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Témoignage sur la prison locale d'Inezgane !
A
16 juin 2005 12:25
Ali Salem Tamek a passé 2 mois et demi, du 28.08.02 - 12.11.02, à la prison d'Inezgane, où il a mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre les conditions de détention. Il a par la suite été transféré au complexe pénitentiaire de Salé , puis à Aït Melloul où il purge une peine de 2 ans de prison. (voir dossier Tamek et son Curriculum vitae établi par le Comité pour la libération de Ali Salem Tamek et de tous les prisonniers politiques sahraouis. Document PDF à télécharger)

Les bagnes de Kalaat Meggouna, d'Agdez et de Tazmamarte ressuscitent dans l'effroyable prison d'Inezgane. Un véritable drame humain ...

Je souhaite présenter ce rapport pour témoigner sur cette maison de détention de très mauvaise réputation digne des histoires effroyables racontées par les rescapés des bagnes de Kalaat Meggouna, d'Agdez et de Tazmamarte. Cet endroit, pourtant classé prison civile, ne peut être décrit que comme un charnier des morts-vivants.

Auparavant, je n'avais pas la possibilité de mettre à nu les conditions de détention dans cette prison pour aspirer au sauvetage des milliers de prisonniers dont le destin les a conduit pour y passer une partie de leur vie. Mais aujourd'hui, dans les circonstances actuelles marquées par les changements de l'ordre mondial et l'intérêt porté aux droits humains ainsi que la multiplication du nombre des catastrophes survenues dans les prisons marocaines et les M. "Hassan H." exploite les conditions dramatiques des détenus, leur indigence et leur faiblesse matérielle et morale. Il se met d'accord avec des gens pour acheter "le marché" et reçoit chaque fin de semaine une redevance de 1000 dirhams. J'ai passé deux périodes dans cette prison en 1993 (une année entière) et 2002 (du 28/08 au 12/11/2002).

Le lecteur de ce témoignage pourrait croire que je raconte une histoire relatant la situation des prisons et la torture qu'on y a pratiquée du temps de la colonisation étrangère, ou une histoire fruit de mon imagination ou encore une version exagérée, lorsque je compare la prison d'Inezgane aux centres secrets de détention. En fait, ce rapport que je mets entre les mains du public et des militants des droits humains ne couvre qu'une partie de la situation de cette prison. Il consiste à relever les dysfonctionnements dans cet établissement pénitentiaire à la lumière des règles types minimales de traitement des prisonniers établies en 1955 et ratifiées par le Maroc en tant que membre des Nations Unies, de la loi régissant les prisons au Maroc et des décrets d'application y afférents. Le rapport essaiera de conclure qu'au Maroc il existe toujours un contraste entre l'existence de lois, aussi mauvaises qu'elles soient, et l'application des droits et obligations qu'elles comportent.

La prison civile d'Inezgane est une ancienne construction bâtie au début des années 30. Selon la population locale, elle était initialement utilisée comme écurie des chevaux des Français et un lieu où sont mis les sangliers chassés dans la région. En milieu des années 50, cette construction a été mutée en prison minable relevant directement de la Direction des Prisons, sans respect des règles d'emprisonnement, telles l'existence d'un espace suffisant et propice pour dormir, les toilettes, l'aération, l'éclairage, et les conditions de vie et de travail.

Cette prison est divisée en trois quartiers:

1 - L'ancien quartier dit "Kachla" est composé de 7 chambres, chacune de 3 mètres de largeur et 5 m de longueur. Les détenus y sont entassés avec leurs nombreux effets. En plus 3 cellules individuelles (cachots): une pour les prisonniers frappés de mesures disciplinaires, une pour les handicapés et la dernière pour les homosexuels, dont la superficie ne dépasse pas 1,5x2 m pour au moins neuf personnes, avec des chiottes à découvert.

2 - Le nouveau quartier est composé de 6 chambres d'une superficie de 12 m2 chacune sans aucune ouverture.

3 - La quartier des femmes, où se trouvent 2 chambres pour plus de 120 prisonnières.

