Date: Fri, 7 Jan 2005 21:01:02 -0500 From: "U.S. Dept of State. Subject: Extrait - Rapport du d=?ISO-8859-1?Q?=E9partement_d'Etat_sur_l'antis=E9mitisme?= dans le monde Rapport du département d'Etat sur l'antisémitisme dans le monde
(Résumé de ce document analytique préparé pour le Congrès des Etats-Unis) (3900)
Le département d'Etat a rendu public, le 5 janvier, un rapport sur l'antisémitisme dans le monde qu'il a préparé à la demande des commissions des affaires étrangères respectives de la Chambre des représentants et du Sénat des Etats-Unis.
On trouvera ci-après le texte du résumé général figurant au début de ce rapport :
(Début des extraits)
Rapport sur l'antisémitisme dans le monde
1er juillet 2003 - 15 décembre 2004
Soumis par le département d'Etat à la commission des relations étrangères et à la commission des relations internationales
Conformément à l'article 4 de la PL 108-332
30 décembre 2004
Résumé
I. L'antisémitisme
La plaie de l'antisémitisme tourmente le monde depuis des siècles. Sous sa forme la plus extrême et la plus violente, celle de l'holocauste, l'antisémitisme a provoqué la mort de millions de Juifs et fait souffrir un nombre incalculable des leurs. Sous des formes plus subtiles et moins viles, il a bouleversé des vies, décimé des communautés religieuses, créé des clivages sociaux et politiques et compliqué les relations entre les pays ainsi que l'action d'organisations internationales. Dans un monde de plus en plus interdépendant, l'antisémitisme est une tare intolérable.
La fréquence croissante et la gravité des actes antisémites depuis le début du XXIe siècle, particulièrement en Europe, ont amené la communauté internationale à se pencher sur l'antisémitisme avec une énergie renouvelée. Juste après la Deuxième Guerre mondiale, des Juifs et des biens leur appartenant furent la cible d'attaques, mais celles-ci ont diminué au fil du temps, et elles sont devenues principalement liées au vandalisme et à la criminalité. Ces dernières années, ces actes ont été plus ciblés, leurs auteurs paraissant avoir pour but précis de s'en prendre aux Juifs et au judaïsme. Leurs actions ont ébranlé le sentiment de sécurité et de bien-être des communautés juives.
La définition de l'antisémitisme a fait l'objet de discussions et d'études multiples. Si aucune n'est acceptée de manière universelle, on s'entend généralement sur ce que recouvre ce terme.
Pour les besoins du présent rapport, l'antisémitisme est la haine des Juifs considérés à titre individuel ou en tant que groupe, en raison même de leur religion ou de leur ethnicité. Il importe d'établir une distinction entre la critique légitime des politiques et des pratiques de l'Etat d'Israël d'une part, et les propos qui revêtent un caractère antisémite d'autre part. La diabolisation d'Israël et la mise au pilori de ses dirigeants, parfois comparés à des meneurs nazis ou caricaturés par des symboles nazis, révèlent un parti pris antisémite plus qu'une critique valide de politiques sur un sujet controversé.
Ces dernières années, quatre sources principales ont alimenté l'antisémitisme dans le monde :
- les préjugés antisémites classiques qui sévissent depuis des siècles en Europe et dans certains pays d'autres régions du monde. On regroupe dans cette catégorie les ultra-nationalistes et autres individus qui soutiennent que la communauté juive domine le gouvernement, les médias, les sociétés internationales et le monde de la haute finance ;
- l'animosité contre Israël qui dépasse les limites de la critique objective de la politique israélienne pour rejoindre le camp de l'antisémitisme ;
- les sentiments anti-juifs exprimés par certains éléments de la population musulmane grandissante d'Europe et qui sont ancrés dans l'antipathie séculaire pour Israël et les Juifs aussi bien que dans l'opposition des musulmans à la situation en Israël et dans les territoires occupés, et en Irak depuis une date plus récente.
- La critique des Etats-Unis et de la mondialisation, qui déteint sur Israël, et sur les Juifs en général, par association.
