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suite catastrophique des 2 algériens coincé dans un navire marocain
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19 janvier 2006 10:10
Depuis plusieurs semaines, deux clandestins algériens découverts à bord d’un porte-conteneurs marocain font la valse entre le Maroc et l’Europe. Leur prochaine arrivée au port de Casablanca est prévue ce samedi.


Deux clandestins algériens perturbent les activités d’un bateau de l’IMTC depuis la fin novembre. Apparemment bien informés des va-et-vient des bateaux, ces deux pensionnaires indésirables, voulaient rallier le port d’Algésiras. Manque de chance, le bateau de l’IMTC a changé d’itinéraire, faisant cap sur Rotterdam. C’est le début d’une longue odyssée entre Casablanca, Rotterdam et Hambourg.
Premier acte. Les clandestins ont été découverts à bord du porte-conteneurs Kenza, le 23 novembre 2005, juste après que ce navire ait quitté Casablanca. Idani Hicham (30 ans) et Kherbane Aziz (24 ans), résidents respectivement au quartier Bab Zouare à Alger et à Derb Takgonit à Tizi Ouzou, auraient vraisemblablement embarqués du port de Tanger avec quatre autres clandestins. De ce groupe, deux seront retenus par les autorités hollandaises, un autre par les autorités allemandes et le quatrième, marocain, débarqué au Maroc.
Pour les deux Algériens en revanche, la valse perdure.
Un jeu de ping-pong auquel ni l’Office d’exploitation des ports, chantre des nouvelles normes de sécurité, ni la direction des ports, garante de l’ordre, ne veulent se mêler. Il est vrai, diront les cadres de ces deux institutions, que cela ne relève pas de leur mission. Bref, le navire de l’IMTC est livré à lui-même.
Avant d’arriver au port de Rotterdam, les deux Algériens ont prétendu être de nationalité marocaine, en quête d’asile politique.
Les autorités hollandaises ont retenu le bateau suite à la demande d’asile politique. Il en sera ainsi, malgré les pressions conjointes de l’assureur du navire et des autorités. Finalement, l’IMTC a dû déposer une garantie de 12 000 euros pour libérer le navire du port de Rotterdam. Ce n’est pas tout. Il a fallu s’acquitter aussi d’une lourde amende, soit 60 000 euros. Fin du calvaire ?
Non. La partie de ping-pong n’en était qu’à sa mi-temps. En effet, le 5 janvier 2006, le commandant du bord de Kenza informe la direction de l’IMTC à Casablanca que les autorités hollandaises lui ont restitué les deux clandestins. C’est le début du second acte. Comme le prévoit le rigoureux règlement du pays de la Tulipe en matière d’immigration clandestine, les deux Algériens doivent être rapatriés à destination du port de Casablanca, d’où avait appareillé le Kenza.
L’arrivée du navire, prévue entre les 22 et 23 janvier 2006, déclenche un branle-bas de combat.
D’ores et déjà, la direction de l’IMTC s’est vu signifier que les deux citoyens algériens ne pourront pas débarquer au Maroc. Motif avancé: il s’agit de ressortissants étrangers, ne sachant pas leur lieu d’embarquement. Pourtant l’itinéraire du navire n’a pas varié depuis cinq ans et demi. Le Kenza a assuré durant toute cette période la ligne Algésiras, Tanger, Casablanca, Agadir.
Face au refus des autorités marocaines, la compagnie se tourne vers le consul général d’Algérie, demandant à celui-ci de prendre contact avec le port de Casablanca afin d’entamer les procédures nécessaires au rapatriement des deux clandestins. Cette haute représentation algérienne est restée muette. Un sauf-conduit aurait pourtant suffi à régler le problème.
Le consul d’Algérie exigera d’être saisi officiellement par les autorités du port marocain pour agir. De ce côté-là, c’est le silence total. Ni le fait pour cette entreprise d’être à 100% capitaux marocains pour le bateau en question, ni celui de battre pavillon marocain ne semblent faire fléchir les autorités portuaires.
Les règles juridiques du droit maritime disent pourtant que le navire est un prolongement du territoire national. L’article 279 du Dahir formant code du commerce maritime de 1919 reste assez explicite sur le traitement des passagers clandestins. Tout comme l’est la Convention de Bruxelles du 10 octobre 1957 sur les passagers clandestins dont le Maroc est signataire. Ce texte stipule que les autorités concernées doivent apporter toute l’aide nécessaire au débarquement, traitement et rapatriement des clandestins aux frais et à la charge des armateurs.
Pour le moment, le blocage est total. Le bateau qui arrive en rade de Casablanca samedi prochain pourra-t-il se libérer de son fardeau? Rien pour le moment ne le laisse prévoir.
Et en attendant, l’IMTC continue de payer les pots cassés et le navire Kenza de tourner à vide. Le manque à gagner et les pertes occasionnées par ce problème pourraient se chiffrer déjà à des millions de dirhams. Apparemment les scanners mis récemment en place par l’ODEP ont du mal à détecter les formes de vie humaine à bord des containers vides.
 
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