Washington - En Ouganda, au milieu de la nuit, une jeune femme est sur le point d'accoucher. Si la sage-femme compte sur la vieille lampe à huile pour s'éclairer, il y aura des émanations nocives et un risque d'incendie. Mais grâce à une nouvelle lampe qui fonctionne à l'énergie solaire, il n'y a pas de danger et lorsque le bébé prendra son premier souffle, il respirera de l'air pur. La jeune femme nomme son enfant Solar.
Le secrétaire d'État adjoint aux océans et aux affaires écologiques et scientifiques internationales, M. John Turner, a raconté cette histoire, le 7 juin, aux membres des Académies nationales qui s'étaient réunis à Washington pour discuter des moyens de faciliter le développement en Afrique et de trouver des partenaires pour soutenir cet objectif. Selon M. Turner, cette histoire illustre la façon dont la science peut contribuer à résoudre les problèmes du monde en développement.
M. Turner a également exprimé la ferme conviction du gouvernement Bush selon laquelle la science et la technologie peuvent considérablement contribuer à libérer le potentiel de développement social et économique de l'Afrique.
M. Turner a ensuite rendu hommage aux Académies nationales « pour leur résolution inébranlable à soutenir le développement de l'Afrique et à trouver des partenaires pour appuyer cet engagement », notamment par le biais de l'African Science Academy Developpement Initiative (l'initiative de développement de l'Académie africaine des sciences), qui est soutenue par la Fondation Bill et Melinda Gates.
Cette initiative, a-t-il expliqué, permet de collaborer directement avec des académies scientifiques africaines afin de les aider à renforcer leur capacité de fournir des conseils indépendants, objectifs et fondés à leurs gouvernements et à leurs peuples sur diverses questions médicales et scientifiques. Cela permet de multiplier les chances que les décisions sont prises dans l'intérêt public.
L'histoire de cette mère ougandaise et de son fils Solar est un exemple de la façon dont un projet fondé sur la science, le Global Village Energy Partnership (GVEP), est en train de transformer la vie de l'Africain moyen, aidant également à réduire la pauvreté et stimulant le développement économique et social par le biais de services liés à l'énergie.
« Les domaines de l'eau et de l'énergie sont essentiels du point de vue du développement d'un pays », a déclaré M. Turner. « Le gouvernement des États-Unis a lancé plusieurs partenariats prometteurs afin de fournir aux Africains un meilleur accès à l'énergie, à de l'eau potable et à l'hygiène. »
« Durant le premier semestre de 2004, par exemple, l'USAID a dépensé près de 7,2 millions de dollars afin de fournir de l'énergie propre, efficace et saine à près de 500.000 personnes. »
L'aide publique des États-Unis au développement finance des dizaines de partenariats entre les secteurs public et privé qui permettent de rassembler des ressources supérieures à ce que peuvent fournir les contribuables américains, a expliqué M. Turner. Il s'agit selon lui d'une approche novatrice à l'aide au développement.
Le Partenariat pour la forêt du bassin du Congo, qui rassemble gouvernements, organisations internationales, entreprises et associations de défense de l'environnement pour tenter de créer des réseaux de zones protégées en Afrique occidentale et centrale, est « un modèle de cette nouvelle façon de faire les choses ».
Son objectif étant de préserver l'une des deux plus vastes forêts tropicales encore intactes, l'initiative intéresse les populations locales à la protection de l'environnement en facilitant les récoltes durables et en offrant des débouchés tels que l'écotourisme. L'initiative est « également un mécanisme puissant pour stopper le commerce illégal de la viande de brousse et faciliter la lutte contre l'exploitation illégale de la forêt. »
Le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et la République du Congo « ont courageusement misé leur futur bien-être sur les avantages dérivés de la protection des forêts », a déclaré M. Turner.
Les États-Unis consacreront 53 millions de dollars à ce programme. Les organisations internationales sans but lucratif y consacreront des sommes égales afin de créer jusqu'à 27 nouveaux parcs nationaux et de protéger plus de 10 millions d'hectares.
« Pourquoi cette initiative pour le bassin du Congo est-elle un modèle de partenariat ? » a demandé M. Turner. « Il intègre les objectifs de développement économique, de progrès social et de protection de l'environnement. Il unit un large éventail de parties prenantes. Il est fondé sur des plans proposés par les pays africains concernés. Il est conçu de façon à promouvoir la règle de droit et une gestion efficace des affaires publiques. Enfin, il s'appuie sur les capacités et les institutions africaines (...) »
M. Turner a ensuite décrit d'autres programmes scientifiques et technologiques que les États-Unis soutiennent en Afrique. Tous ces programmes ont recours à des technologies qui peuvent être fabriquées et entretenues sur place, ce qui crée des emplois et contribue au développement économique.
- « Water for the Poor » (de l'eau pour les pauvres), le programme phare des États-Unis, est une initiative de 970 millions de dollars sur trois ans qui vise à améliorer la qualité de l'eau et l'hygiène, la gestion des bassins hydrologiques, et la rationalisation de l'utilisation de l'eau dans l'agriculture et l'industrie par le biais de techniques telles que des filtres à argile fabriqués localement. Il prévoit également le recours à des techniques plus perfectionnées de désinfection aux ultraviolets ou par des traitements chimiques.
- Le Partenariat pour les véhicules et carburants propres, dirigé par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis, vise à réduire la pollution causée par les véhicules en facilitant l'élimination du plomb dans l'essence.
- L'extension de l'accès à Internet et au téléphone dans les zones rurales de l'Afrique et la connexion des universités africaines à « Internet 2 » permettra aux médecins d'échanger des données avec leurs pairs et de fournir des soins par le truchement de la « télémédecine ».
- La recherche de moyens de puiser dans le champ géothermique qui se trouve sous la vallée du Rift. On pourrait ainsi fournir une source d'énergie respectueuse de l'environnement et peu coûteuse à plus de 90 % des 200 millions d'habitants de cette région qui vivent sans électricité.
Les Académies nationales, qui regroupent l'Académie nationale des sciences, l'Académie nationale d'ingénierie, l'Institut de médecine et le Conseil national de la recherche, permet de rassembler des comités d'experts non rémunérés qui fournissent au gouvernement et au public des États-Unis des conseils dans les domaines de la science et de la technologie. signé :acharif moulay abdellah bouskraoui tel :+21268109597