palestiniens n’entreront plus en écrasant tout sur leur passage dans Haifa et Tel Aviv. Les F-18 palestiniens ne bombarderont plus les villes israéliennes. Les hélicoptères Apache palestiniens ne mèneront plus "d’assassinats ciblés" - c’est à dire de meurtres- de leaders militaires israéliens. ». (3)

Cette rencontre était destiné au public international. A chaque nouvelle concession honteuse de la part de la bourgeoisie dirigeant l’Autorité palestinienne, il convient d’organiser une grande manifestation publique internationale afin que les « leaders palestiniens » viennent publiquement faire amende honorable et répéter leur « mea culpa » à la face du monde d’abord, puis devant leurs commettants rivés à leur téléviseur ensuite. Cette fois, il s’agissait de rétablir la crédibilité entaché de Sharon et des Forces de « défense » israéliennes, que la plupart des populations occidentales considèrent plutôt comme des Forces d’Occupation Israéliennes (FOI). En effet, dans la plupart des pays les sondages indiquent qu’Israël est perçu comme un état paria, comme un fauteur de guerre et l’un des plus grands obstacles à la paix dans le monde. (4)

Quoi de mieux qu’un leader palestinien pour calomnier la résistance palestinienne et la présenter comme le fauteur de guerre, l’agresseur, contre lequel la misérable armée israélienne d’occupation tente de se protéger.

La « rencontre » était aussi destiné au public Palestinien. A ce propos Mahmoud Abbas s’est très bien acquitté de sa tâche. Il a d’abord « déployée » une force Palestinienne d’interposition entre la résistance et les gardes frontières israéliens à Gaza, de façon à protéger, non pas la population et les enfants Palestiniens des exactions des FOI, mais de façon à protéger l’armée israélienne des ripostes de la résistance, des jets de pierres des enfants Palestiniens suite aux assassinats, à la destruction des maisons, à l’occupation des terres, à l’expansion des colonies, à la destruction des récoltes et des oliviers, ou encore, suite au processus d’épuration ethnique que subissent les Bédoins du Naqab. (5)

Alors que les exactions contre le peuple palestinien se poursuivent inlassablement ( 290 violations et agressions entre le 8 et le 15 février sous un silence médiatique presque total) (6) Mahmoud Abbas en appel « à l’arrêt de toutes les opérations militaires qui portent atteinte à l’intérêt national ». Mahmoud Abbas lance ces appels à la « trêve » sans jamais prononcé le mot « Occupation », non plus que l’expression « droit de retour ». Abou Mazen, devant les caméras des télévisions internationales et sous le regard médusé de Sharon, a bien fait comprendre au public palestinien qu’une nouvelle étape de concessions et de capitulation était ouverte.

Cette mascarade était enfin destinée au public Israélien. Il s’agissait de faire la démonstration que l’hydre Palestinien était en voix d’être mâté, brisé. Que la politique d’agression et de répression de Sharon était bien la seule tactique valable pour casser la volonté de ce peuple et l’obliger à vivre dans les bantoustans qui lui sont réservés, derrière le Mur d’annexion dont la construction se poursuit (7) et dans le bagne à ciel ouvert de Gaza, qui sera bientôt vidé de ses occupants israéliens (relogés dans de nouvelles colonies en Cisjordanie) puis refermé sur plus d’un million de bagnards palestiniens. (8)

La « feuille de route » de Sharon et des sionistes

De fait, la « rencontre de Charm el-Cheikh » a été l’occasion d’actualiser « La feuille de route de Sharon », pas celle du Quartette, mais la vraie « feuille de route », celle que Sharon a présenté le 23 février 2003 lors de son investiture comme premier ministre. (9)

La vraie feuille de route se détail en six points comme suit :
1) « L’Autorité palestinienne doit mettre fin à la terreur et à la provocation ».
Ce sont les palestiniens qui terrorisent les Forces d’Occupation Israéliennes qui ne peuvent maintenir leurs 700 cheks-points dans les territoires et ne peuvent mener leurs assassinats ciblés sans crainte de représailles. Mahmoud Abbas a promis que cela cesserait. Et pour prouver sa bonne foi il a associé un général américain (William Ward) au général Dahlan.
Les colonies de peuplement ne peuvent s’étendre sans rencontrer de fortes résistances de la part des agriculteurs palestiniens qui défendent leurs terres. Mahmoud Abbas a promis d’y mettre fin. La construction du Mur d’encerclement et d’emprisonnement rencontre chaque jour des obstacles, des résistances, des protestations. Ceci doit cesser. Ce sont des « violences et des provocations » qui rendent pénibles le travail des terrassiers et des bâtisseurs du Mur et qui coûtent très cher au service de sécurité d’Israël. Mahmoud Abbas a promis que cela cesserait et qu’il allégerait ce fardeau financier pour l’État hébreu en prenant à charge une partie de ces coûts de sécurité. Ce sera la « trêve » pour les résistants, pas pour les occupants, et si les résistants et les enfants Palestiniens ne le comprennent pas ce sont les forces de sécurité Palestinienne, organisées par un général américain, qui les tueront pour leur faire comprendre la « trêve de l’occupant ».

2) « Tout règlement politique obtenu à l’avenir doit garantir les intérêts historiques, de sécurité et stratégiques d’Israël ».

Cette réclamation de Sharon signifie que le Mur d’annexion et les routes réservées aux seuls israéliens ne devront pas être détruits et que si un État palestinien voit le jour son territoire sera sous contrôle militaire Israélien et son économie sous dépendance israélienne. Ces concessions et ces capitulations seront traitées plus tard, quand toutes les autres auront été acquises. D’ici là, l’État israélien fait tout en son pouvoir pour que l’économie et notamment l’agriculture palestinienne ne puisse se développer et que donc un État palestinien viable soit impossible. C’est l’une des constatation qu’a faite Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, lors de sa visite dans les territoires occupés.

“« Le R.S. est également gravement préoccupé par la destruction et la confiscation continues de terres, de puits et d’autres ressources en Palestine. La confiscation incessante de terres palestiniennes rendra totalement impossible l’option d’un État palestinien indépendant, capable d’assurer durablement une économie et un secteur agricole viables et qui soit en mesure d’assurer que le droit à l’alimentation soit garanti à la population palestinienne. »” (10)

3) « L’accord devrait inclure des zones de sécurité et des zones tampons ».

Cette concession est en cours. Elle complète le point deux de la « feuille de route » de Sharon et des sionistes. Tout étant fait pour que l’économie, l’agriculture et le droit à l’alimentation des palestiniens ne puisse être assuré, ceux-ci seront forcés de travailler dans de petites manufactures que les israéliens ont prévus à cet effet. Déjà, Israël a demandé aux américains et à l’Union européenne de prévoir des crédits pour la construction de zones industrielles en périphérie du Mur d’annexion où les Palestiniens pourront travailler dans des « sweat shops » appartenant tantôt à des hommes d’affaires Israéliens, tantôt à des hommes d’affaires Palestiniens. Le tracé du Mur prévoit justement l’établissement de zones tampons entre la Ligne Verte de 1967 et le Mur d’annexion. Ces zones seront à l’extérieur du Mur « de sécurité » de façon à ce que l’armée israélienne puisse en interdire l’accès chaque fois qu’un acte de résistance quelconque se produira quelque part en territoire occupé. Mahmoud Abbas, ou son successeur, aura alors pour tâche de rappeler que le privilège d’être exploité dans ces « sweat shops » est conditionnelle à la « trêve », des résistants, pas celle des occupants.

4) « Mettre en oeuvre des réformes de grande ampleur et remplacer son actuelle direction ».

Ce processus, amorcé avant la mort d’Arafat et qui s’est poursuivi avec l’élection sous Occupation avance rapidement mais pas à l’entière satisfaction des parties américaine et israélienne. Abou Mazen et ses ministres de l’Autorité sans autorité devront faire davantage pour satisfaire leurs maîtres. Ils s’y emploient. (11) Tous auront compris que selon leurs maîtres américains ce n’est pas l’Occupation de la terre Palestinienne, non plus que la disette imposée au peuple Palestinien (12) qui fait obstacle à la paix au Proche-Orient, mais la corruption de ces potentats palestiniens qui empochent les aumônes que leurs jettent l’Union européenne et l’USAID. Ce n’est pas à ce détournement de fonds ni à cette corruption que veulent mettre fin les américains, mais ils aimeraient un peu plus de reconnaissance et un plus grand effort contre la résistance de la part de ceux qui en bénéficient.

