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Les survivants de l'enfer sahraoui
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12 octobre 2005 09:19
Les survivants de l'enfer sahraoui

Dans le journal „le monde„, j´ ai trouvé ce sujet sur les prisonniers marocains à Tindouf en algérie, c´ est choquant, le texte est très long, voilà quelque extrait:

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"Charger et décharger des camions de munitions, creuser des tranchées, courir avec des briques sur le dos... On travaillait jour et nuit, raconte Abdellah. La première année, je me souviens de ne pas avoir dormi pendant soixante jours. Je ne savais pas si je rêvais ou si j'étais mort." Houcine, Jamaâ, Mohammed et Hamid, ses compagnons de torture, l'écoutent attentivement autour d'un thé berbère. Tous ont la même histoire à raconter.
Des années dans le même treillis, des semaines sans se laver, sans se raser, avec des poux jusque dans la bouche. Un quotidien rythmé par les coups, les humiliations et la faim. "Nous avions droit matin et soir à une ration de riz, témoigne Houcine Tarrada. Il s'agissait souvent du riz tombé des sacs, que les gardes ramassaient au sol avec toutes les saletés, du sable ou des bouts de verre."
Hamid Lébène, 49 ans, hoche sa tête de gamin indiscipliné. Il se souviendra toujours de ce 18 juillet 1981. "Avec deux autres prisonniers, nous étions tellement affamés que nous avons essayé de voler un peu de nourriture. La punition fut terrible. Nous devions courir en pleine chaleur et il faisait au moins 50 °C à l'ombre. Des gardes nous poursuivaient en nous donnant des coups avec des fouets fabriqués avec des câbles métalliques, jusqu'à ce que nous tombions. Ils nous ont ensuite attaché les pieds et les mains et frappé avec une lame de ressort de camion, raconte-t-il en tendant deux moignons, vestiges de doigts laissés sous les sévices. A 15 heures, mes deux camarades sont morts." D'un geste sec et nerveux, il enlève son pantalon pour montrer les cicatrices couvrant ses jambes, souvenirs cuisants des câbles.
Hamid, le rebelle au sourire édenté, est devenu une icône de la résistance. Son nom circule avec respect parmi les prisonniers, comme celui d'Ali Najab. Le capitaine de 62 ans, pilote de F-5, est resté vingt-cinq ans aux mains du Front Polisario, qu'il surnomme avec insolence "Front Algesirario" . Pour avoir refusé d'insulter Hassan II, s'être interposé entre un garde et un prisonnier, et avoir tenté de s'évader, le brillant officier formé dans les écoles militaires françaises a subi la torture et les mêmes humiliations que ses soldats. "Toutes les constructions au sud de Tindouf ont été faites par des prisonniers, à coups de fouet , dénonce-t-il. Les hommes étaient traités comme des animaux, à piétiner la boue pour faire des briques. Les mieux portants devaient donner leur sang pour les hôpitaux. Certains devenaient de véritables vaches à sang." A l'instar d'Hamid et d'Houcine, pompés jusqu'à dix fois par mois.
"Pendant six ans, nous avons vécu dans une fosse rectangulaire creusée au milieu de la cour à Rabouni, poursuit le capitaine d'un ton dur. Entassés parfois jusqu'à quarante, sans toit, exposés été comme hiver à la chaleur, au froid, à la pluie. Nous étions des moins que rien, touchés dans notre dignité. On nous faisait ramper en slip devant nos soldats. Nous n'avions pas non plus de toilettes. Nous allions dans la nature. Une punition récurrente consistait d'ailleurs à ramasser les excréments à main nue."
Accusé de tentative d'évasion, le lieutenant Mohammed Adri, 50 ans, pilote de Mirage F1, a connu un tout autre genre de punition. "Je suis resté enfermé trente-trois jours dans un conteneur, avec un bidon d'eau, du pain, des lentilles ou du riz, relate-t-il. Et, la nuit, un garde m'empêchait de dormir en frappant régulièrement sur le conteneur. Pour tenir, je pensais à ma femme et à ma fille de dix mois. Mais, le plus dur, c'était d'entendre les autres prisonniers gémir toute la nuit."
Car les pires souvenirs des prisonniers ne sont pas liés à leur histoire, la plus grande torture n'étant pas celle qu'ils subissaient mais celle infligée à leurs camarades. "J'a i vu un garde mettre en marche une bétonneuse alors qu'un prisonnier avait la tête dedans, témoigne Ali Najab. Et un autre rouler sur un détenu qui s'était couché sous un camion pour se reposer." Abdellah ne compte plus les exécutions auxquelles il était obligé d'assister. "Je ne sais pas combien j'ai vu de soldats attachés à un arbre, la tête en bas, frappés à coups de manche de pioche, de barre de fer, de pied... jusqu'à ce que mort s'ensuive."
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La suite de ce sujet à l´ adresse suivante: www.lemonde.fr

Mélanie Matarese
 
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