Madrid, 09/11/07- Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taieb Fassi Fihri, a demandé vendredi que le Maroc cesse d' être utilisé comme "fer de lance de la politique intérieure espagnole", qu'il soit "traité d'égal à égal, respecté" et sans aucune "condescendance" de la part de l'Espagne.
Dans une interview au journal espagnol "El Pais", M. Taieb Fassi Fihri a réfuté les prétentions et "mensonges flagrants" de l'Espagne sur Sebta et Melilia et rejeté les "initiatives unilatérales", telle la visite du Roi Juan Carlos qui a constitué une "offense" aux sentiments de tous les Marocains, de l'homme de la rue, à Sa Majesté le Roi. "Nous avons un contentieux territorial, même si d'aucuns s'évertuent à le nier". Cette visite, a-t-il dit, "ne contribue pas à le résoudre. De tels litiges se règlent par le dialogue.
Le déplacement du Roi d'Espagne dans ces présides "va à contre-courant de l'excellente relation que nous avons établi durant ces dernières années. Je n'arrive pas à comprendre le profit qu'on peut en tirer en Espagne. Je vous invite à vous demander si cette initiative n'a pas réactivé la revendication marocaine",a-t-il dit.
Au sujet des prétentions espagnoles selon lesquelles Sebta et Melilia étaient espagnoles bien avant l'existence du Royaume du Maroc, M. Fassi Fihri a été catégorique: "C'est un mensonge flagrant".
" L'Etat marocain existe depuis 14 siècles. Sebta et Melilia ainsi que d'autres villes de la côte méditerranéenne ou atlantiques du Maghreb qui ont vu le jour au XVI ème et XVII ème siècles, sont le résultat de la première expansion coloniale de l'Europe dans sa périphérie la plus proche", a argumenté le ministre.
En vue d'avoir des relations stables et de confiance, il est indispensable, selon M. Fassi Fihri que le "Maroc cesse d'être (utilisé comme) fer de lance de la politique intérieure espagnole". "Il faut nous traiter d'égal à égal, nous respecter comme nous vous respectons. Laissez tomber cette condescendance dont font montre certains", a asséné le chef de la diplomatie.
Dans cette interview, M. Taieb Fassi Fihri s'élève d'autre part, contre l'instrumentalisation de la justice espagnole dans l'affaire du Sahara, comme le montre la décision du juge Baltasar Garzon de se déclarer compétent pour l'instruction d'une plainte pour un prétendu "génocide" au Sahara.
Ainsi, le choix de la visite du prince héritier d'Espagne au Maroc pour faire cette annonce démontre une "tentative de donner à ces accusations la plus grande répercussion dans les médias", a relevé M. Fassi Fihri. "Comme c'est étrange de voir cette initiative rendue publique, justement au moment où notre plan d'autonomie pour le Sahara était bien accueilli aux Nations Unies", s'indigne le ministre.
"Nous avons attiré l'attention des autorités espagnoles depuis longtemps sur le risque d'utilisation de la justice espagnole à des fins politiques", de la part des ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc, a encore dit le ministre.
"Aucune organisation ou institution des droits de l'homme n'a jamais formulé une accusation de génocide contre le Maroc ", a-t-il souligné avant de relever que les plaignants ont remis au juge espagnol une liste pour le prétendu génocide dans laquelle figurent des "+bourreaux+ qui n'avaient que 12 ans au moment des faits qui leur sont reprochés. c'est tout dire", a conclu M.Taieb Fassi Fihri.
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