Le peuple Palestinien aurait-il accepté d’élire l’homme des Israéliens et des Américains à la tête de l’Autorité pour seule fin de satisfaire cette revendication de Sharon ? Au cours de ces élections, sous Occupation, certains Palestiniens déclaraient : « Ils le veulent, alors nous allons l’élire...on verra bien ce qui va arriver ». Il semble de plus en plus que ce calcul opportuniste leur coûtera cher. « Ce qui arrive » justement n’est pas de bonne augure pour le peuple Palestinien et chaque nouvelle capitulation en appelle une autre. C’est à ce processus qu’il faut mettre fin, pas à l’Intifada. (13)

5) « La renonciation à la revendication sans fondement du « droit au retour ».

Vous avez bien lu, c’est Sharon qui qualifie le « droit au retour » de revendication « sans fondement ». C’est l’étape en cours. L’accord de Genève fut le premier acte de cette nouvelle renonciation. Mahmoud Abbas a poursuivi la démarche en ne faisant aucune mention de cette revendication à la rencontre de Charm el-Cheik. Quand il aura fait entériné cette prochaine capitulation son rôle prendra fin et un autre « leader » moins discrédité sera probablement mis de l’avant. (14)

6) « Préserver l’unité de la capitale d’Israël, Jérusalem ».

Cette dernière concession sera probablement le lot du prochain « leader » Palestinien, après que Mahmoud Abbas aura fait son travail de capitulation sur le « droit de retour » et qu’il aura été liquidé politiquement ou physiquement.

Conclusion

Quand cette « feuille de route », la vraie, aura été complétée, alors l’Autorité palestinienne aura l’autorisation de gérer l’état bantoustan Palestinien, un état pénitentiaire, emmuré, comprenant environ 60 % des 22 % restants des terres de la Palestine historique.

Évidemment, Sharon, les sionistes et leurs complices, en organisant la mascarade de Charm el-Cheikh le 8 février 2005 pour annoncer leur mauvais coup au monde, aux Israéliens et aux Palestiniens, ont fait abstraction du peuple Palestinien, faisant comme s’il était déjà battu, mâté, brisé, le considérant comme quantité négligeable et c’est probablement là leur plus grande erreur.

Notes

(1) : « Charm al-Cheikh, le retour des illusions » Pierre-Yves Salingue. Liste Assawra, 7 février 2005. « Charm al-Cheikh. 4/5 septembre 1999. Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, et Ehud Barak, premier ministre israélien signent un nouvel accord censé « ouvrir la voie à des négociations de paix définitive entre Palestiniens et Israéliens. ». Présents à cette rencontre et en garantissant le sérieux des engagements pris : le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien Hosni Moubarak et le secrétaire d’état américain , Madeleine Albright. Le Mémorandum de Charm al-Cheikh organise un calendrier de reprise des négociations sur le statut permanent , mises à mal par le refus quasi systématique des Israéliens de mettre en oeuvre les principales mesures adoptées lors des différents accords intérimaires négociés depuis la signature à Washington de l’accord d’Oslo en septembre 1993 ».

(2) Robert Fisk « There will be no Middle East peace without justice ». The Independent, 9 Février 2005. Traduit par Danielle Mourgue.

(3) Robert Fisk « There will be no Middle East peace without justice ». The Independent, 9 Février 2005. Traduit par Danielle Mourgue.

(4) « European poll calls Israel a big threat to world peace ». Thomas Fuller IHT. International Herald Tribune. Friday, October 31, 2003. Attention ! Format PDF.

(5) www.arabs48.com Mercredi 9 février. « Alors que les regards sont tournés vers Charm el-cheikh et les suites de ce sommet, les autorités israéliennes ont procédé à la démolition d’une dizaine de maisons dans le village non-reconnu d’al-Hadajj, au sud du Naqab, expulsant ainsi plus de 100 Palestiniens. Les autorités israéliennes s’appuient pour démolir et expulser la population sur une loi votée par la Knesset dont le titre exprime toute la conception sioniste du conflit avec le peuple palestinien : la loi sur « l’invasion des terres », considérant que les Palestiniens Bédouins du Naqab sont des envahisseurs, alors qu’ils vivent sur leurs terres depuis des centaines d’années, avant même la création de l’Etat d’Israël. ».

(6) CNPI : Charm el-Cheikh est suivi par 290 violations et agressions. GAZA. 15 Février 2005. Suivant le sommet de Charm el-Cheikh, qui a conclu par une déclaration de trêve de la part du président palestinien Mahmoud Abbas et un engagement d’arrêter les violences de la par du premier ministre israélien, Ariel Sharon, les troupes d’occupation israéliennes se sont livrées à des actes de violence à travers les villes, villages et camps de réfugiés palestiniens, selon un rapport fourni par le Centre national palestinien d’Information (CNPI).

La politique israélienne de confiscation des terres palestiniennes continue Hébron. 15 février 2005. (CNPI). Une manifestation populaire a été organisée pour protester contre la construction d’une nouvelle route coloniale à Tal Ramida à Hébron en Cisjordanie. Azmi Al Chiokhi, le chef du Comité populaire à Hébron, a déclaré que aujourd’hui mardi, la manifestation se déplacera devant le bâtiment d’Al Karntaya à 10:00 AM, vers la région de Tal Ramida où les bulldozers israéliens ont commencé de percer une route coloniale sur les terres d’habitants palestiniens.

(7) Une dépêche de l’agence d’information Reuters nous apprend que « La Haute cour israélienne a rejeté ce jeudi 3 février 2005 l’appel déposé par des Palestiniens contre la construction d’une nouvelle route qui doit permettre aux Juifs de rejoindre dans de meilleures conditions de sécurité le Tombeau de Rachel, à Bethléem, depuis Jérusalem. Cette route serait protégée par un mur construit spécialement pour protéger l’accès de la sépulture de ce personnage biblique considéré comme la mère de Joseph. Pour la Haute cour, cette route, dont le tracé s’intégrera à celui de la "clôture de sécurité", n’aura pas un grand impact sur les libertés de déplacements des Palestiniens. ». Pour Hanna Nasser, maire de Bethléem, « Cette route va (...) empêcher des gens de cultiver leurs terres et de construire de nouvelles maisons. Elle aura un impact sur l’économie et le tourisme à Bethléem. ». « Cette décision va nous faire perdre nos terres et les ressources nécessaires pour vivre. », a dit Tony Salman, un propriétaire palestinien vivant près du Tombeau de Rachel.
Le mur. Source : Médecins du Monde (MDM). Sur les 622 km prévus pour le Mur, 255 km sont déjà construits ou en cours de construction. 85 % du tracé prévu du Mur ne suit pas le tracé de la Ligne Verte et empiète sur la Cisjordanie. La longueur prévue du Mur est le double de celle de la Ligne verte.
Une fois le Mur terminé, 93 200 Palestiniens habiteront entre le Mur et la Ligne verte.
32,7 % de tous les villages de Cisjordanie n’auront pas accès libre et ouvert à leur système de santé à cause du Mur. Ce chiffre atteindra 80,7 % dans les zones fermées et dans les enclaves.
10 000 patients souffrant de maladies chroniques n’ont pas accès aux services médicaux essentiels. 117 600 femmes enceintes, dont 17 640 ayant des grossesses à risque pourraient avoir des difficultés à accéder aux soins prénataux, à l’accouchement en hôpital et aux soins postnataux. 133 000 enfants de moins de cinq ans risquent de ne pas pouvoir bénéficier à temps, ou même du tout, de tous les vaccins nécessaires.
26 centres de soins de santé primaire ont été isolés du reste du système de santé palestinien par le Mur. 52 % des médecins travaillant dans ces cliniques sont retardés pour accéder à leur lieu de travail, ou ne peuvent y accéder.

(8) Israël prévoit de construire en Cisjordanie une nouvelle colonie, qui pourrait héberger des colons dont l’évacuation est prévue cet été de la bande de Gaza, ont fait savoir les autorités. Le ministère du Logement précise qu’il projette de construire la nouvelle colonie, Gvaot, dans la principale enclave de Cisjordanie, Gush Etzion. Source : Reuters.

(9) Al Faraby « L’illusion Charm el-Cheikh ».

(10) Ziegler, Jean. Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation. Septembre 2003.

(11) « Il n’y aura pas de négociations politiques », ni maintenant, ni avant que « les Palestiniens respectent leurs engagements inclus dans la feuille de route », poursuit la déclaration. L’Autorité Palestinienne avaient pourtant pris ce dernier temps des mesures pour lesquelles le nouveau Président palestinien avait été jugé « impressionnant », et ce par Shimon Peres et Condoleeza Rice en personne. N’avait-il pas déployé plus de 4000 policiers à Gaza pour empêcher les tirs de roquettes sur Israël et permettre même à Ariel Sharon de tenir son conseil de ministres à Sdérot pour sauver la face alors que l’armée israélienne avait été jugée incapable d’y parvenir ? Comme l’atteste une déclaration, le 19 janvier 2005, du ministre de l’infrastructure Binyamin Ben Eliezer : « Il faut donner carte blanche à l’armée pour qu’elle stoppe les tirs de Qassam, mais malheureusement elle a déjà presque tout tenté pour y parvenir et il faut donc accélérer la mise en oeuvre du plan de retrait de la bande de Gaza ». AFP.

(12) Ziegler, Jean. Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation. Septembre 2003. « Les TPO sont au bord d’une catastrophe humanitaire, conséquence de mesures militaires extrêmement sévères imposées par les forces militaires israéliennes d’occupation (...) Plus de 22 % des enfants de moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition. (...) La consommation de nourriture a chuté de plus de 30 % per capita. » Page 9 du rapport « Près de 60% des Palestiniens vivent aujourd’hui dans une pauvreté aiguë » page 11 du rapport.

(13) Entretien avec Jamalat Abuyousef (8 février 2005) : « Mais pourquoi les Palestiniens ont fait ce choix ? » (...) « Les élections se sont déroulées dans les conditions de l’occupation, ce qui ne peut que produire un résultat déformé. Les gens ont subi un lavage de cerveau et on observe que la propagande était exceptionnelle. Jamais dans un pays de tiers de monde autant d’argent n’a été dépensé dans une campagne électorale. Une grande partie de la population à Gaza, à Rafah, à Khan Younes et ailleurs est sans abri et sans travail. Des millions ont été dépensés pour que les photos d’Abou Mazen et Barghouti soit accrochées... » (...) « La situation actuelle est pire. La première phase d’Oslo a préparé le terrain à la phase actuelle. Dans la première phase, le peuple palestinien a été écrasé, économiquement, socialement et politiquement. La société palestinienne qui était politisée est aujourd’hui une société apolitisée. Il n’y a plus de programmes politiques. Il n’y a qu’à voir le déroulement des dernières élections, aussi bien les municipales que les présidentielles. Elles ont montré que le peuple palestinien se désintéresse complètement de la classe politique actuelle. Il n’y a personne qui représente les aspirations et les espoirs des gens. Les élections municipales ont été faites sur la base des alliances tribales et familiales. Ce n’étaient pas des élections politiques mais tribales. Dans les présidentielles, il n’y a eu que 43% de participation...soit 775 000 votants sur 1800 000 électeurs potentiels ».

(14) Entretien avec Jamalat Abuyousef (8 février 2005) : « Israël et les Etats-Unis veulent actuellement obtenir l’abandon du droit au retour. Ils ne l’ont pas obtenu de Yasser Arafat, mais Abou Mazen et ses compagnons, adeptes des accords de Genève, sont prêts actuellement à donner cette carte à Israël. Après cela, leur rôle sera fini. »

siryne
 
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