II. Harcèlement, vandalisme et actes de violence
Europe et Asie
L'antisémitisme en Europe a considérablement augmenté ces dernières années. Ceci dit, il convient de noter que beaucoup de pays européens se sont dotés de mécanismes de veille qui leur permettent de recenser les actes antisémites de manière plus complète que ne le font d'autres pays. Dès lors, on ne peut pas faire de comparaisons directes entre les pays ou les régions. Depuis 2000, les attaques verbales contre les Juifs sont en hausse, tandis que les actes de vandalisme (graffitis, plasticage d'écoles juives, profanation de synagogues et de cimetières, etc.) ont augmenté en flèche. Les agressions physiques contre les Juifs, notamment les passages à tabac et les attaques à l'arme blanche, ont affiché une hausse notable en Europe et entraîné des blessures graves, voire la mort, dans un certain nombre de cas. Un autre phénomène troublant concerne la partialité de certains éléments de la presse de centre-gauche et de certains intellectuels, partialité qui va jusqu'à l'antisémitisme.
La montée inquiétante des mesures d'intimidation et des actes antisémites s'observe de manière généralisée en Europe, encore qu'il existe des variations importantes en ce qui concerne le nombre des cas recensés et la fiabilité de ces recensements. De nos jours, la plupart des gouvernements européens considèrent que l'antisémitisme constitue un problème grave pour leur société et ils se montrent davantage prêts à s'attaquer à cette question. L'Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, qui a son siège à Vienne, a nommément cité la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas comme étant des pays dans lesquels les actes antisémistes ont affiché une hausse notable en 2002 et en 2003. Comme ces pays tiennent des statistiques fiables et complètes en la matière, et qu'ils sont acquis à la lutte contre l'antisémitisme, l'Observatoire n'a eu aucune difficulté à obtenir ces données. Ces gouvernements et des personnalités en vue ont condamné la violence, fait voter de nouvelles lois et mené une action positive en faveur de la sensibilisation du public et du respect de la loi.
En Europe de l'Ouest, les groupes d'extrême-droite restent responsables d'une part importante des attaques contre des Juifs et leurs biens ; la plupart des autres actes antisémites ont été de plus en plus souvent le fait de jeunes musulmans marginaux et issus de milieux défavorisés. Il est probable que cette tendance va se poursuivre puisque le nombre de musulmans en Europe continue de croître et que leurs perspectives d'avenir restent limitées, à l'image de leur niveau d'instruction.
En Europe de l'Est, où la population musulmane est beaucoup moins forte, ce sont des « skinheads » et des membres d'autres mouvements extrémistes qui ont été impliqués dans la plupart des actes antisémites. L'antisémitisme demeure un problème grave en Russie et au Belarus, aussi bien qu'ailleurs dans l'ancienne Union soviétique, la plupart de ces actes étant commis par des ultra-nationalistes et d'autres éléments d'extrême-droite. L'image du Juif comme grand manipulateur de l'économie mondiale continue d'alimenter les agressions antisémites.
Une solution potentielle à long terme consiste à éduquer les populations sur l'holocauste et la tolérance et à former les enseignants ; malheureusement, le problème s'aggrave plus rapidement que la solution ne se met en place. A la fin de l'année 2003, et encore l'année suivante, des Juifs, particulièrement en Europe, se heurtaient à un dilemme : soit masquer leur identité, soit s'exposer à des harcèlements, lesquels ont parfois mené à des blessures graves ou à la mort. Il ne faut ni ignorer ni sous-estimer le stress psychologique profond qui est lié à un environnement de plus en plus difficile.
Le Moyen-Orient
Un peu avant le milieu du siècle dernier, les Juifs ont quitté en masse des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord à mesure que leur situation devenait de plus en plus précaire. Cette tendance se poursuit. Ils sont aujourd'hui peu nombreux dans ces pays, et peu d'actes hostiles aux membres restants de la communauté juive ont été recensés. Pour autant, la Syrie a toléré l'exportation d'un antisémitisme virulent, qu'elle a même encouragé dans certains cas par le biais d'émissions radiotélévisées, d'articles parus dans la presse ou d'autres organes d'information. La propagande antisioniste du gouvernement et des organes d'information soutenus par l'Etat reprend souvent la terminologie et les symboles de l'holocauste pour diaboliser Israël et ses dirigeants. Ces propos dépassent souvent les bornes de la critique légitime d'Israël et de ses politiques, et le discours politique qui se prétend légitime ne vise en fait qu'à conspuer les Juifs. Dans le même temps, le déni de l'holocauste et les efforts visant à en minimiser l'ampleur trouvent de plus en plus souvent écho parmi certains historiens d'un certain nombre de pays du Moyen-Orient.
Autres régions
Loin d'être circonscrit à l'Europe et au Moyen-Orient, l'antisémitisme se manifeste ailleurs de manière inquiétante. Au Pakistan, par exemple, où il n'y pas de communauté juive, le sentiment antisémite alimenté par la presse est généralisé. Il faut y voir le reflet d'un phénomène relativement récent, à savoir l'apparition de l'antisémitisme dans des pays où les Juifs sont peu nombreux, voire inexistants, historiquement ou dans la conjoncture actuelle.
Ailleurs, en Australie, les mesures d'intimidation et les attaques contre les Juifs et leurs biens, aussi bien que les propos antisionistes et antisémites, ont perdu un peu de leur intensité au cours de l'année écoulée. Cette année, la Nouvelle-Zélande a été le théâtre de plusieurs profanations de tombes juives et d'autres actes antisémites. Aux Amériques, outre les manifestations d'antisémitisme aux Etats-Unis, on a observé la montée très nette des attaques contre des Juifs et leurs biens. De même, des actes antisémites notables ont été recensés en Argentine, et des actes isolés dans d'autres pays d'Amérique latine.
III. Les médias
La prolifération des médias (télévision, radio, presse écrite et internet) a grandement facilité la diffusion de la propagande antisémite. Les lois « anti-haine » assurent une certaine protection, mais la défense de la liberté d'expression dans de nombreux pays occidentaux a limité les mesures préventives que pourraient prendre les gouvernements. La programmation des émissions télévisées par satellite est assurée par des fournisseurs de service qui changent régulièrement, et l'internet ne connaît pas de frontières.
En juin, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a organisé une réunion à Paris consacrée aux moyens de faire face à l'intolérance sur la Toile et elle a ultérieurement approuvé une décision sur la nécessité de « Promouvoir la tolérance et la liberté des médias sur l'internet ». Cette dernière, qui revêt un caractère prescriptif, est assortie de mises en garde soigneusement rédigées pour éviter tout conflit entre les divers systèmes juridiques des pays membres. Elle exhorte les Etats participants à enquêter sur les menaces criminelles de violence antisémite et autres formes d'intolérance sur l'internet, et à poursuivre leurs auteurs en justice avec toute la rigueur de la loi, ainsi qu'à créer des programmes visant à éduquer les enfants sur les propos haineux et les autres formes de préjugés.
On voit souvent les détracteurs d'Israël attaquer cet Etat et sa politique, de même que les communautés juives et autres intervenants qui le soutiennent, à coups de caricatures antisémites. Ces attaques ne cherchent même pas à donner l'impression d'être équilibrées ni à reposer sur des bases factuelles, et il n'y a pas qu'Israël qu'elles s'emploient à diaboliser. Les Etats-Unis sont eux aussi souvent visés dans ces caricatures, selon lesquelles la politique étrangère de Washington serait élaborée en Israël, et la presse et les marchés financiers des Etats-Unis et du reste du monde seraient sous l'emprise des Juifs. Pendant la campagne présidentielle de 2004 aux Etats-Unis, la presse arabe a publié toute une série de caricatures qui assimilaient les deux grands partis politiques américains et leurs représentants à l'Etat d'Israël et à son premier ministre, M. Ariel Sharon.