Les populations de ces quartiers varient entre 130 et 140 personnes par cellule dans l'ancien quartier, 90 à 100 par cellule moyenne dans le nouveau quartier et 10 à 12 dans les cachots. Les cellules sont dépourvues d'une aération suffisante susceptible d'alléger les souffrances des détenus causées par l'encombrement des corps humains, les mauvaises odeurs des gens et des toilettes, les fumées de tabac et des drogues ainsi que la cuisine malpropre de certains prisonniers (petit fourneau, boîtes de lait, boîtes de sardines). D'où l'existence de maladies graves comme l'asthme, la tuberculose, les maladies cardiaques, etc.

En plus de la maison d'arrêt, la prison dispose de locaux administratifs, d'un espace d'accueil des nouveaux arrivés et d'une petite cour dite de "promenade", en deçà des besoins du nombre important de détenus. On y trouve aussi le bureau de l'économat, une petite bibliothèque mal équipée qui n'ouvre ses portes que lorsque des responsables y sont attendus, une salle des visites où manquent les conditions qui respectent les visiteurs et les détenus, une salle de bain trop étroite pour le nombre de baigneurs, ce qui facilite la transmission des maladies de la peau et autres (on se baigne généralement avec de l'eau froide dans les toilettes), et une salle de coiffure avec des outils complètement étrangers aux règles d'hygiène (Selon la réglementation internationale en la matière, on doit mettre à la disposition du prisonnier des locaux de toilette propres et lui permettre de prendre sa douche avec une eau adéquate à la température ambiante suivant les régions, et ce au moins une fois par semaine).

Le traitement des prisonniers est entaché de ségrégation (selon l'article 50 de la loi n°23/98: il ne doit pas y avoir de distinction dans le traitement des prisonniers en raison de leur race, couleur de la peau, sexe, langue, confession, opinion ou rang social). Le prisonnier ici est traité suivant l'ampleur des services rendus à la direction ou aux gardes. Tout est bon pour gagner leurs faveurs: rapportage, pots-de-vin, clientélisme, favoritisme. Les trafiquants de drogue, les grands voleurs et les condamnés pour des crimes odieux s'accaparent la majeure partie des faveurs. Ils sont désignés chefs de chambre, gardes de chambre, gardes toilette et on leur confère la mission de torturer les autres prisonniers.

Cependant, tout le monde a droit à un "bon" traitement lorsqu'une visite d'un responsable est pressentie. Celui-ci se contente malheureusement de constater les conditions sans entendre les doléances des prisonniers au sujet de leurs conditions de détention. D'ailleurs les prisonniers ne peuvent pas s'exprimer devant un responsable de peur d'être punis ou déplacés de force vers d'autre prisons.

Il est à noter à ce propos que suite aux événements qu'ont connus certaines prisons ces derniers temps, des commissions présidées par les gouverneurs et wali des provinces (d'après les dispositions de la législation pénale marocaine) ont effectué des visites de certains centres pénitentiaires, mais celui d'Inezgane n'a été visité que par le procureur général près la cour d'appel d'Agadir, qui en fait n'était venu que pour s'enquérir de l'état d'un de ses proches détenu dans cette prison.

L'article 120 de la Loi n°23/98 stipule que l'exercice du culte religieux est garanti dans la prison ainsi que la possibilité d'y rencontrer une personne de religion. Mais à la prison d'Inezgane ce droit est pratiquement bafoué par l'inexistence des conditions d'hygiène requises pour faire la prière en bonne et due forme.

