Urgence sur le canal Saint-Martin : Nous sommes en grève de la faim pour la régularisation
Communiqué de presse
Après la grève de la faim de 34 jours de 4 SDF sans-papiers sous les tentes du canal Saint-Martin (du 4 janvier au 7 février 2007), nous autres, SDF et sans-papiers, nous n’avons rien obtenu à ce jour.
Avant de pouvoir être relogés durablement, il nous faut obtenir une carte de séjour. Or le temps passe, le canal se vide petit à petit et nous ne voyons toujours rien venir.
Deux de nos collègues SDF sont morts, la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi au canal Saint-Martin, un autre est mort le 19 mars à Strasbourg. Qui s’en émeut ? Nous n’acceptons plus l’indifférence des autorités face à notre inexistence, et même face à la mort.
Au moment même où ces événements dramatiques avaient lieu, nous, Nadir, Mohamed, Samir et Ahcène, étions déjà en grève de la faim sur le canal Saint-Martin depuis le 9 mars avec le soutien des Enfants de Don Quichotte dont nous faisons partie. Pour obtenir enfin notre régularisation mais pour attirer aussi l’attention sur la situation de tous les autres sans-papiers auxquels est refusé le simple droit à travailler et vivre dignement. Faudra-t-il que les pouvoirs publics nous obligent à mettre notre vie en jeu tous les uns après les autres pour que nous tous, sans-papiers, soyons enfin régularisés ?
Nous sommes aujourd’hui au 14ème jour de notre action face au n°90 du quai de Jemmapes et nous réclamons de toute urgence:
- la régularisation immédiate de tous les sans-papiers du canal Saint-Martin ;
- le relogement de tous les SDF avec ou sans papiers, qu’ils soient ou non sur le canal Saint-Martin à Paris ou dans d’autres grandes villes ;
- L’arrêt immédiat des rafles et des expulsions dont les sans-papiers font l’objet et qui se sont multipliées ces derniers temps notamment au voisinage du canal (République, Belleville, Gare de l’Est, etc.) ;
- L’accompagnement et le suivi effectifs des SDF qui en éprouvent le besoin (alcooliques, malades, handicapés, femmes isolées, etc.).
Le silence actuel autour des sans-papiers, des SDF, nous étouffe, nous tue !
Nadir, Mohamed, Samir, Hacène Fait à Paris, le 22 mars 2007.
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