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les sociétés musulmanes sont à la traîne ??????
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1 juillet 2005 11:09
UN PÉCHÉ ARABE IMPARDONNABLE

Une voix courageuse et pertinente d'une femme de l'intérieur de la société cairote



Article par Mme H'ayat Alvi-A'ziz, professeur assistante de science politique, spécialisée dans le Moyen Orient et les études islamiques à l'Université Américaine du Caire.

Paru dans le "International Jerusalem Post" du 8/14 avril 2005.

Traduit et adapté par Albert Soued - www.chez.com/soued/conf.htm



Si vous voyagez dans le compartiment des femmes du métro du Caire, vous êtes sûr d'être le témoin d'une scène remarquable, devenue habituelle. Une personne va se lever et prêcher l'Islam.

Cela pourrait être une fille de 12 ans ou une jeune adulte, ou une femme plus âgée. Quel que soit leur âge, ces femmes ont en commun de porter le voile et de réciter des versets du Coran d'une voix très forte. Captivées, les autres voyageuses acquiescent et même chantent en chœur les prières qu'on leur demande de répéter.

Quel est le message de ces prêcheuses pour les masses? Elles insistent sur l'importance d'obéir aux commandements d'Allah, de prier 5 fois par jour et de porter le "h'ijab".

De la même manière aujourd'hui, dans des taxis du Caire, des magasins, des bureaux et même des laboratoires médicaux des haut-parleurs déversent à plein volume des récitations du Coran. Dans les mosquées voisines, les sheikhs hurlent aussi leurs sermons du vendredi dans des haut-parleurs perchés sur le haut des minarets, terrorisant les passants par des mises en garde contre les péchés qui peuvent les entraîner en enfer.



Personne ne parle des problèmes quotidiens qui nous assaillent. Les sermons se moquent de notre santé, comment obtenir de meilleurs soins, comment purifier l'environnement, comment réduire l'analphabétisme, comment améliorer notre niveau de vie ou contribuer au progrès et au développement de la société. Non! Ces défis ne sont pas dans les prêches, pourtant on en parle dans le Coran. Le silence qui couvre les problèmes humains qui nous envahissent est l'image d'une "crise de rejet de la modernité" par les sociétés musulmanes du Moyen Orient, d'Asie du Sud et même d'Occident. Les seules préoccupations concernent la pratique religieuse, les règles d'habillement, les principes de morale, la séparation des sexes et eh oui! la condamnation systématique des Etats-Unis et d'Israël. (1)



Silence et rejet de la modernité peuvent paraître étonnants quand on regarde les statistiques. On classe aujourd'hui les pays selon leur "développement humain" (HDI: index de développement humain), synthèse de trois critères, la connaissance, la santé et le niveau de vie. Ces critères sont quantifiés par le niveau d'éducation et le degré d'alphabétisation pour le premier, l"espérance de vie pour le second et PNB/hab en $ pour le dernier.

Et il n'y a pas de quoi être fier quand on regarde les chiffres dans le monde musulman. Ainsi au Pakistan l'espérance de vie est de 63 ans et le PNB/hab de 2100$. Le niveau de l'alphabétisation est alarmant 60% pour les hommes et 30% pour les femmes. Avec une espérance de vie de 70 ans, en Egypte et au Maroc, on a un meilleur niveau de vie (4000$/hab) et l'alphabétisation est de 68%/64% pour les hommes et 47%/39% pour les femmes. À titre de comparaison, en Norvège l'espérance de vie est de 79 ans, le PNB est de 37 800 $/hab et 100% pour l'alphabétisation.

Or les choses auraient pu être différentes. Même en Malaisie, le pays musulman considéré comme à l'avant-garde, les chiffres restent faibles: espérance de vie 72 ans, alphabétisation 92% et 85%, PNB/hab 9000$.

Sans aucun doute, il y a une corrélation entre ces trois critères d'évaluation du développement humain et il est patent que les sociétés musulmanes sont à la traîne. Quand on réfléchit comment combler ce retard, on bute sur deux obstacles inquiétants, le politique et le religieux. Sur le plan politique, presque tous les régimes arabo-islamiques sont autoritaires, pas démocratiques et sans aucune légitimité. Alors leurs gouvernements détournent l'attention de la population vers d'autres sujets que le développement humain. Sur le plan religieux, les élites établies, peu nombreuses, préfèrent maintenir les masses dans l'obéissance et la foi. Ce qui permet aux institutions religieuses dominées par les mâles de maintenir le statu quo et de ce fait leur autorité.



En ces temps de trouble et de confusion, la religion apporte la sécurité pour le plus grand nombre. La globalisation a précipité une crise identitaire sérieuse dans toutes ces sociétés traditionnelles. Et préserver son identité et son héritage culturel signifie redécouvrir la pratique religieuse et la foi. Ceci ne signifie pas que l'Islam soit incompatible avec la modernité. Mais le courant actuel prôné par les élites politiques et religieuses mène à une orthodoxie résolue, au conservatisme et même au fondamentalisme dans certains cas.

Ainsi en avril 2004, la France a expulsé 5 sheikhs musulmans qui enseignaient un Islam radical. Dans un cas, Abdelkader Bouziane a été expulsé parce qu'il préconisait le châtiment de la femme, la lapidation et d'autres raffinements médiévaux, contraires aux principes d'un état moderne. Le programme américain "60 minutes" a rapporté que "dans l'avenir, les voix fondamentalistes seront de plus en plus fortes, visant les jeunes désoeuvrés des ghettos et prêchant à partir des mosquées et des madrassas".

Aussi bien en Europe, qu'aux Etats-Unis et au Canada, un problème majeur est celui de l'importation des sheikhs à partir de communautés ultra conservatrices du monde musulman, pour venir exercer dans des sociétés aux valeurs occidentales, considérées par eux comme repoussantes, voire en contradiction avec l'Islam.



Un autre obstacle religieux de taille pour promouvoir le "développement humain" dans les sociétés musulmanes est la préoccupation envahissante du "monde à venir". Des sermons débités du haut des minarets jusqu'aux prêches dans le métro, il n'y a qu'un seul message qui ressort: ce monde-ci ne compte pas, c'est la vie au delà dont on doit se préoccuper. "Sauver son âme est le but suprême pour lequel on doit se battre au cours de la vie ici bas". Pour les Musulmans cela suppose de pratiquer les 5 piliers de l'islam, la foi en Allah, les 5 prières quotidiennes, le jeûne à ramadan, le pèlerinage à la Mecque, et les aumônes annuelles (zaqat). À cette liste, certains ajoutent le port du hijab pour les femmes et le jihad pour les hommes. À l'origine, il était question pour le jihad d'une lutte intérieure pour s'améliorer, mais cela est devenu la "guerre sainte"….



Si ces objectifs sont les seuls que la société musulmane cherche à accomplir, adieu l'éducation et le développement humain!… En maintenant leurs peuples dans l'ignorance, les gouvernants des pays arabo-musulmans espèrent qu'ils n'auront pas à rendre compte de leurs échecs et cela est un péché impardonnable.



Note de la traduction

(1) il est remarquable de constater que dès qu'il y a un attentat intégriste en Egypte contre des touristes, il est suivi dans la presse officielle d'une reprise des caricatures et des imprécations antisémites et anti-israéliennes.



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c
1 juillet 2005 14:12
Nous devons être civilisés à tous les égards. Nous avons connu beaucoup d’épreuves. La raison en est que nous n’avons pas compris la situation mondiale. Nos idées, nos pensées seront civiles d’un bout à l’autre. Regardez le monde turc et islamique; il court de grandes catastrophes et souffrances parce qu’il n’a pu adapter ses idées, ses pensées à la transformation prescrite par la civilisation. C’est pour la même raison que nous sommes restés arriérés jusqu’à présent et que finalement, nous nous sommes enlisés dans la boue du désastre. Si nous avons pu nous en libérer en 5 ou 6 années, c’est parce que notre mentalité a changé. Nous ne pouvons plus nous arrêter. Nous progresserons absolument, nous y sommes obligés. La nation doit savoir que la civilisation est un feu si ardent qu’elle détruit ceux qui y demeurent indifférents. Nous trouverons la place qui nous revient dans la famille du monde civilisé, la garderons et l’élèverons. C’est là que se trouvent la prospérité, le bonheur et les valeurs humaines.