« Les Protocoles des Sages de Sion », texte antisémite produit par les agents du renseignement tsariste et reconnu apocryphe depuis de nombreuses années, ont continué d'être publiés dans les médias du Moyen-Orient en étant présentés non comme un faux, mais comme des faits établis. La Syrie a ainsi diffusé, sur sa chaîne d'Etat, une série télévisée basée sur ces documents. Ces feuilletons accordaient une large place à la prétendue soif de sang des Juifs et à leur prétendue main-mise sur la finance internationale. Leur objectif visait manifestement à inciter à la haine contre les Juifs et Israël. Des copies des Protocoles et d'autres faux antisémites du même acabit ont largement circulé dans divers pays du Moyen-Orient, dans les anciennes républiques soviétiques et ailleurs. De même, les allégations selon lesquelles les Juifs auraient trempé dans les attentats du 11 septembre sont allées bon train.
En novembre 2004, la chaîne libanaise Al-Manar du mouvement Hezbollah, qui présente des émissions ouvertement antisémites, a obtenu des autorités françaises une licence de diffusion par satellite pour une durée d'un an. Cette licence a été révoquée peu de temps après parce qu'Al-Manar persistait à diffuser des émissions au contenu antisémite. Celles-ci ne peuvent plus être captées en France. D'autres chaînes au contenu douteux qui font partie de réseaux au Moyen-Orient, telles Al-Jazira et Al-Arrabiya, ont conservé leur licence française de diffusion.
IV. Les actions des gouvernements
En Europe et dans d'autres régions, un grand nombre de gouvernements ont ressenti une conscience accrue de la menace que pose l'antisémitisme et ils ont dénoncé ce phénomène. Certains ont pris des mesures efficaces visant à le combattre, plusieurs pays, dont la France, la Belgique et l'Allemagne, conférant aujourd'hui une protection renforcée aux membres de la communauté juive et à leurs biens.
Dans l'ensemble, les forces de l'ordre n'ont pas réagi de manière uniforme aux actes antisémites. La plupart des responsables de l'application de la loi n'ont pas été formés pour faire face aux crimes motivés par la haine, en particulier ceux de nature antisémite. La police les a parfois ravalés au rang de simple actes de vandalisme ou de délinquance, au lieu d'y voir des attaques contre des Juifs en raison de leur ethnicité ou de leur religion, ou parce que les assaillants identifiaient les victimes avec les actions de l'Etat d'Israël.
Dans les pays où l'antisémitisme constitue un problème grave, la formation spécialisée de la police et des membres du judiciaire continue de répondre à un besoin pressant. Beaucoup de pays ne se sont toujours pas dotés de lois « anti-haine » visant à réprimer les crimes antisémites et autres formes d'intolérance. Lorsque de telles lois existent, elles doivent être appliquées avec une rigueur accrue.
V. L'action multilatérale
L'antisémitisme est un problème mondial qui nécessite une démarche multilatérale coordonnée. A ce jour, le véhicule le plus efficace de la coopération internationale a été l'OSCE, laquelle regroupe 55 Etats participants d'Europe, d'Eurasie et d'Amérique du Nord ainsi que des partenaires méditerranéens et asiatiques. L'OSCE a organisé deux conférences sur l'antisémitisme, l'une en juin 2003 à Vienne et l'autre en avril 2004 à Berlin. C'étaient les premières conférences internationales à braquer l'attention des personnalités politiques de haut niveau sur le problème de l'antisémitisme. La conférence de Vienne a déclaré que l'antisémitisme relevait du dossier des droits de l'homme.
De même lors de la réunion de Maastricht tenue en décembre 2003, les ministres des affaires étrangères de l'OSCE ont réaffirmé la gravité de l'antisémitisme. Ils ont pris la décision formelle de mettre pleins feux sur la nécessité de combattre l'antisémitisme et confié au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) la tâche de recueillir des informations sur les crimes de haine. Le BIDDH œuvre actuellement de concert avec l'OSCE en vue de centraliser les renseignements disponibles sur les lois « anti-haine » et de promouvoir le recours à des pratiques optimales dans le domaine de l'application de la loi, de la lutte contre les crimes motivés par la haine et de l'éducation. Le BIDDH a établi un Programme sur la tolérance et la non-discrimination, et il s'est doté d'un conseiller qui se charge exclusivement de ce dossier.
Lors de leur réunion de décembre 2004 tenue à Sofia, les ministres des affaires étrangères de l'OSCE se sont félicités de la décision prise par le Président en fonction de nommer trois représentants spéciaux pour les questions liées à la tolérance, dont un chargé du dossier sur l'antisémitisme, et qui ont pour mission de travailler avec les Etats membres à la mise en œuvre d'engagements précis dans le contexte de la lutte contre l'antisémitisme. En outre, les ministres des affaires étrangères ont accepté l'offre du gouvernement espagnol d'accueillir à Cordou, en juin 2005, une troisième conférence sur l'antisémitisme.
De son côté, l'Organisation des Nations unies a pris des mesures importantes dans ce domaine. Son secrétaire général, M. Kofi Annan, a ainsi accueilli en juin 2004 un séminaire consacré à l'antisémitisme. On peut également citer la résolution adoptée en novembre 2004 par la Troisième Commission et qui prône l'élimination de toutes les formes d'intolérance religieuse, l'antisémitisme étant explicitement cité.
L'éducation demeure un antidote puissant contre l'antisémitisme et toutes les formes d'intolérance. Dans la foulée de la première conférence de Stockholm, en 1998, convoquée en raison des inquiétudes suscitées par la diminution des connaissances sur l'holocauste, en particulier chez les jeunes, la Suède, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont décidé de s'attaquer ensemble à la question. C'est de cette démarche initiale qu'est né l'ITF, groupe de travail pour la coopération internationale sur l'éducation, le souvenir et la recherche sur le thème de l'holocauste.
A l'heure actuelle, cette organisation internationale informelle qui opère sur la base du consensus et ne s'encombre pas d'une bureaucratie se compose de 20 pays. Les membres de l'ITF s'engagent à appliquer la Déclaration du forum international de Stockholm sur l'holocauste. Les pays membres de l'ITF sont les suivants : Allemagne, Argentine, Autriche, Danemark, Etats-Unis, France, Hongrie, Israël, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse et Tchéquie. En outre, quatre autres pays (Croatie, Estonie, Grèce et Slovaquie) sont en liaison avec l'ITF.
VI. Les actions du gouvernement des Etats-Unis au nom de suivi et de la lutte contre l'antisémitisme
Le gouvernement des Etats-Unis est déterminé à suivre et à combattre l'antisémitisme dans le monde entier au nom des droits de l'homme et de la liberté religieuse. Comme l'a fait remarquer le président Bush quand il a signé la loi sur l'étude de l'antisémitisme dans le monde, le 16 octobre 2004, « défendre la liberté, c'est aussi ébranler le démon de l'antisémitisme. »
Tous les ans, le département d'Etat publie son Rapport sur la liberté religieuse dans le monde et ses Rapports nationaux sur les pratiques en matière de droits de l'homme. Ces deux types de documents recensent les actes antisémites et les tendances de l'antisémitisme à travers le monde. Dans ses instructions aux ambassades des Etats-Unis en prévision de l'établissement des Rapports nationaux 2004, le département d'Etat a explicitement demandé que soient décrits les actes de violence à l'encontre de Juifs et de leurs biens ainsi que les actions prises par les gouvernements en vue de contrer cette forme de sectarisme et de préjugés.
Dans les instances multilatérales, le département d'Etat a demandé que soit reconnue la montée de l'antisémitisme et il a plaidé pour la formulation de mesures propres à le combattre. Il a joué un rôle de premier plan pour amener l'OSCE à organiser les deux conférences susmentionnées dans la section V. MM. Rudolph Giuliani et Edward Koch, l'un et l'autre anciens maires de New-York, ont conduit les délégations des Etats-Unis à Vienne et à Berlin, respectivement. Ils ont tous deux partagé leur savoir et leur riche expérience en vue d'encourager le respect des minorités dans les communautés multiculturelles. Des ONG clés ont œuvré de manière constructive avec le département d'Etat à la préparation de ces conférences. Dans le discours qu'il a prononcé à la conférence de Berlin, le secrétaire d'Etat, M. Colin Powell, a insisté : « Nous ne devons pas permettre que les crimes antisémites soient pris à la légère comme s'il s'agissait d'effets secondaires inévitables de conflits interethniques. Les désaccords politiques ne justifient pas les attaques physiques contre les Juifs dans nos rues ni la destruction d'écoles juives ni la profanation de synagogues et de cimetières. Rien ne justifie l'antisémitisme. » A l'ONU, les Etats-Unis ont appuyé les résolutions qui condamnent l'antisémitisme, aussi bien à la tribune de l'Assemblée générale qu'à la Commission des droits de l'homme.
