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TUNISIE. Le fascisme vert à l'offensive
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31 août 2012 13:08
La honteuse agression dont a été victime il a quelques jours un élu de la République française en Tunisie appelle autre chose que la mollassonne protestation de forme présentée par les autorités françaises. Se promenant très pacifiquement et en famille dans une rue de Bizerte, Jamel Gharbi, élu régional de la Sarthe, a été agressé par une bande de ces nervis d'Allah qu'on appelle salafistes. Resté en arrière pour permettre à sa femme et à sa fille de s'enfuir, il a été roué de coups de poings et frappé avec des gourdins. Il a réussi à s'enfuir, échappant de peu à un lynchage pur et simple.

Une islamisation de facto
Ses agresseurs, un gang de barbus fanatiques, se sont volatilisés, à l'exception de deux d'entre eux, que la police a arrêtés pour les relâcher aussitôt. L'inertie des forces de l'ordre tunisiennes est une insulte à la République française et un déni de justice à l'égard de cet élu qui est de surcroît un ami historique de la Tunisie.

L'apathie de la police de Bizerte reflète celle du gouvernement tunisien tout entier, dominé par le parti islamiste "modéré" Ennahda. Depuis des semaines les gangs de salafistes multiplient les exactions, intervenant avec violence contre les manifesations culturelles qui leur déplaisent et tentant d'imposer à la base leurs préjugés culturels moyennâgeux par l'usage de la terreur. Le gouvernement d'Ennahda n'a opposé à cette offensive que des protestations verbales lénifiantes et hypocrites. Jusque là considéré comme un démocrate incontestable, le président tunisien Marzouki a balbutié quelques bredouillis apaisants qui ne trompent personne. Tout se passe comme si Ennahda et les salafistes s'étaient partagé le travail : aux premiers la construction d'une facade démocratique en Tunisie ; aux seconds la mise en oeuvre d'une répression féroce de la liberté d'expression, visant à une islamisation de facto de la société tunisienne.

La réaction obscurantiste des fous d'Allah
Plutôt que de défendre les citoyens contre les agressions des fascistes verts, le gouvernement d'Ennahda consacre ses forces à l'instauration d'une disposition constitutionnelle selon laquelle la femme tunisienne serait à l'avenir, non l'égale de l'homme, mais son simple "complément" au sein de la famille, violant ainsi l'un des principaux héritages de Habib Bourguiba, le père de l'indépendance tunisienne.

En Tunisie, comme en Egypte, les révolutions arabes sont entrées dans la seconde phase de leur combat. Après avoir triomphé de tyrans corrompus et sanguinaires, les démocrates doivent désormais affronter la réaction obscurantiste des fous d'Allah, répandus dans les rues avec des matraques ou bien déguisés en élus du peuple. Dans ce combat décisif, les militants des droits humains, dont le combat est l'un des plus important des années qui viennent, méritent le soutien entier et actif, moral et matériel, de toutes les forces progressistes.

Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur
[tempsreel.nouvelobs.com]
 
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