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les tortures américaines : où est la démocratie ?
Y
21 mai 2005 18:44

A Bagram, le «coup du péroné»

Un rapport détaille les tortures infligées aux prisonniers en Afghanistan.

Par Fabrice ROUSSELOT

samedi 21 mai 2005 (Liberation - 06:00)

New York de notre correspondant


e prisonnier s'appelait Dilawar, un chauffeur de taxi afghan de 22 ans. Soupçonné d'avoir participé à une attaque à la roquette contre une base militaire, il avait été livré aux forces américaines. A l'aube du 9 décembre 2002, vers deux heures du matin, il a été tiré de sa cellule, où il venait de passer quatre jours les poignets enchaînés au plafond. Ses interrogateurs, bien que convaincus de son innocence, ont continué à le torturer. Ses jambes ont été rouées de coups. Il a demandé à boire, mais ne pouvait pas tenir la bouteille. Un garde lui a jeté de l'eau à la figure. Il a finalement été «raccroché» dans sa cellule et encagoulé. Un médecin l'a retrouvé mort quelques heures plus tard.
«Routine». Le rapport d'enquête publié vendredi dans le New York Times est peut-être le récit le plus détaillé jusque-là des sévices infligés par les forces américaines dans le cadre de «la lutte contre le terrorisme». Le quotidien a pu se procurer l'enquête, ouverte en 2003 par une commission criminelle interne à l'armée concernant la mort de Dilawar, et qui est devenue au fil des mois une chronique de 2000 pages concernant les abus répétés perpétrés dans la prison militaire de Bagram. Le document décrit minutieusement la mort d'un autre détenu, Habibullah, mais aussi ce que les enquêteurs appellent eux-mêmes «la routine» des tortures infligées par les militaires, qui, dans la plupart des cas, se contentent de frapper les prisonniers sans même les interroger.
Le rapport cite notamment le cas de prisonniers frappés dans les parties génitales, privés de sommeil et enchaînés pendant des heures. Surtout, il s'attarde sur une «technique d'interrogation» baptisée le «coup du péroné», et qui consiste à frapper de façon répétée sur le nerf qui commande le péroné, au niveau du genou. Dès le premier jour de son incarcération, Dilawar, le chauffeur de taxi, aurait été frappé au moins cent fois à cet endroit, alors que les soldats s'amusaient de l'entendre crier «Allah» à chaque nouveau coup. L'autopsie publiée le 13 décembre 2002 parle de jambes «pulvérisées». De même, l'autre prisonnier, Habibullah, décédé quelques jours plus tôt, aurait succombé à une attaque cardiaque causée par un caillot dans les jambes.
Techniques. L'enquête n'évoque pas la question des responsabilités mais souligne que nombre de techniques d'interrogation utilisées à Bagram étaient apprises sur les bases militaires américaines, avant le départ pour l'Irak. Elle relève aussi que l'une des unités en charge des interrogations dans la prison afghane a ensuite été réaffectée à Abou Ghraib, en 2003. A la suite des deux décès, les porte-parole de Bagram avaient évoqué une «mort naturelle», mais le rapport d'enquête, achevé à l'automne, recommandait l'inculpation de 27 soldats dans le cas de Dilawar et de 15 autres dans le cas d'Habibullah. A ce jour, seuls 7 militaires ont été inculpés, dont quatre la semaine dernière.
J
JD
23 mai 2005 09:37
bonjour Yasmine3


C'est une grande victoire pour Ben Laden que d'avoir amené les pays démocratiques à renier et bafouer leurs propres valeurs au nom de la lutte comtre le terrorisme.
quand aux pays les moins démocratiques, leurs dirigeants ont bien vu le parti à tirer ce cette lutte antiterroriste pour renforcer encore leur pouvoir personnel.

Quand à la lamentable affaire du Coran ( peut être ) profané l'enseignement que j'en tire c'est la facilité avec laquelle on peut manipuler les foules musulmanes. très instructif mais qui tire les ficelles ?

Ce qui est rassurant, c'est que les abus ont été dénoncés par les médias des pays démocratiques eux mêmes, ce qui prouve que les contre pouvoirs fonctionent et que la démocratie conserve sa capacité à s'auto réguler.

cordialement





 
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