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Tarik Ramadan et la presse francaise...
Z
24 février 2006 14:46
Tariq Ramadan consultant de Tony Blair

Le rendez-vous a été fixé dès huit heures du matin par Yasmina, sa secrétaire - elle est installée en France -, au café Starbuck d'Ealing Broadway. A Londres, Tariq Ramadan, que l'on a dit proche des altermondialistes, tiendrait donc salon dans cet étendard de la globalisation honnie ! Autre surprise, celui qui est dépeint par ses ennemis comme l'apôtre des banlieues en feu n'habite pas Finsbury Park ou Stockwell, ghettos d'ancrage des islamistes de tout poil, mais Ealing, havre de paix cossu pour les bobos. Et quand il arrive enfin au rendez-vous avec quarante minutes de retard, il est seul. Sans gardes du corps ni attachée de presse de maison d'édition ou de l'université d'Oxford où il enseigne depuis août 2005.


"Londres est une vraie ville multiculturelle où les gens de toutes les origines se mélangent... J'ai décidé de m'installer ici de manière permanente avec ma famille", assène-t-il d'entrée de jeu. Tariq Ramadan est vêtu d'un simple costume brun vaguement chiffonné, mais malgré tout élégant, et d'une chemise d'une blancheur immaculée. Le visiting professor au Saint Antony's College n'a pas encore attrapé le look intello d'Oxford avec veste de tweed et pantalon de velours traditionnels.

Dans ce temple de l'érudition, le professeur anime une à deux fois par semaine deux séminaires consacrés respectivement à la réforme des fondements du droit et de la jurisprudence musulmane et à l'islam européen. Tariq Ramadan est également chercheur à la Lokahi Foundation, une association de dialogue intercommunautaire qui lui offre un bureau au centre de Londres. Il y a aussi le déluge d'invitations pour donner des conférences et les médias très demandeurs pour interviewer cet universitaire de 43 ans à l'anglais précis.

Le gouvernement travailliste l'a nommé au poste de conseiller sur les questions du radicalisme religieux chez les jeunes musulmans et sur le terrorisme. Le Foreign Office, Scotland Yard et les forces armées le consultent régulièrement. Sans oublier, insiste notre interlocuteur, les nombreuses visites sur le terrain, dans les cités.

Les yeux malicieux clignent de manière rapide, alors que les cernes indiquent un emploi du temps plus que chargé. L'intellectuel se lève, ces jours-ci, aux aurores pour mettre la dernière main à son prochain livre commandé par Oxford University Press et Penguin. Par ces temps de polémique provoquée par les caricatures, le sujet est à lui seul tout un programme : la dimension spirituelle de Mahomet. Un autre ouvrage est déjà prévu pour l'automne.

Laissant percer une touche d'autosatisfaction, Tariq Ramadan cite d'un seul trait les grands de ce monde avec qui il devise désormais. A l'évidence, le nouveau résident d'Ealing n'a pas encore été gagné par l'humour anglais, moqueur envers soi-même. La patine british demande du temps... Il élude les questions trop personnelles, notamment sur sa famille. La barbe sagement taillée, le regard bienveillant, le sourire charmeur, il jouerait à merveille le gendre idéal dans un feuilleton télévisé multiculturel du genre Eastenders. Le personnage, pourtant, fut moins doux qu'il n'y paraît.

Les fâcheux vous rappellent son double discours, dans ses livres comme dans ses cassettes, sa proposition de moratoire sur la lapidation des femmes - sans la condamner -, ses déclarations sur les attentats kamikazes et surtout ses provocations contre "les intellectuels juifs" lors de l'affaire du voile. On peut mentionner le livre brûlot Frère Tariq, de Caroline Fourest (ed. Grasset), pour qui le petit-fils du fondateur égyptien des Frères musulmans est en fait "l'un des émissaires les plus dangereux, assurément le plus efficace" de la confrérie.

Lors d'une conférence, le 16 janvier à Londres, donnée à l'association humaniste Fabian Society, n'avait-il pas déclaré publiquement que "la laïcité française est antimusulmane" ? L'orateur avait ensuite démenti ses propos en aparté en affirmant que c'était toujours pareil avec les journalistes français, qu'ils croyaient entendre des choses et écrivaient le contraire de ce qu'il disait. "Ce n'est pas que le modèle français soit mieux ou moins bien. Il a ses avantages et ses inconvénients. Ce qui est important, c'est l'écart entre le discours et les pratiques. En Grande-Bretagne, il y a d'un côté le discours sur le multiculturalisme et de l'autre la pratique de la ségrégation et des rapports de classes", insiste aujourd'hui le prédicateur à l'allure assagie.

L'homme à la réputation sulfureuse en Suisse, en France et en Belgique, persona non grata en 2004 aux Etats-Unis, est-il venu se refaire une virginité dans le Londonistan comme représentant d'un islam ouvert et tolérant ?

Le professeur Timothy Garton Ash, directeur du centre d'études européennes de Saint Antony's, insoupçonnable de connivence avec les islamistes, n'ignore rien de ses prises de position passées : "Quels que soient les problèmes que l'on peut avoir avec ses positions théologiques sur des sujets particuliers - et il y a de vrais problèmes -, Tariq Ramadan s'est foncièrement engagé sur deux points fondamentaux : le dialogue pacifique et la participation d'un islam européen à un avenir commun de l'Europe." Eugene Rogan, professeur d'histoire contemporaine du Proche-Orient à Oxford, préfère insister sur "la philosophie de Saint Antony's consistant à promouvoir la liberté d'exprimer les différents points de vue dans le cadre de critères académiques acceptés".

Confronté à ses détracteurs, Tariq Ramadan aime rappeler qu'après les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, le Sun, qui tire à plus de 3 millions d'exemplaires, l'avait dénoncé à sa "une" comme un suppôt du terrorisme : "Interdit aux Etats-Unis, bienvenu au Royaume-Uni".

Aujourd'hui, le même tabloïd populaire le considère comme la voix de la raison. Alors, Dr. Jekyll et M. Hyde, personnage à deux têtes qu'il ne montre jamais simultanément ?

Nos amis britanniques ne sont pas gênés car, pour eux, le double langage et la litote font partie du savoir-vivre collectif. A moins qu'au contact des universitaires policés d'Oxford, Tariq Ramadan, sans souci d'argent, recherchant et appréciant l'éclat de la gloire médiatique, soit devenu un tenant du juste milieu. Le rebelle genevois d'hier est moins dur, moins provocateur, plus consensuel. Il s'est en quelque sorte notabilisé. Tant mieux ou tant pis ? Là est la question.

Marc Roche

[www.lemonde.fr]
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Z
24 février 2006 14:48
Lisez donc cet article et reperez le ton haineux et condescendant que subit ce "dangeruex" islamiste "radical" qu'est Ramadan...

Pourquoi la presse Francaise est elle aussi islamophobe ? confused smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/02/06 14:53 par Zackmtl.
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