Une leçon importante à tirer de l'holocauste, c'est que le sectarisme et l'intolérance peuvent entraîner des atrocités et des génocides si les gouvernements et les autres secteurs de la société ne réagissent pas énergiquement à ces phénomènes. Les Etats-Unis sont déterminés à agir dans un cadre bilatéral en vue d'enrayer et de faire reculer la montée de l'antisémitisme. Le président Bush a affirmé cet engagement lors de sa visite à Auschwitz-Birkenau, en 2003, lorsqu'il a déclaré : « Ce site nous rappelle sobrement que face à l'antisémitisme, que ce soit en Europe, en Amérique ou ailleurs, l'humanité doit faire cause commune pour lutter contre ces sombres impulsions. »
Les ambassades des Etats-Unis traduisent cet engagement dans la pratique en dénonçant les actes antisémites et les crimes motivés par la haine. Les ambassadeurs et d'autres responsables des ambassades œuvrent de concert avec les communautés juives en vue d'encourager la répression de ces crimes dans les meilleurs délais. En Turquie, l'ambassade des Etats-Unis a collaboré étroitement avec la communauté juive à la suite du plasticage de la synagogue Neve Shalom, en novembre 2003. Au Moyen-Orient, nos ambassades ont protesté contre les pratiques des gouvernements d'accueil qui permettent à leurs institutions de promouvoir l'antisémitisme, par exemple à l'occasion de la diffusion des séries télévisées « Un cavalier sans cheval » et « Diaspora », lesquelles donnent respectivement de larges échos au mythe du Juif assoiffé de sang et aux « Protocoles des Sages de Sion ». Les démarches bilatérales des Etats-Unis se sont révélées efficaces dans certains cas ponctuels, mais il reste encore beaucoup à faire pour encourager les dirigeants nationaux à dénoncer vigoureusement l'antisémitisme et à plaider pour le respect et la tolérance.
Faisant fond sur les résultats obtenus à ce jour, le département d'Etat accélère ses efforts, en liaison avec ses partenaires dans le monde, de façon à améliorer le suivi de l'antisémitisme et la lutte contre ce fléau dans trois domaines précis : l'enseignement, la formulation des lois et l'application des lois. Le département d'Etat continuera de promouvoir l'élaboration de programmes scolaires sur l'holocauste et de cours de formation pour les enseignants. A cet égard, il convient de citer le programme estival de formation des enseignants qui est financé en partie par les ambassades des Etats-Unis en coopération avec l'AHO (Association of American Holocaust Organizations) et l'USHMM (United States Holocaust Memorial Museum). En octobre 2004, lors de la réunion sur la dimension humaine de l'OSCE, les Etats-Unis et la France ont accueilli un séminaire sur les méthodes de l'enseignement de l'holocauste dans des sociétés multiculturelles. En outre, les Etats-Unis sont solidaires de l'action des ONG qui s'efforcent de promouvoir les programmes éducatifs à l'étranger, lesquels se fondent en partie sur les ateliers organisés aux Etats-Unis pour enseigner le respect des individus et des groupes minoritaires. En particulier, le département d'Etat a appuyé la promotion de la tolérance religieuse dans l'éducation nationale en Arabie saoudite en organisant à l'intention d'éducateurs religieux de ce pays des tournées d'étude de l'enseignement interreligieux aux Etats-Unis.
Les racines de l'antisémitisme sont profondes, et les Etats-Unis ne sous-estiment pas la difficulté qu'il y a de briser l'élan de cet ancien fléau et de lui faire faire marche arrière. Le législatif et l'exécutif, en liaison avec les ONG, forment un partenariat important dans la poursuite de cet effort vital qui a pour ambition de suivre, de contenir et finalement d'enrayer l'antisémitisme.
Article retransmis par :acharif moulay abdellah bouskraoui