En fait, le prisonnier concentre toutes ses doléances sur le droit de dormir dans des conditions décentes. Entassés dans une chambre étroite sans aération, les 130 prisonniers se mettent chaque nuit comme des sardines en boîte de conserve pour dormir. À l'exception de certains qui, par leur ancienneté ou par la force physique ou le clientélisme, ont pu obtenir un espace pour dormir (un "carreau", endroit large de quelques centimètres), la plupart sont contraints au "Teqlach", qui signifie dormir avec le dos par terre et les pieds levés au mur ou sur les épaules d'un autre prisonnier. Certains dorment accroupis, d'autres carrément debout, ou à côté des toilettes, pendant plus de 10 heures, moyennant 200 dirhams pour éviter d'être écrasés par des corps en "Teqlach" au milieu de la "Zoubia" (mêlée). Ce dortoir de fortune ne prend aucunement en considération l'état de santé physique ou mentale des prisonniers (d'après l'article 29 de la loi précitée, les condamnés doivent être acheminés vers les prisons en tenant compte de leur sexe, du lieu de résidence de la famille, l'âge, l'état pénal, les antécédents, l'état de santé physique et mentale, les qualités, la personnalité, ainsi que le régime pénitentiaire auquel le prisonnier est soumis pour assurer sa réintégration sociale.)

Pour pallier au manque d'espace, la direction fait dormir les prisonniers dans les couloirs entre les chambres et les quartiers ou en plein air dans le froid. Même les chambres qui ont des fenêtres qui ne se ferment pas sont très froides, au détriment du confort et de la santé des détenus (Une disposition de la réglementation internationale en la matière stipule que les lieux où les prisonniers vivent ou travaillent doivent avoir des fenêtres aussi larges pour permettre la lecture et le travail à la lumière naturelle tout en laissant passer l'air pur...). Cet encombrement constitue un milieu propice pour les propos obscènes et indécents, non seulement parmi les prisonniers mais aussi de la part des gardes. Ces derniers prennent du plaisir à torturer les détenus, notamment dans les séances de la "falaqa" (bastonnade), qui brisent l'âme et le corps. La torture peut aussi être pratiquée par l'immersion dans un bassin d'eau froide (les articles 32, 59 et 61 stipulent que le prisonnier présenté devant une commission de discipline a droit de se faire assister par une personne de son choix et de faire ses déclarations soit oralement soit par écrit. La décision disciplinaire prise contre lui doit être notifiée au détenu par écrit dans un délai de 5 jours et doit faire état, en plus des motifs, de la possibilité de recours dans un délai supplémentaire de 5 jours). La loi internationale interdit toute mesure disciplinaire qui consiste en un châtiment corporel ou la mise dans une cellule obscure, ou toute autre mesure forcée, inhumaine ou dégradante.

Attitude de la direction de la prison:

La direction, en la personne de son chef dénommé "Hassan H.", exploite les conditions dramatiques des détenus, leur indigence et leur faiblesse matérielle et morale. Il a transformé la prison en source d'enrichissement et en un lieu pour satisfaire ses mauvais instincts, et ce à travers un réseau externe. Il se met d'accord avec des gens pour acheter "le marché" et reçoit chaque fin de semaine une redevance de 1000 dirhams. Les places pour dormir doivent aussi être achetées par les détenus. Un carreau (quelque 20 centimètres) peut atteindre jusqu'à 10.000 dirhams, sachant que la loi stipule que chaque prisonnier a droit, suivant les usages locaux, à un lit individuel et des accessoires nécessaires propres, à charge pour lui de les garder en bon état.

Les nouveaux arrivés sont toujours dérangés dans leur sommeil pour accentuer leur peine et les pousser à demander à verser de l'argent pour avoir un espace pour dormir. Cette manœuvre se fait par le chef de la chambre sur instruction du chef du quartier ou un des proches du directeur, après avoir réuni tous les renseignements sur le nouveau prisonnier: sa condamnation, situation financière, profession, résidence, peine, etc.)

Les visites

Même si la visite est un droit élémentaire accordé au prisonnier suivant l'article 75 de la Loi n°23/98, elle reste soumise au marchandage de la part du responsable des visites, au su du directeur. Parce que même les postes clé dans la gestion de la prison, qui donnent l'occasion de soutirer de l'argent aux prisonniers et à leurs familles, restent tributaires du degré d'affinité du fonctionnaire avec le directeur (cadeaux et pots-de-vin). La visite se fait dans une chambre très étroite et dans des conditions qui ne permettent pas d'alléger les souffrances du détenu pendant une durée qui ne dépasse guère 15 minutes dans les meilleurs des cas. Il est interdit à plus de deux personnes portant le même nom de famille de visiter en même temps un prisonnier. Ajouté à cela, le vacarme dû au nombre élevés de prisonniers et leurs visiteurs (l'article 76 stipule que les visites doivent se faire sans cloison ou alors dans un lieu qui permet une bonne vision et la séparation entre les prisonniers et leurs visiteurs - la visite des prisonniers malades ou incapables de se déplacer peut exceptionnellement se faire à l'intérieur des cliniques).

La majorité des familles se plaignent du comportement déplacé des fonctionnaires envers elles à la porte de la prison par des injures et même des coups et gifles. Le directeur de la prison ne trouve aucune gêne à traiter les sœurs et les mères de tous les noms lorsqu'il ne leur fait pas des propositions indécentes ou les harcèle. Ces visiteuses peuvent attendre pendant des heures en l'absence de lieux adéquats avec des boutiques et des buvettes à l'instar d'autres prisons. Par ailleurs, et pour remettre des produits alimentaires aux prisonniers, les visiteurs, dont certains sont très âgés, sont contraints d'attendre dans de longues files, ce qui exacerbe leur fatigue après un long voyage.

La direction de la prison donne rarement suite aux demandes des prisonniers, telles les demandes d'obtenir un document ou d'envoyer une lettre urgente. Sans les pots-de-vin la lettre d'un prisonnier peut attendre pendant longtemps ou se perdre carrément (l'article 89 stipule que tout prisonnier a droit à envoyer et recevoir du courrier et l'article 98 d'ajouter que les prisonniers sont en droit de présenter leurs doléances au directeur de la prison, au directeur général des prisons, aux autorités judiciaires ou au comité provincial de surveillance, soit oralement soit par écrit. Ils peuvent demander à être écoutés par les autorités administratives ou judiciaires à l'occasion des visites ou des inspections. L'audience peut avoir lieu en présence d'un agent qui peut voir sans entendre la parole à moins que l'autorité concernée ne décide de passer outre cette présence. Les plaintes doivent être examinées et des mesures adéquates doivent être prises à leur sujet.)

La fraude touche aussi les déplacements des prisonniers à d'autres maisons d'arrêt. Deux des prisonniers qui étaient avec moi à la chambre n°7 dans le quartier dit "Kachla", condamnés pour émission de chèques sans provision à 2 et 3 ans, m'ont informé qu'ils avaient versé la somme de 50.000 dirhams pour ne pas être déplacés aux prisons de Taroudant et Essaouira. Mais lorsque le directeur a été muté à la prison de Laayoune, la décision de les déplacer a été exécutée. Les exemples ne manquent pas, mais les prisonniers ont peur de révéler ce genre de faits.

La promenade:

Le prisonnier bénéficie d'une promenade de 15 minutes au maximum (suivant l'article 116 de la Loi 23/89: "Tout détenu peut bénéficier d'une promenade quotidienne en plein air ou dans la cour de la prison, à moins qu'il n'en soit dispensé pour des raisons de santé ou n'exerce des travaux professionnels en dehors de la prison - la promenade doit durer au minimum une heure et demie). Pendant les jours où des prisonniers sont transférés à d'autres prisons et pendant les jours fériés, les détenus sont privés de ce droit durant 3 ou 4 jours. Ils restent alors tout ce temps sans mouvement ni lumière du soleil ni air pur. Et c'est dans ces conditions que fleurissent des maladies comme le rhumatisme, la gale, les ophtalmies, la tuberculose, etc. Tout ceci arrive alors que les officiels ne cessent de répéter que l'administration est au service du citoyen.

L'aire réservée à la promenade, en plus de son étroitesse, manque de toutes les conditions d'hygiène, ce qui cause des maladies même aux gardiens, notamment les irritations du nez et de l'œil.

