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En Turquie, la répression contre les contestataires s'intensifie
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25 juin 2013 09:28
En Turquie, la répression contre les contestataires s'intensifie

Par Laure Marchand
Mis à jour le 24/06/2013 à 15:17
Publié le 23/06/2013 à 18:41

En hommage aux quatre personnes mortes depuis le début de la contestation, un manifestant tend un œillet rouge aux policiers, samedi, place Taksim à Istanbul.

Le gouvernement d'Erdogan lance plusieurs enquêtes dans les milieux universitaires et médicaux pour identifier ceux qui se sont joints aux manifestants de la place Taksim.

Istanbul

«Nous n'allons pas nous contenter d'en finir avec ces incidents, les terroristes vont nous avoir sur le dos, nous utiliserons la loi, personne ne s'en sortira impunément», mettait en garde il y a deux semaines le premier ministre turc devant les députés de sa formation, le Parti de la justice et du développement. Recep Tayyip Erdogan semble tenir sa promesse. Les forces de l'ordre ont d'abord repris par la force le parc Gezi, le centre névralgique de la mobilisation, le 15 juin, avant d'intensifier la répression contre les manifestants.

Depuis l'évacuation du bastion de la contestation, au cœur d'Istanbul, au moins 46 personnes, affiliées à des petites formations d'extrême gauche, ont été placées en détention. Vendredi, 18 membres du Parti socialiste des opprimés ont été incarcérés à Istanbul pour «appartenance à une organisation terroriste» et «destruction de biens publics». Le lendemain, à Ankara, ce sont 22 militants qui ont été envoyés derrière les barreaux par le procureur, accusés d'avoir organisé la révolte anti-Erdogan.

Hormis ces arrestations, les ministères ont lancé plusieurs enquêtes. Celui de la Santé réclame à la chambre des médecins d'Istanbul les noms des personnels soignants qui ont pris en charge des blessés dans l'hôpital de campagne dressé dans le parc Gezi ou dans la mosquée du palais de Dolmabahçe convertie en dispensaire au début de la contestation. «En rentrant chez moi après une journée de travail, j'ai vu à la télévision la situation dans le parc, témoigne un chirurgien. Il est évident que je devais y être, je n'ai fait que mon devoir et j'aurai également soigné un policier s'il avait été blessé.» Ce médecin, qui se revendique «apolitique», n'est pas surpris par ces mesures de rétorsion. Elles arrivent après l'avertissement envoyé aux avocats. Le 11 juin, 44 d'entre eux qui dénonçaient les violences policières avaient été interpellés dans l'enceinte du palais de justice ­d'Istanbul, avant d'être finalement relâchés: «Maintenant, on s'attend à tout, comme dans une guerre civile.»

Du côté du ministère de l'Éducation, les directions départementales sont chargées d'identifier les enseignants du secondaire qui ont pris part à la révolte. Le YÖK, le tout-puissant conseil des universités, fait de même au niveau de l'enseignement supérieur.
«Chasse aux sorcières»

Les professeurs qui ont repoussé les examens de fin d'année afin que leurs étudiants puissent se rendre aux manifestations sont particulièrement dans son collimateur. «Il est inacceptable que face à l'exacerbation des tensions sociales ces derniers jours, des membres de nos universités, étudiants, enseignants, personnels administratifs et dirigeants, utilisent ou prônent la violence en exprimant leurs points de vue», a fait savoir Gökhan Çetinsaya, le président du YÖK.

Zeynep * est maître de conférence à l'université du Bosphore qui était en première ligne à Taksim. Dans ce creuset qui forme l'élite turque, les absents aux partiels ont eu le droit de se présenter à la session de rattrapage sans avoir à fournir un certificat médical, des notes «un peu larges» ont parfois été distribuées et les enseignants ont défilé sur l'avenue piétonnière Istiklal qui débouche sur la place pour soutenir la fronde. «Ce discours menaçant renforce notre détermination, malgré l'inquiétude, nous ne pouvons plus reculer, explique la jeune femme qui s'est retrouvée côte à côte avec ses étudiants dans le parc Gezi. Nous nous demandons s'il s'agit juste d'une menace pour marquer les esprits ou s'il (Erdogan) lance le début de la chasse aux sorcières.»

Avec des collègues de l'université privée dans laquelle elle travaille, Duygu a voulu publier un manifeste de soutien aux dizaines de milliers de Turcs descendus dans la rue. Le directeur de sa faculté a été très clair: c'était un motif de renvoi. Son supérieur a également transmis les consignes du rectorat d'Istanbul qui interdisent au corps enseignant de commenter positivement les événements sur Facebook et Twitter. «J'ai tenté de me restreindre, mais je ne peux pas m'arrêter, je continue d'écrire», raconte cette chargée de cours.

Les utilisateurs des réseaux sociaux sont la prochaine cible des autorités. Le ministère de la Justice planche sur un projet de loi pour encadrer leur emploi. Recep Tayyip Erdogan avait qualifié les contestataires qui se servent de Twitter de «fauteurs de trouble». Son ministre des Transports, Binali Yildirim, qui fait partie de sa garde rapprochée, a résumé la teneur du futur texte très simplement: «Tuer quelqu'un dans la rue vaut une condamnation, inciter au meurtre par l'intermédiaire d'un réseau social également.»

* Tous les prénoms ont été modifiés afin de garantir la sécurité des témoins.
l
25 juin 2013 09:50
Et pourquoi tu ne parle pas du Brézil!?
c1= sure de moi j'ai rien calculé c2= 32j c3= en cours
A
25 juin 2013 20:59
Les casseurs vont rendre des compte.

ça c'est évident.

Qui va réparer mes km de trotoirs

Et les dizaines de bus saccagés? Et les dizaines de véhicules brûlés ?
Et toutes les vitrines démolies ?

C'est très bien, j'espère qu'on arrêtera tous les casseurs
25 juin 2013 21:33
Encore une révolution fomentée par les judéo-atlantico-maçonnico-sionistes ?
A
26 juin 2013 00:50
Le PM Erdogan lit la Sourate Mulk à l'occasion de la mort de sa mère

Cadeau ! Welcome

L
26 juin 2013 22:21
Quel cadeau merci...

Donc maintenant manifester devient interdit tu risques ta vie a exprimer ce que tu penses. C'est beau cette nouvelle Turquie c'est beau !!!
A
26 juin 2013 22:35
Citation
LinaSgd a écrit:
Quel cadeau merci...

Donc maintenant manifester devient interdit tu risques ta vie a exprimer ce que tu penses. C'est beau cette nouvelle Turquie c'est beau !!!

Allez allez, On peut manifester en Turquie comme partout ailleurs.

Les manifestations sont encadrées par des lois.
On ne se réunit pas n'importe où pour emprunter n'importe quelle route sans accord des autorités.

On peut manifester sans casser !

Tu risques ta vie ? Quelle démagogie
 
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