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torture policière
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14 février 2006 11:55
Accusations de torture par la police: Sarkozy pour des sanctions, Debré muet


PARIS (AFP) - Entre un ministre de l'Intérieur en fonction Nicolas Sarkozy, qui promet "sanctions" ou "plaintes", et Jean-Louis Debré en poste à l'époque, muet lundi, les accusations de tortures portées contre la police antiterroriste de 1995 ont "stupéfié" l'institution policière.
"Place Beauvau : la face cachée de la police" (Robert Laffont), publié jeudi évoque la circulation occulte présumée de fonds importants, des Renseignements généraux "politiques" ou l'influence de la franc-maçonnerie dans la police mais ce sont surtout les accusations de tortures qui agitent les milieux policiers.


S'appuyant sur les témoignages anonymes de cinq "ex-officiers de police judiciaire", les auteurs relatent des tortures, certaines avec décharges électriques, que des membres de la police antiterroriste auraient infligées à des suspects dans l'enquête sur les attentats de 1995.
C'est "en travaillant sur un personnage emblématique de la police qui était le patron de l'antiterrorisme (ndlr: Roger Marion, interrogé par l'AFP, s'est refusé lundi à tout commentaire) que certains de ses hommes de l'époque ont été amenés à nous raconter ce qu'ils n'avaient" jamais dit, a expliqué lundi Christophe Labbé, l'un des trois auteurs.


Deux des témoins, dont l'un "les larmes aux yeux", s'accusent de ces pratiques, les trois autres reconnaissent en avoir été témoins.
Dès la sortie du livre, "j'ai ouvert une enquête", a annoncé M. Sarkozy lundi, enquête administrative confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, police des polices).


L'IGPN a entendu lundi 14 policiers, selon des sources proches du dossier, ce qui porte à 32 le nombre de policiers "en activité ou en retraite" auditionnés, après les 18 interrogés au cours du week-end par l'IGPN, et qui ont nié toute participation ou connaissance des faits.
Aux incohérences déjà soulevées (un des suspects, l'imam Nasry, aurait été suspendu par les pieds dans les locaux de la 6e division chargée de l'antiterrorisme alors que ses fenêtres donnaient sur la voie publique), s'en ajoutent de nouvelles, a-t-on indiqué. "Les auteurs rapportent qu'un des suspects aurait eu un tympan crevé du fait de ces violences, alors que cet homme souffrait de cette affection depuis douze ans avant l'enquête".


M. Sarkozy n'a pas exclu que l'IGPN souhaite auditionner les trois journalistes : "Elle entendra qui elle estime utile".
"Je m'étonne que des faits aussi graves n'aient pas été dénoncés compte tenu du nombre de personnes qui ont participé aux interrogatoires, onze ans après, personne n'en a jamais entendu parler", a-t-il commenté.

Les résultats de l'enquête "seront publiés dans le détail", a-t-il promis : "S'il y a eu fautes, il y aura sanctions, s'il n'y en a pas eu, je défendrai l'honneur de la police, je déposerai des plaintes".
Le ministre a souhaité "que tous ceux qui étaient responsables à cette époque prennent la parole et défendent" les policiers, évoquant sans le nommer Jean-Louis Debré, l'actuel président de l'Assemblée nationale. Interrogé par l'AFP, l'entourage de M. Debré a indiqué lundi après-midi qu'il ne faisait "aucun commentaire".

Le syndicat national des officiers de police (SNOP, majoritaire) "s'étonne de cette soudaine campagne de dénigrement basée sur des témoins anonymes qui auraient donc attendu de longues années pour, tout d'un coup, dénoncer de soi-disant +faits connus de tous+".
 
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