Pour ce qui est de la nourriture apportée par les visiteurs, la direction de la prison exagère dans la fouille (inspecte dans la bouche et ordonne au prisonnier de se déshabiller complètement d'une manière dégradante et offensive à la pudeur, ce qui cause la honte aux prisonniers). (D'après le dernier alinéa de l'article 68: Les détenus ne peuvent être fouillés que par des personnes de leur sexe dans des conditions qui respectent leur dignité sans atteinte à l'efficacité de la fouille). Beaucoup de produits sont interdits: le parfum, l'eau de Javelle, les légumes, les légumineuses, quelques fruits périssables, etc. Cependant, la nourriture apportée à certains prisonniers privilégiés échappe à toute inspection. Ils peuvent tout avoir y compris les produits interdits.

L'information:

Ce droit est presque inexistant dans cette prison. Seuls deux journaux sont autorisés (Al Ittihad Al Ichtiraki et Al Ahdath Al Maghribia) et encore après leur censure sans se soucier de la loi régissant la presse ! (l'article 122 de la Loi 23/98 stipule que tout détenu est en droit de recevoir à sa charge les journaux et revues qui sont soumises à la censure en vigueur). La direction de la prison donne l'impression qu'elle procède à la fouille inopinée d'une chambre une fois par semaine, mais en fait elle informe auparavant les trafiquants de drogue et ceux qui vendent les produits interdits pour qu'ils puissent prendre les précautions nécessaires.

Certains prisonniers privilégiés sont sortis de la prison sous prétexte de recevoir des soins médicaux. Ils peuvent passer deux jours parmi les leurs ou vaquer à leurs affaires personnelles.

Il faut noter par ailleurs que certains fonctionnaires de cette prison accomplissent honnêtement leur travail: l'actuel directeur de la prison M. Aziz, le médecin principal M. Noureddine, l'infirmier assistant, le chef de la maison d'arrêt (connu pour sa grande expérience et sa flexibilité), le chef du service d'exécution judiciaire, le chef de l'ancien quartier Abdellatif, Ali Iraki, Laabadi, Saïdi, Belaïd et Brahim chargés de la surveillance, ainsi que Zaoui, Hamid, Abdellah Taznaqt et Abderrahmane venus de la prison de Chaouen, et d'autres fonctionnaires méritent d'être salués pour la manière dont ils traitent les prisonniers en dépit des contraintes et du manque de moyens.

L'éducation et la formation professionnelle:

Je suis tout à fait conscient que la formation professionnelle est possible seulement dans les prisons centrales et agricoles et que la prison d'Inezgane est une prison locale réservée pour l'accueil des placés en détention préventive et ceux qui purgent des petites peines ou les contraintes par corps. Mais la direction ne donne aucune information à ce propos. Elle ne fournit pas par exemple un guide qui fait état des droits et obligations du prisonnier, ou colle des affiches qui donnent des informations sur l'organisation pénitentiaire. Au contraire, elle agit suivant des circulaires qu'elle prétend recevoir. (L'article 26 stipule que toute personne placée dans un établissement pénitentiaire doit être informée des dispositions essentielles régissant ces établissements et les textes promulgués pour leur application; elle doit aussi être informée de ses droits et obligations). Ainsi, parmi les informations nécessaires on trouve celles relatives à la grâce, la liberté conditionnelle, la procédure de transfert, la procédure de formuler les plaintes et doléances. Ces informations doivent être sous ...

(manque un passage)

... valeur nutritive suffisante pour préserver sa santé et sa force; un repas convenablement préparé et servi.

- Elle doit lui fournir de l'eau potable chaque fois qu'il en exprime le besoin.