MUSTAFA KEMAL ATATÜRK
J
JD
2 juillet 2005 10:24
bonjour Krim

analyse pertinente en effet mais parmi les causes de la "crise de rejet de la modernité" je crois qu'il y a aussi beaucoup d'idées fausses et de généralisations hâtives.

j'ai des amis musulmans qui, en France, passent leur temps à expliquer que tous les musulmans ne sont pas des intégristes ni des terroristes en puissance, mais quand ils retournent aux pays de leurs ancêtres, ils passent leur temps à expliquer que tous les français ne sont pas homosexuels et que toutes les françaises ne se promènent pas à moitié nues dans les rues.

quand au volet politique et au rôle des dirigeants, je crois que l'analyse est malheureusement assez juste dans pas mal de pays arabes.

cordialement




h
2 juillet 2005 11:34
IL faut se réveiller ! un jour viendra c'est sûr où il faut absolument racler les oreilles de tous ceux qui mélangent le spirituel et le temporel. Chez-nous, tout le monde est d'accord pour constater que depuis des siècles que l'on prie pour réaliser de grands projets, cela ne donne rien, que dis-je ? RIEN DU TOUT !!!
Il est temps d'encourager les gens de bien ranger leur foi et leurs croyances ( toutes les croyances ) dans la sphère du PRIVE.Mais bon sang de bon sang pourquoi être têtu à ce point. Toutes les religons ne font que compliquer et créer la haine entre les peuples, toutes les religions ne font que brouiller les esprits. La seule religion devrait être invisible et encourager le monde à suivre le chemin de la paix et la justice sans jamais promettre le paradix dans l'au-delà, mais aspirer à rendre la sérénité la joie le bonheur ici bas.
'
2 juillet 2005 11:56
Bonjour Krim.
Merçi pour le texte.



Je vous invite à lire 2 articles en rapport avec le sujet, dont je vous reproduis des extraits çi-dessous:


Citation:

(...)

Un certain nombre de personnes se plaisent à montrer du doigt l'actuel état de décadence intellectuelle et sociale de pays majoritairement musulmans (et surtout, parmi eux, de pays arabes) et à employer ensuite tous les raccourcis possibles et imaginables pour tenter de démontrer que l'islam et ses enseignements en sont les responsables : – l'attachement des pays musulmans à un livre, le Coran, et à la Sunna, les enseignements d'un homme ayant vécu il y a de cela quatorze siècles, serait la cause de leur décadence intellectuelle et sociale ; – leur croyance en un destin déjà tracé et voulu par Dieu expliquerait leur immobilité et leur passivité face à leur sort.

Il est vrai qu'on ne peut que faire le constat, concernant des pans entiers du public des pays musulmans, d'une stagnation intellectuelle ainsi que d'une sorte de léthargie et de passivité face à leur sort. Mais il n'est, à vrai dire, pas nouveau que des personnes essaient de présenter l'islam comme étant la cause de ces deux problèmes. A son époque déjà – le début du XXème siècle – Leopold Weiss (devenu ensuite Muhammad Asad) écrivait que les "opinions fausses sur l'islam" qui "prévalaient en Occident" "pouvaient être résumées ainsi :

"Le déclin des musulmans est dû principalement à l'islam qui, loin d'être une idéologie religieuse comparable au christianisme ou au judaïsme, est plutôt un mélange impur de fanatisme d'hommes du désert, de sensualité grossière, de superstition et d'un fatalisme muet empêchant ses adhérents de participer au progrès de l'humanité vers des formes sociales plus élevées ; au lieu de libérer l'esprit humain des chaînes de l'obscurantisme, l'islam les a plutôt resserrées ; en conséquence, plus vite les peuples musulmans seront émancipés des croyances et des règles sociales de l'islam pour adopter le mode de vie de l'Occident, mieux cela vaudra pour eux-mêmes et pour le reste du monde…" " (Le chemin de la Mecque, p. 176).

