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Villepin cherche des remèdes au «poison» pointé par Chirac
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19 novembre 2005 12:30
par Alain AUFFRAY et François WENZ-DUMAS
QUOTIDIEN : samedi 19 novembre 2005




Pour guérir les banlieues, il faut combattre «le poison des discriminations». Lundi soir, dans sa déclaration solennelle aux Français, Jacques Chirac avait proclamé la mobilisation générale pour que la République assume ses «devoirs», notamment celui «d'offrir partout et à chacun les mêmes chances». Depuis, tous les ministres concernés s'attachent à décliner les fortes paroles du chef de l'Etat.

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Initiatives. A Strasbourg, où l'Ecole nationale d'administration (ENA) célébrait vendredi son 60e anniversaire, le Premier ministre a soutenu que «le grand défi de l'Etat républicain» était de «ne laisser personne au bord du chemin». Parmi les initiatives susceptibles de relever ce défi, Dominique de Villepin a choisi de saluer les partenariats noués depuis six ans entre l'ENA et certains établissements scolaires classés en zones d'éducation prioritaire (ZEP). Dans le même temps, à Paris, son ministre délégué au Travail, Gérard Larcher, concluait un colloque sur la discrimination à l'embauche. Sur ce sujet, le ministre délégué à l'Egalité des chances, Azouz Begag, était jeudi avec la présidente du Medef, Laurence Parisot, à Saint-Ouen pour soutenir l'opération «Nos quartiers ont du talent» : 200 demandeurs d'emploi de Seine-Saint-Denis rencontraient 80 entreprises qui se sont engagées à examiner leurs CV sans critères discriminants. La piste du CV anonyme avait été lancée l'an dernier par le président du conseil de surveillance d'Axa, Claude Bébéar. Et dans un rapport remis au gouvernement cet été, l'ex-ministre de Michel Rocard Roger Fauroux avait proposé de promouvoir cette pratique «sans la rendre obligatoire». C'est la position du ministre de l'Emploi : imposer, par la loi, le CV anonyme serait «une fausse bonne idée».

De son côté, Azouz Begag doute (il ne le cache plus) que la République se donne vraiment les moyens de lutter contre les discriminations. Dans un entretien au Figaro de vendredi, il plaide pour la mise en place de statistiques sur la proportion de salariés issus de l'immigration afin de connaître «le vrai visage de la France» et de «mesurer la présence des enfants de l'immigration parmi les policiers, les magistrats, dans l'administration comme dans le secteur privé». Sociologue de formation, il n'ignore pas que la loi prohibe, au nom de l'égalité républicaine, la constitution de fichiers fondés sur des critères ethniques et raciaux. Cette proposition risque de heurter les défenseurs du modèle français, qui se veulent des remparts contre les dérives du communautarisme à l'anglo-saxonne. Mais la crise des banlieues semble avoir quelque peu émoussé leur vigilance.

Education. Vendredi, à Strasbourg, Dominique de Villepin a suggéré que sa dispute avec Nicolas Sarkozy sur la discrimination positive n'était, somme toute, qu'«un débat assez superficiel» : «Dès lors qu'il s'agit de faire un geste en direction de territoires, en direction d'individus qui rencontrent plus de difficultés ou de handicaps, on se rend compte alors que la querelle est très vite vidée de son venin et que nous parlons de la même chose.» Dans un entretien à paraître lundi dans la Gazette des communes, le ministre de l'Intérieur lance, dans le domaine de l'éducation, de nouvelles pistes de discrimination positive, au sens consensuel du terme. A côté des «internats de la réussite scolaire», idée reprise par Villepin, il demande l'organisation d'un «concours général réservé aux ZEP» pour offrir des places en classes préparatoires.

Jacques Chirac, lui, recevra mardi les syndicats pour promouvoir «la diversité et l'emploi des jeunes issus des quartiers en difficulté». «Nous nous opposerons à toute idée de quota», assure Jean-Christophe Le Duigou (CGT), qui se dit prêt à négocier un accord définissant les «bonnes pratiques» en matière de recrutement.




 
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