Ces conditions sont totalement absentes dans la prison d'Inezgane. Au petit-déjeûner on sert du thé, du café ou de la soupe; au déjeûner c'est généralement des légumineuses, un "mélange" de légumes avec du pain rassis ou du couscous froid et mal préparé. Le prisonnier ordinaire est privé de viande pendant 20 jours (le morceau de viande est nommé "Jebboud", parce qu'il est impossible de le mâcher et la seule façon de le manger est de l'avaler). On donne un œuf par prisonnier tous les quinze jours. Au déjeûner on "sert" généralement du riz, des pâtes ou des haricots pleins de petites pierres. Tous ces repas sont répugnants par leur odeur et très mal cuisinés, ce qui pousse des familles à prendre en charge la nourriture de leurs proches en prison. La majorité des prisonniers se trouvent obligés de manger ce qu'on leur sert et supportent la malnutrition parce que leurs familles ne sont pas en mesure de les nourrir tout le temps. Il ne faut pas parler ici d'hygiène parce que la nourriture servie dans cette prison donnerait la nausée même aux chiens de la haute société.

Les prisonniers, pour contourner l'interdiction du réchaud, utilisent des mèches avec de l'huile ou du plastique, ce qui nuit considérablement à leur santé. Les gardiens ferment l'œil contre arrosage.

Le téléphone, sous surveillance en permanence, constitue un outil pour soutirer de l'argent aux prisonniers: 50 dirhams pour téléphoner, en dehors de la consommation. En ce qui concerne la surveillance, je renvoie aux registres de l'Observatoire National des Prisons pour savoir le nombre d'appels qu'il a reçu de la prison d'Inezgane; même si cet organisme avait distribué ses numéros de téléphone suite à sa visite du 29/05/2000 pour les inciter à parler des violations de leurs droits en prison. Il existe seulement 2 lignes téléphoniques pour 2400 prisonniers et un seul employé pour organiser leur utilisation. Le lundi et mardi sont réservés pour le nouveau quartier, le mercredi et jeudi pour l'ancien quartier (Kachla) et le vendredi pour le quartier des femmes. Seuls sont acceptés les appels vers des personnes portant les mêmes noms de famille. Et il faut se conformer strictement au bon de téléphone qu'il faut emmener avant tout appel. Toutes ces mesures sont en fait appliquées pour dissuader davantage les prisonniers de dénoncer aux responsables ou aux organismes concernés les violations et les aspects de la corruption qui sévissent dans cet établissement.

D'une manière générale, en plus du traitement dur, inhumain et dégradant, cette prison effroyable présente des conditions de vie intolérables. Des cellules immondes qui sont froides et humides en hiver et trop chaudes et étouffantes en été, à tel point qu'on peut sentir la peau humaine "brûler". Elles sont pleines de cafards, moustiques et poux surtout en été avec d'autres insectes qui habitent le corps humain.

Les relations homosexuelles sont très répandues dans cette prison avec tous les dangers que cela comporte.

Les détenus ne sont pas classés selon leurs peines: ainsi on trouve les condamnés dans des affaires civiles, telles les accidents de circulation, la pension alimentaire, les chèques sans provision, avec les criminels (meurtres, viols,…); les mineurs avec les adultes; les malades mentaux avec les personnes ordinaires. (l'article 29 stipule que les condamnés sont placés dans des établissements pour purger leurs peines suivant l'article 8 ci-dessus en prenant en compte tout particulièrement le sexe du détenu, son état pénal, son âge, ses antécédents, ses capacités mentales et physiques, le régime carcéral auquel il est soumis, et ce en vue de sa réintégration sociale). Ici on met tout le monde dans une chambre encombrée sans toilettes. Les détenus se mettent à tour de rôle pour utiliser les latrines à découvert où ils se sentent embarrassés. Aucun lieu n'est aménagé.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/06/05 12:27 par Amar du sous.
V
16 juin 2005 17:14
d'ou est ce que t'a eu ca , un siite d'infor....euh de propagande du polisario angry smiley
A
17 juin 2005 09:56
Commence pas vador, c'est un témoignage point.
s
17 juin 2005 16:46
Salamou'alaykoum à tous,

J'ai entendu parler de cette prison inezgane par mon amie, son grand frère à été incarcéré là bas à cause d'une histoirebidon et franchement il en gardé des séquelles. C'est des gens de France dc vous savez comment ils sont au bled ils ont saisis l'occase pour leurfaire cracher bcp d'argent pour qu'il puisse sortir.
Encore aujourd'hui il dit que s'il était resté encore un jour de plus ds cette prison il serait devenu fou. Hamdoulilah il n'est rester qu'1 mois même s'ils ont tenté de lui ralongé sa peine sans raison surtout qu'il n'avait rien commis.

Ma parole sa peut grave te dégouté du bled ce genre d'histoires.
En plus il a jamais raconté ce qu'il lui est arrivé là bas sa soeur m'a dit qu'il lui arrivait de pleuré en cachette.

Je souhaite à personne d'entrer ds une prison au bled ou ailleur de tte façon.

Wa Maa Salama et bonne vacances à tous inchAallah.
f
17 juin 2005 23:53
Je...Je ne sais pas quoi dire... C 'est très choquant comme témoignage. Je sais que ce genre de choses existaient mais je ne savais pas que c t encore le cas. Franchement hamdou lillah que tu en es sorti. J'éspère que tous les gens qui y sont encore sans raison pourront sortir parce que llah y koun fl3ouan. Mais tu sais Dieu est là pour te dédommager si tu n'as rien fait. et ces gens là qui se permettent ces actes seront punis tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre.
f
18 juin 2005 00:01
je vous assures, ce que je vais vous dire et d'authentique et véridique.

dans cette prisson, comme dans deux autres d'ailleurs, les "autorités courageuses marocaines non élus" font en sorte de faire un maximun de dégats chez certains détenus et fait en sorte quelles sortent afin qu'ils racontent comment nos prisons sont terribles.


===) pour quel but?

FAIRE TOUT SIMPLEMENT PEUR AUX HONNETES CITOYENS DANS LEUR JUSTE DEMANDE DE JUSTICE DANS CE PAYS.

le pire dans cette histoire c'est que ça marche.



Modifié 3 fois. Dernière modification le 18/06/05 00:15 par free maroco.
I
18 juin 2005 00:04
Mon cousin a été dans cette prison,il faut voir le calvaire qu il a enduré

mesquine!il est ressorti malade,plein de pustules !!
c
18 juin 2005 00:31
je n'ai pas bien compris ton message. qui désignes tu exactement par autorités ...
s
20 juin 2005 02:16
salam a tous personnellemen je ne suis jamais allé dans cette prison mais mon cousin y a était enfermait pendant 6 mois et lorsque je l'ai revue ce n'était plus le meme il avait beaucoup changé maigrit et avait attrapé enormement de boutons.
cette prison est situé a coté de chez moi a agadir et lorsque je passe devant j'ai l'impression de passer devant un cimetiere.
la je fais appel a amar de sous en lui disan que si il a fait en sorte d'alerter les autorité ceci est une bonne chose et qu'il a vraiment beaucoup de courage. voila sur ceux je vous souhaite d'exellente vacance dans ce bo pays malgré les fait exprimés ..
B
20 juin 2005 07:05
Merci pour ce temoignage.

Personnelement je connais des gens dans la magistrature (des avocats entre autre)à Agadir et les recits de leur rares 'visites' confirme tout ce qui a été ecrit à propos de cette prison.

Je trouve aussi que freemaroc a bien compris le message que de telles conditions de detention etait censé véhiculer parmi la population :

"SI VOUS FAITES LES CONS....VOILA CE QUI VOUS ATTEND"

PS : Imaginez fin juillet quand la temperature monte facilement à 48 degres...c est l enfer sur Terre.


A
23 juin 2005 14:05
Ce témoignage ira bientôt à Amnesty international, on ne doit plus accepter n'importe quel condition de détention dans notre pays, ou sinon la prison n'est plus un lieu de "redomption", mais un centre d'encouragement à la délinquance !


Superjames, effectivement si j'ai diffusé ce texte c'est pour alerter les pouvoirs publiques marocains, maintenent pour ce qui est du courage, c'est surtout ceux qui sont enfermés dans ce centre qui en ont !!!! Et surtout ceux qui veulent témoigner devant les tribunaux qui en auront le plus !

Merci pour vos écris encourageants.



Modifié 2 fois. Dernière modification le 23/06/05 14:06 par Amar du sous.
b
23 juin 2005 14:46
et puisque c'est tamek qui a redige ce 'temoignage' tu auras tout le support que tu souhaites du "polisario" et de la "rasd", sans compter bien sur les fonctionaires et journaux algeriens.

vas-y fonces.


Amar du sous a écrit:
-------------------------------------------------------
> Ce témoignage ira bientôt à Amnesty international,
> on ne doit plus accepter n'importe quel condition
> de détention dans notre pays, ou sinon la prison
> n'est plus un lieu de "redomption", mais un centre
> d'encouragement à la délinquance !
>
>
> Superjames, effectivement si j'ai diffusé ce texte
> c'est pour alerter les pouvoirs publiques
> marocains, maintenent pour ce qui est du courage,
> c'est surtout ceux qui sont enfermés dans ce
> centre qui en ont !!!! Et surtout ceux qui veulent
> témoigner devant les tribunaux qui en auront le
> plus !
>
> Merci pour vos écris encourageants.
>
>
>
> Edité 2 fois. Dernière modification
> le 23-06-05 14h06.


I
23 juin 2005 14:52
bikhir a écrit:
-------------------------------------------------------
> et puisque c'est tamek qui a redige ce
> 'temoignage' tu auras tout le support que tu
> souhaites du "polisario" et de la "rasd", sans
> compter bien sur les fonctionaires et journaux
> algeriens.
>
> vas-y fonces.
>


Tu n est pas pour l amélioration de cette prison?

b
23 juin 2005 14:58
je suis pour sa disparition, mais pas avec l'aide du polisario.


Iron-man a écrit:
-------------------------------------------------------
> bikhir a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
> > et puisque c'est tamek qui a redige ce
> > 'temoignage' tu auras tout le support que tu
> > souhaites du "polisario" et de la "rasd",
> sans
> > compter bien sur les fonctionaires et
> journaux
> > algeriens.
> >
> > vas-y fonces.
> >
>
>
> Tu n est pas pour l amélioration de cette prison?
>
>


I
23 juin 2005 15:06
bikhir a écrit:
-------------------------------------------------------
> je suis pour sa disparition, mais pas avec l'aide
> du polisario.
>

tu croit vraiment qu il la raméneront avec les scandale des detenus de tindouf?

Qu ils balaient devant leur porte!
A
23 juin 2005 15:22
Plus haut des témoignages atteste de la véracité de Ali Salem Tamek, il suffirait que des membres de Amnesty international visite cette prison pour connaitre la vérité, voila tout !
b
23 juin 2005 15:25
l'opinion publique internationale est parfois surpenante, ainsi meme des organisations comme ai.

utiliser le temoignage d'un tamek pour pretendre changer les choses au Maroc, revient a mettre en marche ce que je viens de citer en haut.

on ne peut accepeter ce degre flagrant d'irresponsbailite que d'une personne totalement aveugle et ignorante de ce qui se passe.


Iron-man a écrit:
-------------------------------------------------------
> bikhir a écrit:
> --------------------------------------------------
> -----
> > je suis pour sa disparition, mais pas avec
> l'aide
> > du polisario.
> >
>
> tu croit vraiment qu il la raméneront avec les
> scandale des detenus de tindouf?
>
> Qu ils balaient devant leur porte!


b
23 juin 2005 15:27
personne ne le conteste.
suffit de collectioner ces temoignages en due forme et entrer en contacte avec des organisations nationales, si ca ne suffit pas, alors ai.

mais passer a travers un polisarien fini comme celui-la?!?!? je reve!



Amar du sous a écrit:
-------------------------------------------------------
> Plus haut des témoignages atteste de la véracité
> de Ali Salem Tamek, il suffirait que des membres
> de Amnesty international visite cette prison pour
> connaitre la vérité, voila tout !






Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/06/05 15:28 par bikhir.
 
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