Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Un mur tombe et le monde change
k
13 novembre 2009 12:47
Il y a 20 ans le mur de Berlin tombait, annonçant le fait majeur de la seconde partie du siècle: la fin du régime soviétique. Par Jamal Berraoui

Même les anti-communistes les plus acharnés n'avaient pas envisagé un tel scénario. Le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin tombait sous le coup des pelles et des pioches des Allemands des deux côtés du rideau. L'onde de choc a été terrible. L'Union soviétique est disloquée la Tchécoslovaquie divisée dans le calme, la Yougoslavie éclatée dans le chaos. L'Europe de l4est, après des convulsions qui n'ont pas totalement disparu, réintégrait en majorité la camp des démocraties occidentales. Celles-ci n'ont pas eu le triomphe le modeste. Elles ont déclaré, non pas la suprématie, mais l'unicité universelle de leur système politique. traduisant cette ivresse, Fukuyama s'est fendu d'un pamphlet annonçant la fin de l'histoire. C'est sans doute la prophétie la plus iconoclaste. Pourtant, elle a eu un succès fou dans l'euphorie des libéraux. Il a vite fallu déchanter. Le monde unipolaire a renforcé l'aspect agressif de "l'empire américain", symbolisé par l'ère Bush, et créé les conditions de l'émergence de nouveaux enjeux. Le premier est la résurgence des nationalismes et du choc entre ceux-xi, créant des conflits à l'infini, y compris en Europe. Une véritable poussée des intégrismes religieux a accompagné ces phénomènes. Les replis identitaires les plus meurtriers ont pu investir de larges contrées dans le monde en opposition aux vents de la mondialisation. L'aspiration égalitaire qui existe chez l'humanité depuis toujours n'a pas disparu, malgré la déferlante du libéralisme. Elle prend d'autres formes, tel que l'alter mondialisme. La question de l'environnement concerne de plus en plus d'êtres humains et s'impose aux grands de ce Monde.

Le retour de la grande Russie

Les rapports internationaux ne sont pas devenus un terrain où les USA et leurs alliés font la loi. De l'ex-URSS a ressurgi la Russie, porte-drapeaux des slaves, qui reprend sa place dans le concert des affaires internationales. La Chine n'a pas été emportée par le tourbillon et a pu dégager un système économique mixte qui réalise un bond historique. L'Inde, la Chine, la Russie, le Brésil champion de l'Amérique latine, s'imposent peu à peu comme des interlocuteurs de poids. Le monde unipolaire n'aura finalement été qu'une vue de l'esprit. Parceque c'est l'économie qui prime, l'épicentre du monde va vers l'Asie. L'empire américain fragilisé est en train de perdre deux sales guerres en Irak et surtout en Afghanistan. Les désordres monétaires à venir constitueront la chute du nouveau mur: le dollar. La globalisation et la mondialisation de l'économie, accélérées par la chute du mur, n'ont pas signifié la victoire de la démocratie occidentale et encore moins son règne sur le monde. Le modèle qui assure la prospérité de tous, dans une solidarité sociale et inter étatique réelle n'est pas en gestation. Il reste à trouver.
k
13 novembre 2009 12:48
Et le Maroc?
La fin de la guerre froide a dévoilé le génie de Hassan II. Face aux tensions internes, il a été le premier chef d'Etat du tiers-monde à comprendre la profondeur des changements à venir. Il a lancé un plan de réformes économiques en profondeur, en utilisant la pression externe et ce, en signant des accords internationaux tels que l'accord d'association ou le GATT.
Politiquement il a saisi le désarroi des forces de gauche et leur a offert une perspective qui est pour beaucoup dans le Maroc d'aujourd'hui. Il a libéré les prisonniers politiques, créé le CCDH et assuré un meilleur respect des libertés publiques. Il a offert dès 1993 à l'opposition de constituer le gouvernement dans le cadre d'une alternance consensuelle qu'elle acceptera cinq ans plus tard, dans des conditions politiques beaucoup oins favorables. Hassan II avait compris que la sortie de la guerre froide lui imposait la recherche d'autres moyens pour assurer la pérennité que le positionnement dans le camp occidental. Il a compris aussi que l'affaire du Sahara sortait du cadre de ce conflit. Il a surtout compris qu'il valait mieux initier le processus de démocratisation et de le contrôler que de le subir tôt ou tard comme une revendication populaire. Mais la chute du mur a été un désastre pour la gauche et l'extrême gauche marocaine. 20 ans après, elle est toujours désarmée idéologiquement, incapable d'affiner un projet de société. elle s'accroche à des valeurs telles que la solidarité, la modernité, sans leur donner un véritable contenu. Ralliée au libéralisme, alors qu'à la veille de la chute du mur, elle réclamait encore la nationalisation des banques et du commerce extérieur, elle n'a plus d'alternative sociale. Par rapport à son poids économique, le Maroc est l'un des pays qui ont tiré leur épingle du jeu sur l'échiquier international. La diplomatie marocaine joue un rôle important dans plusieurs dossiers. Sur la question du Sahara, nous avons engrangé des points décisifs. La qualité des relations avec les ex-pays de l'Est est remarquable si l'on considère la défiance d'avant. La chute du mur de Berlin et la fin du communisme ont initié des processus multiples qui n'ont pas livré, à ce jour leur verdict. Mais l'on sait déjà que l'on se dirige plus vers un monde multipolaire que l'inverse. D'ailleurs, le débat actuel sur l'élargissement du conseil de sécurité en est la preuve. Quant à la démocratie et son règne, Fukuyama avait tout faux. La démocratisation est un processus interne, spécifique à chaque société, il ne s'impose ni par la pression ni par les blindé. en Afghanistan, les Talibans reviendront au pouvoir, tragique erreur de l'empire US, qui voyait déjà ce siècle comme le sien.
t
13 novembre 2009 14:34
Il ya des pays qui ne savent pas que le Mur de Berlin est tombésmiling smiley)
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook