Citation
The Dark Knight a écrit:
SOMMES-NOUS GÉNÉREUX OU ÉGOÏSTE ?
Le contrat de base en thérapie brève, c’est que je mettrai tout mon savoir-faire, mes outils, mon expérience, mon énergie au service la personne, à condition qu’elle se passe de moi le plus rapidement possible… C’est beau, hein ?! Certainement oui ! Mais ça demande d’être très au clair avec soi car finalement, la personne devient responsable de son changement, et le thérapeute n’étant qu’un moyen, on a rarement vu quelqu’un remercier son GPS de lui avoir indiqué la bonne route à prendre ! Alors ce n’est pas dans cette posture que l’on va nourrir son égo et son besoin de reconnaissance. Thérapeute-sauveurs en mal de reconnaissance et d’amour passez votre chemin, vous n’êtes pas dans le bon rôle… Next ! comme diraient certains.
ET JUSTEMENT, QU’EST-CE QUI FAIT QUE VOUS AIMEZ AIDER ?
Regardez-vous quelques minutes droit dans les yeux et demandez-vous : qu’est-ce que ça nourrit en moi quand j’aide l’autre ? Car la démarche d’aider, bien au-delà d’être altruiste est également une démarche très égoïste : on aide parce que ça nous apporte quelque chose à NOUS. Alors oui, j’entends déjà les « moi je n’attends rien en retour… »
Ah bon ? Mais pour quoi ou qui le fais-tu ? Le sourire de l’autre ? Il te nourrit : tu aimes l’idée que l’autre va bien grâce à ton action, donc ça te fait du bien, tu vois que tu as quelque chose en retour. « Non vraiment je le fais gratuitement… » ça nourrit ta conscience ? ça t’ouvre le paradis ? Tu vois, tu en retires quelque chose. Sans compter l’amour que l’on reçoit, le sentiment d’être utile, le sens que ça donne à la vie, la reconnaissance… Bref, on aide parce que l’on se nourrit en même temps de cela.
Et tant mieux, après tout c’est mieux d’envisager cela sous la forme d’un partage, d’un échange, d’un gagnant-gagnant. Cela nous met dans une posture équilibrée et non dans la posture dominatrice de celui qui donne et la posture soumise de celui qui reçoit.
Savoir pourquoi j’aide l’autre permet de me mettre au clair avec mes propres failles. Ai-je un besoin de reconnaissance, d’amour, de rédemption, d’utilité… ? Peut-être serait-il alors intéressant que je travaille sur ce besoin, que je trouve d’autres façons de le nourrir pour que l’autre ne devienne pas un objet d’assouvissement pour moi et que je n’entretienne pas du coup une relation sauveur-victime qui nous maintiendrait dans une forme de dépendance malsaine.
Aider l’autre peut aussi être une façon de s’aider soi-même.
Est-ce que je me répare à travers l’autre ?
Quelle projection fais-je sur lui ?
Et dans ce cas-là, je le fais pour lui alors ou pour moi ?
Autant de questions utiles à se poser pour pouvoir accompagner l’autre de la manière la plus saine possible. Il ne s’agit aucunement de remettre en question les intentions car elles sont souvent très bonnes. Il s’agit juste de questionner sur le besoin derrière les intentions, sur la raison profonde pour laquelle nous voulons aider.
La générosité n’est finalement jamais dénuée d’intérêt : donner à l’autre c’est d’une certaine manière se donner à soi-même. On pourrait finalement conclure tout cela par : Donne-toi et le Ciel te donnera.
Source : [www.ahlymagazine.com]