Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Où sont passées les promesses de l'après-apartheid ?
18 juin 2006 09:33
Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, fait face à de sérieuses dissensions alors que monte en puissance la première génération d'électeurs de l'après-apartheid. Une jeunesse mécontente prête à peser sur le débat politique, estime la presse sud-africaine.

"Le Congrès national africain (ANC) est en crise", avertit le Mail & Guardian. "Les partis politiques, comme le mariage, constituent une victoire de l'espoir sur la raison. Il y aura des querelles, la seule question à se poser est de savoir si le divorce est inévitable", poursuit-il.

Car le trochon brûle entre Jacob Zuma, ancien vice-président et numéro deux du parti, et Thabo Mbeki, le président de l'Afrique du Sud, également issu de l'ANC. L'ambition du premier de prendre la tête du pays en 2009, en dépit des controverses qui ponctuent son parcours, nourrit l'hostilité entre les deux hommes. Zuma a récemment été jugé dans une affaire de viol avant d'être relaxé. Il sera jugé pour corruption en juillet. Son populisme attise aussi certains antagonismes au sein du parti et dans le pays. Pour l'heure, cependant, Zuma et Mbeki s'appliquent à cacher leur désaccord.

"La poignée de main du week-end entre le président Mbeki et son ancien vice-président ne voudrait pas dire grand-chose s'il n'y avait pas de divisions au sein de l'ANC", remarque cependant l'éditorialiste du quotidien de Johannesburg The Citizen. Lors des célébrations, le 11 juin 2006, du centenaire de la rébellion menée par Bhambatha Zondie dans la province du KwaZulu-Natal, sur la côte est du pays, les deux hommes ont fait tribune commune pour la première fois depuis près d'un an, poursuit le journal.

Pour le Mail & Guardian, la situation évolue autour d'un homme. "Jacob Zuma est la figure autour de laquelle se jouent ces moments épiques dans l'histoire de l'ANC. Est-ce que le parti va supporter les dégâts causés par les excès de son vice-président ? Il semble que oui. En témoigne sa campagne menée tambour battant pour devenir président" lors du scrutin de 2009, Mbeki ne pouvant se présenter pour un troisième mandat.

"L'ANC a traditionnellement privilégié le jeu collectif aux actions individuelles. Zuma agit sans respect de cette culture. L'année dernière, il a permis à ses partisans de perturber le conseil général de l'ANC à Pretoria", s'indigne le Mail & Guardian. Les méthodes de Zuma trouvent cependant grâce aux yeux de l'hebdomadaire dominical Sunday Times. "Zuma a cherché à gagner le soutien populaire et se positionne comme le héros des classes les plus pauvres. Il s'affiche aussi comme le contraire du leader actuel, Mbeki, souvent perçu comme élitiste, distant et autoritaire", affirme le Sunday Times.

Cette approche est d'autant mieux perçue par les Sud-Africains que seulement un petit pourcentage de Noirs a profité des politiques mises en place pour combattre les inégalités économiques", toujours selon le Sunday Times.

La jeunesse y trouverait aussi son compte, et c'est elle que Zuma semble courtiser. Michael Sachs, un chercheur travaillant pour le compte de l'ANC, souligne dans une étude, dont le quotidien économique de Johannesburg Business Day se fait l'écho, la montée en puissance des 18-35 ans, une génération qui porte les stigmates de la jeune démocratie sud-africaine. Cette génération, dont les aînés avaient 20 ans en 1991, l'année de la chute de l'apartheid, souffre de tous les maux : chômage, manque de formation, peu d'accès aux outils financiers pour se sortir de la misère. C'est aussi la population la plus susceptible de contracter le sida.

Pourtant, les 18-35 ans constituent 14 % des électeurs, soit le groupe de votants le plus important en Afrique du Sud, une situation illustrée par l'influence grandissante de cette génération au sein de l'ANC. "Avec 500 000 membres, l'aile jeunesse de l'ANC est une force politique avec laquelle il faudra compter", souligne Business Day.

Marc-Olivier Bherer

Source : [www.courrierint.com]

Môh Tsu
A
18 juin 2006 11:34
Et Mandela dans tout ça, il n'a pas son mot à dire ?

Il est aussi une grande figure du parti !
"Toutes les révolutions qui sont conçues en Palestine avortent dans les capitales arabes".
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook