"Le ministre des Affaires étrangères a rencontré pour la première fois l'opposition syrienne, lundi à Ankara", a précisé ce diplomate.
"Le ministre a souhaité auprès des représentants (syriens) qu'il a reçus que l'opposition syrienne soit unie et rassemblée pour avancer vers une transition pacifique et démocratique en Syrie (...) car la situation actuelle ne peut pas durer", a ajouté le diplomate.
M. Davutoglu a par ailleurs condamné les assassinats récents d'opposants en Syrie, selon la même source.
Un membre du Conseil national syrien qui vit en Turquie, Halid Hodjha, a déclaré pour sa part à l'AFP qu'une réunion de représentants du Conseil avait eu lieu lundi à Istanbul, avec pour objectif de former un secrétariat général du Conseil.
Trois mille civils ont été tués depuis le début le 15 mars de la répression de la contestation populaire contre le régime du président Bachar al-Assad, selon les Nations unies.
Jadis proche du président Assad qu'il qualifiait d'"ami", le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui est issu de la mouvance islamiste, a condamné avec de plus en plus de virulence la répression en Syrie, jusqu'à lâcher complètement Damas.
"J'ai rompu mes discussions avec l'administration syrienne. Nous n'aurions jamais souhaité en arriver là mais malheureusement cette administration nous a poussés à prendre une telle décision", avait déclaré fin septembre M. Erdogan, annonçant des sanctions contre Damas "en coordination" avec Washington.
La Turquie a accueilli ces derniers mois plusieurs réunions d'opposants syriens, qui ont annoncé d'Istanbul la création du Conseil national.
Ce Conseil réunit la quasi-totalité des courants politiques opposés au régime de Bachar al-Assad, notamment les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que les Kurdes et les Assyriens.
La Turquie accueille par ailleurs environ 7.500 Syriens qui ont fui leur pays, dont des militaires déserteurs, qui sont hébergés dans des camps de toile, près de Hatay, à la frontière entre les deux pays.