Mais Asad répond : "Mes observations personnelles m'avaient maintenant persuadé que l'Occidental moyen se faisait de l'islam une image extrêmement déformée. Ce que je lisais dans les pages du Coran n'était pas une conception du monde "grossièrement matérialiste" mais au contraire une intense conscience de Dieu s'exprimant dans une acceptation rationnelle de toute la nature créée par Dieu ; c'était une synthèse harmonieuse de l'intellect et des besoins des sens, des impératifs spirituels et des nécessités sociales" (p. 176).

Asad poursuit ainsi : "Il me devenait évident que la décadence des musulmans n'était due à aucune insuffisance de l'islam mais bien plutôt à leur propre incapacité à le vivre pleinement. En effet ce fut l'islam qui conduisit les musulmans des premiers âges à d'extraordinaires sommets culturels (…)" (p. 177).

"Ce ne furent pas les musulmans qui ont fait la grandeur de l'islam, c'est l'islam qui a fait la grandeur des musulmans. Mais dès que leur foi devint routine et eut cessé d'être un programme de vie mis consciemment en pratique, l'élan créateur qui étayait leur civilisation déclina, laissant graduellement la place à l'indolence, à la stérilité et à la décadence culturelle" (p. 179).

(...)


Lire l'article:

- Est-ce l'islam le responsable de la décadence de pays musulmans ? :
[www.maison-islam.com]







Citation:

(...)

La foi musulmane ne constitue pas une entrave empêchant le développement tout court. Au contraire, elle constitue un facteur de mobilisation, un moteur de développement :

"Durant les premiers siècles, alors que la référence religieuse est encore très prégnante, on constate une pensée très dynamique, très innovatrice en matière de production intellectuelle, d'emprunt et d'adaptation culturels ou encore de développements scientifiques. C'est par analogie avec l'histoire occidentale que l'on pense que le religieux freine [= entrave] la science et la recherche. Mais ce ne fut pas le cas dans l'histoire musulmane, au contraire…" (p. 182). "Les musulmans sont encouragés à entreprendre, à être inventifs et curieux. Cette dynamique positive s'est arrêtée à un moment de l'histoire à cause de circonstances sociales et politiques. Elles n'ont rien à voir avec le message islamique (…)" (p. 33). "Tout cela m'amène à dire que la référence à l'islam n'est pas en soi un frein [= une entrave] ; au contraire, elle peut devenir un outil fécond de la mobilisation populaire et sociale dès lors que sont préservés la liberté et le droit" (p. 173). "le référent religieux est un multiplicateur d'énergies et de synergies" (p. 183).

(...)

De plus, "la particularité de l'islam, c'est de ne pas avoir une seule institution de référence. Vous avez de multiples conseils de savants et de spécialistes, et parfois un savant, reconnu pour son savoir et sa compétence, peut devenir la référence en matière juridique. C'est le cas aujourd'hui comme ce le fut tout au long de l'histoire. Il existe partout dans le monde musulman des espaces de débats entre savants où l'on discute de l'avortement, de la procréation artificielle, des dons d'organes, mais également d'économie, de droit et de problèmes de société. On y fait des recherches, on émet des avis unanimes ou à la majorité. Il existe un foisonnemment intellectuel impressionnant à notre époque, on ne s'en rend pas toujours compte depuis l'Europe." Ceci constitue "un système de gestion du droit très ouvert et très dynamique, que la fidélité à la référence ne doit jamais étouffer mais au contraire encourager et vivifier" (p. 115).

(...)




Lire l'article (assez long mais enrichissant):

- L'islam, responsable du sous-développement des pays musulmans ? :
[www.maison-islam.com]





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